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Rôle du ministère tchadien chargé des droits de l'homme dans l'instauration d'une culture de droit et de démocratie.

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par SINGABE JEAN-CLAUDE BERAMGOTO
CIFADDEG - Yaoundé - DIPEC (Master Professionnel) 2010
  

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Paragraphe 2. Manque de professionnalisme et insuffisance du

personnel

Le personnel du ministère des droits de l'homme pour être à la hauteur de sa tâche doit avoir une certaine compétence avérée en matière de droits de l'homme. Or dans la réalité, cet aspect est négligé et n'est pas pris en compte dans la nomination des agents au sein de ce ministère. La formation académique en droit public ou privé ne dote pas les bénéficiaires de toutes les aptitudes nécessaires à l'accomplissement de la mission de protection des droits de l'homme.

Les agents du ministère qui sont de formation juridique ou de la magistrature pour la plupart ne sont pas incapables d'assurer les responsabilités qui leurs seront confiées au sein de ce ministère, mais il leur faudra beaucoup d'efforts supplémentaires à consentir pour y arriver.

En effet, l'affectation des professionnels des droits de l'homme facilitera l'avancée de la situation et l'efficacité des actions. Car cela éviterait au ministère d'organiser des activités de recyclage ou de formation permanente. Aussi, un professionnel en la matière fera plusieurs réalisations et propositions innovantes au profit du ministère contrairement à un juriste de formation.

A ces difficultés, s'ajoute le nombre insuffisant du personnel de ce ministère. La plupart des Directions techniques chargées de la mise en oeuvre des missions spécifiques fonctionnent sans personnel d'appui et voire même sans secrétaire de direction, ni réceptionniste ou chargé de courrier et moins encore un planton. Le nombre de personnel de certaines directions se limite à deux, dont le Directeur et son adjoint. Ce qui rend la tache très exaltante pour ceux-ci. Ils ne disposent plus de temps matériels pour concevoir des programmes, des activités ou actions liées à leur domaine d'intervention. Ils sont obligés de s'occuper de toutes les taches administratives dont le secrétariat, l'enregistrement des courriers, la lecture, la rédaction des correspondances, la saisie de leurs réponses, et au besoin, la distribution de certaines correspondances urgentes et lorsqu'ils sont conviés à une

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Mémoire de fin deformation pour l'obtention du Diplôme Professionnel d'Expert Consultant (DIPEC)

Rôle du ministère tchadien chargé des droits de l'homme dans la promotion et l'instauration d'une culture de droits et de démocratie

réunion, une rencontre ou un séminaire, la direction reste fermée et n'ouvrira sa porte qu'à leur retour. Il en est de même quand ces responsables prennent des permissions pour des convenances personnelles.

Par ailleurs, il ressort de la synthèse des rapports produits par les délégations que l'un des délégués aux droits de l'homme aurait confondu le ministère chargé des droits de l'homme au ministère de la justice, ce qui aurait retardé son installation. Même un titulaire d'une formation en administration générale sans une connaissance approfondie en droit ne peut confondre le ministère de la justice à celui des droits de l'homme. Cela remet en cause le problème de niveau d'instruction des responsables et cadres de ce ministère en général et celui des délégués aux droits de l'homme en particulier ; en même temps que l'assimilation de la missions qui est la leur.

La mauvaise volonté politique de l'Etat est à la base de toutes ces situations. Car, ce n'est pas des spécialistes de droits de l'homme qui manquent au Tchad ; chaque année, plusieurs étudiants nantis des diplômes de droits de l'homme de l'UCAC30 ou de l'IDHL31 rentrent au pays et sont parfois intégrés à la fonction publique. Mais on préfère les affecter dans d'autres ministères que celui des droits de l'homme. Quelques fois, ils se retrouvent dans des ministères dont la mission n'a rien à voir avec leur formation ou parfois, viennent en supplément d'effectif et passent leur temps dans des services sans trouver quelque chose à faire.

Ce désordre peut être résolu si l'Etat se décide à assainir la fonction publique, ou même à faire appel à des volontaires d'autres ministères ayant une formation ou expérience en droits de l'homme en vue de renforcer les capacité opérationnelles de ce ministère. Sinon, tant qu'il y aura ce désordre, le fossé ne fera que s'agrandir en ce qui concerne les carences liées à l'application de sa mission.

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