SECTION III. ETUDES EMPIRIQUES SUR LES DETERMINANTS
DE
LA RENTABILITE DES BANQUES
Cependant, les résultats empiriques issus de ces
études divergent de manière significative. Cette discordance est
souvent attribuée à la pluralité des environnements
légaux et économiques dans lesquels les banques
opèrent.
Certains chercheurs se sont sur la relation entre la structure
financière du pays et la performance de la banque.
DEMIRGÜÇ-KUNT et HUIZINGA (2000) prêtent une attention
particulière aux effets des structures financières sur les
performances bancaires. Ils en concluent que les niveaux de la
profitabilité et de la rentabilité des banques sont
subordonnés à la qualité des structures financières
du pays dans lequel les établissements bancaires opèrent.
DEMIRGUÇ-KUNT et HUIZINGA (1999)24, leurs
résultats montrent que le ratio de concentration bancaire est lié
positivement à la profitabilité des banques. Le
développement du marché de capitaux, à son tour, a un
effet positif sur l'augmentation des profits bancaires.
24 Cité par N. A. TANIMOUNE, les
déterminants de la profitabilité des banques dans l'UEMOA : une
analyse sur données de panel, Notes d'information et Statistiques -
N° 539 - Août/Septembre 2003 - Etudes et Recherche, Clermont-Ferrand
(France)
25 ENGLISH, W. B. (2002), Interest rate risk
and bank net interest margins, BIS Quarterly Review, pp.67-82,
December
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ENGLISH (2002) examine l'impact du risque qui résulte
des variations des taux d'intérêt sur la rentabilité des
banques. Les résultats obtenus pour un panel de banques internationales,
composé de dix pays industrialisés, semblent indiquer que les
banques commerciales sont parvenues à gérer leurs expositions
à la volatilité de la courbe des taux d'intérêt. Par
conséquent, les variations des taux ont été sans
conséquences pour le niveau des marges d'intérêt
bancaires25.
L'introduction de la taille dans les estimations est souvent
justifiée par la problématique relative à l'existence ou
à l'inexistence des économies d'échelle. Dans ce cadre,
AKHAVEIN et al. (1997) obtiennent une relation positive et statistiquement
significative entre la taille et la profitabilité. En effectuant des
régressions sur des données en panel et en exprimant les profits
et/ou les ratios de profitabilité en fonction d'un ensemble de variables
internes et externes aux établissements bancaires, [BOURKE (1989),
MOLYNEUX et THORNTON (1992), BIKKER et HU (2002) et GODDARD et al. (2004)]
corroborent le postulat selon lequel la profitabilité est
corrélée positivement à la taille. Toutefois, cette
conclusion ne coïncide pas exactement avec celles de BERGER et al. (1987)
et de ROUABAH (2002) pour qui, la taille n'est nullement une source
d'économie de coûts. Ce fait est d'autant plus vrai que les plus
grandes banques sont sujettes à des inefficacités
d'échelle (scale inefficiency).
Concernant l'impact des capitaux propres sur la
rentabilité des actifs bancaires, Plusieurs études empiriques ont
révélé que les capitaux propres exercent un effet
stimulant sur la profitabilité des banques [(BASHIR, 2000 ; ABREU et
MENDES, 2002 ; Ben NACEUR, 2003)] mais l'excès du ratio de capital est
considéré comme nuisible à la rentabilité des
actifs puisque, en élevant ce ratio, les banques tendent à
réaliser une fructification minime des capitaux disponibles. MAMOGHLI
Chokri et RAOUDHA Dhouibi ( ?), la structure des fonds propres a une relation
positive avec la rentabilité économique des banques
tunisiennes.
Ce résultat corrobore celui de BERGER (1995) qui
précise que les banques bien capitalisées sont
considérées comme moins risquées et peuvent par
conséquent accéder aux fonds à de meilleures conditions.
Il corrobore aussi les résultats de DEMIRGUÇ.K, HUIZINGA 1999 ;
GADANEEZ 1998 et BOURKE 1989.
Pour ce qui est des variables macroéconomiques, Chokri
MAMOGHLI et RAOUDHA Dhouibi ( ?), la relation entre
l'inflation et la rentabilité économique des banques tunisiennes
est positive et significative, mais bien faible. Ce résultat confirme la
conclusion de DEMIRGUÇ-K et H.HUIZINGA (1999) qui précisent
qu'une augmentation de l'inflation doit avoir une répercussion positive
sur la profitabilité des banques. Les travaux de MOLYNEUX et THORNTHON
(1992), GURU et al. (2002), ABREU et MENDES (2002) trouvent également
les mêmes résultats.
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Mais, pour Pascal H. DANNON, l'inflation n'a pas
d'effet sur l'efficience des banques.
La richesse nationale profite à toute l'activité
économique du pays, affecte positivement l'évolution du secteur
bancaire et incite les banques à innover et à rénover
leurs techniques et technologies de gestion. L'inflation affecte le secteur
bancaire à travers son influence sur le marché de crédit
bancaire. En effet, un accroissement dans le taux d'inflation engendre une
diminution du taux de rendement réel, ce qui va par conséquent
affecter le marché de crédit et donc la rentabilité
bancaire, car avec une inflation élevée, les banques vont
accorder moins de crédits. MAMOGHLI Chokri et RAOUDHA Dhouibi ( ?), la
croissance du secteur réel de l'économie tunisienne n'a pas un
impact significativement positif sur la rentabilité des banques
tunisiennes. Ce résultat est surprenant, car si l'économie est
performante, il y a plus de demande de crédits que ceux soient pour
l'investissement ou pour la consommation. Et par la suite une
amélioration de la performance des banques suite à cette demande
élevée doit paraître.
Le renforcement de la politique de crédit
élève les profits bancaires. Autrement dit, plus la banque
octroie des crédits, plus les revenus augmentent et donc les profits
[(BASHIR, 2000 ; BEN NACEUR, 2003)].
La propriété de la banque est
corrélée négativement avec la performance de la banque.
Ceci peut être expliqué par le fait que les banques publiques sont
plus efficientes que celles privées en termes d'organisation, de
management et aussi en termes de maîtrise des coûts (MAMOGHLI
Chokri et al.).
Ces auteurs expliquent ce contre-performance par le fait que
l'objectif des banques publiques n'est pas toujours la maximisation du
bénéfice, mais plutôt, le financement des secteurs
stratégiques et présentant un niveau de risque relativement
élevé.
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