1.2. La crise bancaire des années 90
La crise bancaire peut être définie comme une
rupture dans le processus d'intermédiation bancaire, rupture
provoquée soit par des retraits massifs des dépôts (course
aux guichets), soit par l'insolvabilité d'une ou de plusieurs
établissements suite à l'excès de risque.28
A. Les manifestations de la crise bancaire
En effet, depuis 1992, la monnaie scripturale est convertie en
espèces avec décote dans les banques congolaises. Ce
phénomène a résulté des paiements effectués
par l'Etat en faveur de ses fournisseurs au moyen des virements non couverts en
comptes bancaires. Ces paiements se faisant par écriture comptable ont
fini par générer un gap important entre les dépôts
bancaires et leur couverture en espèces.
Il s'est ainsi créé au sein du système
bancaire une offre excédentaire de monnaie scripturale dont la
persistance a fini par placer les banques commerciales dans l'incapacité
de faire face à la demande d'espèces formulée par le
public.
Cette faiblesse a fait que les demandeurs d'argent reportaient
leurs pressions sur un marché parallèle plus liquide. C'est ce
qui explique la décote ou l'inconvertibilité au pair de la
monnaie scripturale en monnaie fiduciaire.
Concrètement, cela signifie que si la décote se
fait dans une proportion de 1 à 10, le détenteur d'un
dépôt bancaire évalué à 1.000.000 NZ (9,5 USD
au taux de fin décembre 1997) ne peut recevoir que 100.000 NZ (0,95 USD)
comme contrepartie en espèces.
28 KABUYA KALALA Cité par MBATIKA MAMBU Jerry,
op cit, P28
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B) causes de la crise bancaire29
La crise bancaire au Congo, provenait de plusieurs causes
lointaines : les distorsions structurelles, les comportements pervers des
groupes sociaux, ainsi que l'inorthodoxie des politiques gouvernementales, qui
ont provoqué la crise économique.
Parmi les causes immédiates de la crise bancaire, il y
a lieu de relever l'interaction de plusieurs comportements dont celui de :
? L'Etat en matière de politique budgétaire ;
? La Banque Centrale en matière de financement des
opérations financières
du Trésor public ;
? Les banques commerciales dans leurs politiques d'octroi des
crédits ;
? Le public en matière de détention de richesses
sous forme de dépôts...
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