1.2. Les niveaux hiérarchiques de
généralité : situationnel, contextuel et
global :
Selon Vallerand (1997, 2001, 2007b), la motivation
intrinsèque, la motivation extrinsèque et l'amotivation existent
à trois niveaux bien distincts de généralité. Ces
derniers sont le niveau situationnel, le niveau contextuel et le niveau global.
Cette perspective tridimensionnelle a pour but d'appréhender le
comportement humain de façon très large. Le plus bas niveau
postulé de la hiérarchie est le niveau situationnel. La
motivation situationnelle concerne la motivation de l'individu lorsqu'il
effectue une activité spécifique à un moment
précis. Cette motivation situationnelle est considérée non
pas comme une caractéristique individuelle stable, mais comme un
état motivationnel, c'est « l'ici et maintenant de la
motivation » (Vallerand & Grouzet, 2001). Dans une étude
réalisée par Deci (1971), les résultats montrent l'impact
négatif des récompenses sur la motivation intrinsèque
situationnelle. Quant à Vallerand et Grouzet (2001), ils
considèrent que la motivation situationnelle est primordiale dans la
hiérarchie motivationnelle puisqu'elle affecte la motivation des
personnes au moment même où elles en font l'expérience. Le
niveau situationnel est alors essentiel au moment de la pratique d'une
activité sportive. Prenons l'exemple d'une étude menée par
Blanchard et Vallerand (1996a) qui ont montré que les émotions
positives ressenties par les athlètes ainsi que la concentration
étaient positivement corrélées avec la motivation
intrinsèque et la motivation à la régulation
identifiée. Mais au contraire, ces conséquences étaient
négativement liées à l'amotivation. Le second niveau
hiérarchique est le niveau contextuel. La motivation contextuelle est
considérée comme étant plus stable que la motivation
situationnelle et réfère à la tendance plus ou moins
stable de l'individu à être motivé de manière
intrinsèque, extrinsèque ou amotivé dans un contexte
spécifique. Le niveau contextuel est alors essentiel pour comprendre
l'engagement des personnes dans une activité sportive. Enfin, le niveau
global représente le niveau hiérarchique le plus
élevé où le niveau le plus stable de la motivation
globale. La motivation globale réfère à une orientation
motivationnelle globale ou (générale) poussant l'individu
à interagir avec l'environnement selon un mode intrinsèque,
extrinsèque ou amotivé selon une approche propre à la
psychologie de la personnalité (McClelland, 1985), la motivation globale
est perçue comme une différence interindividuelle, elle est
d'ailleurs tout simplement comparable au construit de la motivation tel qu'il
est défini dans cette perspective. Ainsi, cette motivation peut
être apparentée à un trait de la personnalité
(Vallerand, 1997). Dans une étude réalisée par Guay,
Blais, Vallerand et Pelletier, (1999), les chercheurs ont
démontré que les trois types de motivations intrinsèques
et la régulation identifiée étaient positivement
reliés à la satisfaction de vie, alors que la régulation
externe et l'amotivation y étaient négativement associées.
En résumé, les différents types de motivation
intrinsèque et extrinsèque et l'amotivation sont
nécessaires pour comprendre le comportement des sportifs. De plus, ces
différents concepts ayant un aspect successif et hiérarchique.
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