1.1.3. L'avènement de la « Banque Centrale
du Congo Belge et du Ruanda-Urundi 1951-1960 »
Bien avant que n'expire la convention signée entre le
Gouvernement et la Banque du Congo Belge, il est apparu qu'une réforme
bancaire s'imposait dans le pays au regard de l'accroissement des
établissements de banque. Il y avait déjà, à
côté de la Banque du Congo Belge, six autres banques commerciales
disposant d'une multitude d'agences et de succursales tel est le cas de la
banque belge d'Afrique, B.B.A (1927) et la société Congolaise de
Banque (1950) qui se sont installées au Congo.
Elles deviendront respectivement l'U.B.C et la B.C.C.E. Les
fonctions de Banque Centrale ne pouvaient donc rester concentrées entre
les mains d'une banque privée, de surcroît, concurrente des autres
banques qu'elle aurait dû superviser.
En outre, la politique monétaire faisant partie de la
politique économique, il convenait de la placer sous le contrôle
direct de l'autorité publique. C'est dans ce contexte que le
décret royal du 30 juillet 1951 créa la « Banque Centrale du
Congo Belge et du Ruanda-Urundi ».
Une association de droit public, appelée à
reprendre les charges de l'émission monétaire au lendemain de
l'expiration du privilège accordé à la Banque du Congo
Belge. A sa création formelle en juillet 1951, l'Institut d'Emission
s'appelait Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda-Urundi
(BCCBRU).
Fin août 1960, soit deux mois après la
proclamation de l'indépendance du Congo, une convention discutée
à Genève admettait, le principe de la liquidation de la BCCBRU et
de la création d'Instituts d'Emission distincts pour le Congo et pour le
Ruanda-Urundi.
En octobre 1960, un décret-loi institua le Conseil
Monétaire de la République du Congo dont la mission était
de concevoir et de soumettre au gouvernement les propositions relatives
à la création d'une Banque Centrale et à l'organisation
d'un système bancaire approprié au nouveau contexte.
En février 1961, fut promulgué le
décret-loi relatif à la création et aux statuts de la
Banque Nationale du Congo (BNC). Toutefois, le Conseil Monétaire se
substitua à la BNC et exerça temporairement ses attributions
jusqu'au 22 juin 1964, date d'entrée en fonction de cette
dernière. En raison du changement intervenu en octobre 1971 dans la
dénomination du pays, la BNC fut rebaptisée Banque Nationale
du Zaïre (BNZ), aux termes de l'ordre de service
n°218 du 4 novembre 1971. Une rectification apportée par
l'ordre de service n°219 du 25 novembre 1971 transforma cette
nouvelle dénomination en Banque du Zaïre (BZ).
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Le changement de régime politique survenu le 17 mai
1997 entraîna en même temps le changement du nom du pays de la
République du Zaïre en République Démocratique du
Congo, ainsi que la transformation de la Banque du Zaïre en Banque
Nationale du Congo (BNC) puis en Banque Centrale du Congo (BCC). Tout au long
de ces modifications, l'unité monétaire elle-même a
revêtu différentes appellations allant d'abord de « franc
congolais » hérité de l'époque coloniale,
ensuite au « Zaïre » en 1967, puis au «
nouveau zaïre » en 1993 et enfin à nouveau au «
franc congolais » à partir de 1998.
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