2. L'Etat et le dispositif de développement : que de
vaines paroles
À la C.O.C et comme pour le reste des anciennes
domaines coloniaux de la localité, la situation foncière est
critique. L'Etat en tant que garant de toutes les terres du territoire
national, doit pouvoir garantir à ces populations, un minimum de terres
pour le déploiement de leurs activités. Or à la C.O.C, la
situation est plutôt à l'inverse car l'Etat a pour objectif de
réincorporer tous les anciens domaines coloniaux dans le territoire
national vu que les délais que laissait l'ordonnance de 1974 relatif
à l'immatriculation foncière au Cameroun sont impartis. La
situation d'incertitude et d'illégalité au sujet de la
paternité des titres de propriété de ses domaines se
clarifie davantage avec le temps. Le dispositif de développement
à l'échelle locale pour être effectif a besoin d'un espace
d'application, notamment avec les
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fameux discours du Président de la République
Camerounaise qui encourage le développement agricole en faisant de ce
dernier, le moteur essentiel de la croissance et du développement du
Cameroun. Les paysanneries du monde rural étant les premiers
concerné car étant à la base de la production agricole,
l'appropriation foncière se veut un impératif. Cette situation
est d'autant plus claire quand l'Etat se prête au jeu foncier.
Toutes les terres appartiennent à l'Etat, car du jour
au lendemain, il peut décider de vous chasser de vos terres. Ce que moi
je veux que tu comprennes au sujet des anciennes plantations coloniales et plus
particulièrement de la C.O.C et de la C.I.A.C, car ce sont les
deux-là qui causent le plus de misère ici à Foumbot, c'est
que : oui il est vrai que c'est les blancs qui avaient créés ces
plantations, mais que s'est-il passé ensuite... ?
Tout ce qu'on vous raconte partout là que les blancs
avaient vendus les plantations avant de partir c'est très faux. En fait
à leur départ, comme il s'agissait des concessions données
en bail emphytéotique, ils devaient remettre les terres à l'Etat
à leur départ. Ce qui a été fait, mais vu qu'il
fallait continuer de faire fonctionné ces plantations car la survie de
plusieurs familles en dépendait, l'Etat Camerounais avait
décidé de revendre les titres à des nationaux. C'est comme
ça que les bamilékés qui étaient présents en
pays Bamoun et principalement à Foumbot, possédant un pouvoir
économique supérieur à celle de la majorité, en
l'occurrence Nguewang Omer, commerçant Bamiléké. Il avait
l'intention de racheter les plantations coloniales dans leur totalité.
L'histoire retiendra que Jean Fochivé, Nga njü Fochivé comme
on l'appelait souvent avec toute sa dernière énergie et aider en
cela par son statut au sein du gouvernement camerounais de l'époque, est
l'homme qui se serait saisi des titres fonciers de la C.O.C.
Avec tout le sang qui a coulé là-bas, je
préfère plutôt m'appesantir sur la situation actuelle
maintenant car l'Etat Camerounais au travers du MINDCAF veut les
incorporées dans le domaine national des terres de l'Etat. D'ailleurs,
il y a déjà eu des commissions qui sont descendues sur le terrain
afin de récolter des informations pour cela et procéder au
rebornage de ces plantations. En plus il y a même des conventions qui
sont en cours de signature entre le gouvernement Camerounais au travers du
MINDCAF et des investisseurs étrangers pour un budget de quelques
dizaines de milliards.... Ce sont les paysans qui vont en
bénéficier vu que cela rentre dans les plans de l'Etat en
matière de
pp
Encadré 11 : Entretien avec monsieur le DDDCAF
du Noun
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