b) la noblesse et les domaines ruraux
L'ensemble du pays Bamoun est un conglomérat de
domaines distribués et redistribués au fil des successions dans
les lignages aux parents, aux dignitaires, aux clients ou aux colons du
royaume. A l'exception des serviteurs, ces espaces appartenaient à des
personnes qui avaient obtenu des attributions de la part du roi :
c'était des nobles.
Sur chaque domaine, une ou plusieurs parcelles étaient
cultivées au profit du possesseur (Nga Ngwen) qui le plus
souvent était tous des Nji, mais sous la supervision d'un
intendant (Mutnjü Ngwen), qui assurait le
prélèvement des récoltes à envoyer au possesseur,
car ceux-ci pour des raisons dont on ignore encore, ne devaient pas
résider de façon permanente sur leur domaine. Et chaque
possesseur de domaine devait à son tour remettre à la fête
du Ngouon, un tribut en produits issus de ses terres au roi. Le non
versement du tribut pouvait entrainer le retrait de la terre, ce qui survenait
très souvent lorsqu'on n'avait pas de main d'oeuvre servile. Environ 700
domaines ruraux ont existé en pays Bamoun22.
La tenure foncière ici est très élitiste,
car n'étant réservée qu'à une certaine classe de
personne. Exception faite, aucun serviteurs n'était propriétaire
des terres, ils se contentaient juste des parcelles de fortunes, à eux
données par les possesseurs de domaines. Cette situation a
augmenté la fracture qui existait déjà entre les
différentes classes sociales en pays Bamoun. De plus un paysan ou un
ouvrier ne pouvait en aucun cas posséder des terres sans l'approbation
de son maitre.
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