SECTION II : LES CAS EMPIRIQUES DE L'APPLICATION DES
TIC DANS LES
BANQUES
Dans ce contexte de profondes mutations, le rôle des TIC
est primordial dans les banques. Elles contribuent incontestablement à
la transformation rapide des activités bancaires, dans lesquelles la
production et la distribution des produits et services bancaires semblent de
moins à moins assujetties aux frontières nationales. Les nouveaux
services, la conception aidée par l'ordinateur et les nouvelles
techniques de gestion que les TIC rendent possibles sont des facteurs qui
contribuent à faire évoluer la compétitivité au
niveau des entreprises bancaires. Il convient de présenter les pratiques
de l'application des TIC dans les banques des pays développés
d'une part, et d'autre part l'utilisation des circuits technologiques dans les
services bancaires des pays du Sud.
Paragraphe 1 : Les pratiques de l'application des TIC dans
les banques des pays
développés
De nombreuses pratiques des TIC dans les banques des pays
industrialisés vont porter sur les cas spécifiques. Il sera
présenté les cas pratiques liés à l'Occident en
particulier au cas de la France et en Asie il sera retenu le cas du Japon.
A- L'impact des TIC dans la croissance de la
productivité bancaire en France
Les TIC ont joué un rôle très important
dans les 5,5% par an de croissance de productivité de la banque de
détail. L'étude va présenter l'automatisation des back
offices comme principal facteur de la croissance et le développement des
canaux à distance jouant un rôle significatif dans la
croissance.
1. L'automatisation des back-offices
L'automatisation des back-offices a contribué de 1,4%
du taux de croissance de la productivité, soit les 75% de la croissance
liée directement aux TIC. En se situant entre1994 et 2000 l'input de
travail nécessaire par unité d'output a été
réduit de 15 à 20%. L'impact s'est largement fait ressenti dans
les transactions de paiements (25 à 35%) et les produits
d'investissement (10 à30%). La mise en place des scanners et de
système de gestion des images pour le traitement des chèques et
des transferts papier à principalement débuté au
début des années 90, conduisant à de larges
réductions des effectifs pour la saisie des donnés ( Cossalter C.
, 2007). Les banques ont adoptés le straight-through et processing et de
nombreuses interfaces ont été remplacées par les
connexions électroniques directes, en l'occurrence les interfaces entre
agence et back-office. Concernant les prêts, la souscription automatique
et la standardisation ont permis
Mémoire rédigé par ESSONO Michel Cyrille
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Impact des Technologies de l'Information et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
d'accroître l'output de 8 à 15% par unité
d'input. En ce qui concerne les dépôts, les améliorations
ont été moins significatives et l'impact net global des TIC sur
les tâches d'administration est estimé proche de zéro.
Cependant, l'automatisation de l'entreprise bancaire peut l'entraîner
à se décharger sur le réseau de certaines
opérations traitées jusqu'à présent au siège
(Zouari Ghorbel Sonia et Ben Gharsallah Nizar, 2008).
Bien que les technologies ont pu réduire les effectifs
pour les fonctions d'administration, les effectifs informatiques ont
crée avec la complicité grandissante des systèmes
informatiques, et ces deux phénomènes se sont en
général compassés.
2. Le développement des canaux à distance
: un rôle significatif dans la
croissance.
Des gains de productivité sont observables dans la
plupart des domaines où les canaux intensifs en main d'oeuvre ont
été remplacés par les canaux automatisés. Entre
1994 et 2000, les retraits d'espèces au guichet classique ont
chuté de 25 à 30% des retraits en France. Le
téléphone et la banque par internet ont gagné une part de
marché significative dans la distribution des produits d'investissement
(35%). La mise en place de plate-formes téléphoniques et la
dérivation des appels entrant vers les agences a facilité les
gains de productivité d'environ 3% au total, avant tout rebond
commercial éventuel (Négiar D. et Blanco T., 2003).
En outre, le développement de l'accès aux
technologies pour les consommateurs et leur acceptation de l'utilisation de ces
nouveaux canaux sont en toile de fond de ces changements opérationnels
(Richer J., 1998)35. La croissance de la banque en ligne a
été permise par la croissance de l'introduction de l'internet. En
2000, 34% de la population française utilisait l'internet contre des
niveaux très faibles avant 1994.
Cependant, l'introduction et la promotion de ces nouveaux
canaux conduisent également à une croissance forte de 10%
environ, du nombre de contact entre la banque et sa clientèle. Le
développement des TIC a été soutenu par la baisse des prix
(Cassou Pierre-Henri, 2007), car le prix d'un DAB, par exemple a
chuté de 5% par an entre 1994 et 200036.
Les améliorations de productivité sont
importantes pour les banques françaises, car elles sont de nature
à renforcer leur performance relative et leur permettre de jouer un
rôle moteur dans la consolidation bancaire en Europe.
35 Richer J. (1998), « Vers la banque multicanal
», Banque, janvier, n°588, pp.68-70.
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http://www.mckinsey.fr
Mémoire rédigé par ESSONO Micfel Cyrille
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Impact des Technologies de l'In~ormation et de la
Communication dans le secteur bancaire camerounais
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