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La microfinance et le développement socio-économique de la ville de Kinshasa. Cas de la coopec ceac/matete.

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par MEILLEUR BASEMA KOMANDA
Université catholique du Congo (UCC) - Licence 2008
  

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I.3.4. La micro finance en République Démocratique du Congo

En R.D.C., la méthodologie de la microfinance, en ce qui concerne le crédit, repose sur le profil de l'emprêteur. L'évaluation des crédits est centrée sur la volonté et la capacité des clients de rembourser, plus que sur les actifs pouvant être saisis en cas de non-remboursement. Même si certaines institutions de microfinance prennent des garanties matérielles en dépôts, ces derniers constituent rarement le fondement de leurs décisions d'octroi de crédit.

Ainsi, dans les méthodologies de crédit, il se classe deux groupes : les modèles de crédits individuels et les modèles de crédit de groupe. Les modèles de crédits individuels recourent, lorsque c'est possible, à des garanties matérielles, comme le nantissement des actifs, terrains et constructions, tandis que les modèles de crédits de groupe recourent à des groupes solidaires, composés généralement de quatre à six membres, qui sont voisins, ou qui exercent des métiers dans le même quartier ou dans le même secteur d'activité. L'historique de toutes ces méthodologies est présenté dans ce qui suit.

I.3.4.1. Aperçu historique

21 BANQUE CENTRALE DU CONGO, Etat des lieux de la micro finance en R.D.C., Kinshasa, B.C.C., 2003, pp. 8-12.

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Il est généralement reconnu que l'histoire de la microfinance en RDC se subdivise en quatre parties, à savoir :

- de la période coloniale à 1970 ;

- de 1970 à 1990 ; - de 1990 à 2003 ;

- de 2003 à nos jours.

a) De la période coloniale à 1970

Par le décret du 24 mars 1956, le législateur a organisé la création et le fonctionnement des sociétés coopératives indigènes, dont l'objet social était de promouvoir, par la mise en oeuvre des principes de la coopération, les intérêts économiques et sociaux de leurs membres exclusivement.

Toutes les sociétés de type coopératif, y compris les coopératives d'épargne et de crédit, étaient assujetties à cette loi et placées sous tutelle du gouverneur de Province. Durant cette période, aucune structure financière de proximité formelle d'initiative privée n'a été agréée. Par contre, le colonisateur avait créé la Caisse d'Epargne du Congo, institution de droit public, afin de collecter les petites épargnes. Cette institution n'ayant pas été considérée comme faisant partie des systèmes financiers décentralisés, ne fera pas l'objet de cette étude. Après l'indépendance, en 1969 précisément, la première COOPEC congolaise, la caisse populaire coopérative, fut créée à Mbuji Mayi, mais son expérience ne fut pas concluante, faute de cadres compétents.

b) De 1970 à 1990

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Cette période est caractérisée par l'émergence des coopératives d'épargne et de crédit, en raison de l'accessibilité des services offerts aux membres et de l'implantation de ces coopératives dans les milieux les plus reculés du pays et dépourvus de banques. Toutefois, faute d'un cadre légal spécifique, ces coopératives continueront à se conformer aux dispositions du décret de 1956 et, de ce fait, seront placées sous la tutelle du Ministère du Développement Rural.

Le mouvement coopératif congolais se développera autour de trois principaux foyers : Basankusu, en 1970, Bukavu et Kinshasa, en 1971, avec la création du réseau fédération des caisses populaires de LUYMAS/CECO. Dès ce moment, le mouvement s'est répandu sur tout le territoire national, et plus sensiblement à Kinshasa et dans les provinces du Bas-Congo, du Bandundu et du Kivu.

La structure des COOPEC congolaises est caractérisée par une organisation à trois niveaux : le niveau primaire (COOPEC), le niveau secondaire (centrale ou COOCEC) et le niveau tertiaire (union ou fédération). Les COOPEC se chargent de la mobilisation de l'épargne et de l'octroi des crédits aux membres. Les centrales regroupent plusieurs COOPEC dont celles de représentation et de coordination des activités du réseau.

En 1987, les coopératives détenaient l'équivalent de 7% de l'épargne du secteur bancaire. Elles étaient, pour la plupart, des affiliées à des centrales, regroupées à leur tour, au niveau national, à une union des coopératives centrales d'épargne et de crédit.

En 1989, l'UCCEC supervisait cinq réseaux provinciaux, totalisant 145 coopératives primaires, 274389 membres et 4.9 millions de dollars américains d'épargne.

c) De 1990 à2003

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Pour rappel, depuis 1991, le contexte socio-économique et politique difficile, caractérisé notamment par les pillages, l'hyper-inflation, la prise des mesures monétaires incohérentes et l'instabilité politique, a contribué à fragiliser le système financier en RDC, et particulièrement les COOPEC. Ainsi, les coopératives ont perdu, entre 1991 et 1993, près de 80% de leur clientèle et 66% des fonds placés dans les banques de dépôts, justifiant ainsi le climat de méfiance entre les coopératives et leurs membres.

Aujourd'hui, la plupart des COOPEC se sont regroupées en 15 centrales et ont adhéré à deux structures faîtières de 3ème niveau, à savoir l'Union des Coopératives Centrales d'Epargne et de Crédit et la Confédération nationale des Coopératives d'Epargne et de Crédit. Les institutions de microfinance, autre que les COOPEC, se sont développées en RDC vers les années 1990, dans le secteur informel. Elles sont l'oeuvre, dans leur quasi-totalité, des organisations non gouvernementales et d'initiatives locales de développement.

d) De 2003 à nos jours

L'environnement microfinancier congolais s'est sensiblement modifié avec l'arrivée sur le marché des structures professionnelles, généralement issues de programmes avec les partenaires au développement. Ainsi, la coopération canadienne, dans le cadre de l'exécution du programme de renforcement des services financiers adaptés aux besoins des femmes de la RDC, par son agent d'exécution SOCODEVI, a créé deux mutuelles d'épargnes et de crédit à Kinshasa. Ces mutuelles d'épargne et de crédit ont été agréées par la Banque Centrale du Congo le 19 novembre 2003.

Il y'a également lieu de relever que l'USAID, dans le cadre de la promotion du secteur de la microfinance congolais, a amené des ONG internationales, telles que la FINCA et l'HOPE international, à s'installer à Kinshasa. Avec le concours de SOCODEVI, l'USAID a cofinancé la création de deux mutuelles d'épargne et de crédit à Kikwit et à Mbandaka.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe