Résilience de la croissance économique et persistance de chômage. Cas de la RDC.( Télécharger le fichier original )par James James Mukanu Université Protestante au Congo - Licence 2013 |
Section II : Tableaux statistiques et vérification des hypothèsesCette section se propose de présenter les tableaux statistiques et de vérifier les hypothèses, en partant de l'analyse globale et de l'analyse infra-annuelle pour la période de 2002 et 2012. 2.1. Analyse globaleTableau 1 : Evolution des grandeurs de l'activité réelle (2002-2012)
Source : Banque Centrale du Congo, Condensé d'informations statistiques (n013), Mars 2012. 46 Comme il ressort du point de vue global de tableau 1, l'économie congolaise connait depuis 2002 une reprise économique, avec à la clef une augmentation de la production intérieure de 300 milliards de CDF en 2002 contre 536 milliards de CDF en 2012, soit une hausse de la croissance en cumul de 83%. Curieusement à cette embellie de la reprise de la croissance, il est constaté une évidence réelle : l'augmentation sinon la persistance du chômage, qui connait une hausse ou une persistance à la hausse autour de la barre de 50% en moyenne durant la même période.52 2.2. Analyse infra-annuelleTableau 2 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Source : observations faites à partir de nos propres analyses. Comme il ressort du tableau 2, la différence des taux de croissance entre la période 2002-2003 s'est établie à 2.3%, soit une hausse de 2.3% en 2003 et une baisse de 0.6% du taux de chômage pour la même année. Ceci se justifie par le fait que, la situation économique en 2002 a été caractérisée par la reprise de la croissance, après plusieurs décennies de recul, et la décélération du rythme de formation des prix intérieurs. En effet, le taux de croissance économique a été de 3,5% en 2002 contre -1,1% en 2001. Le taux d'inflation quant à lui, s'est établi à 15,8% à fin décembre 2002 contre 135,1% une année plutôt.53 52 Il se pose certes un problème des statistiques en RDC. Le débat en tout cas reste ouvert, les uns estiment le taux de chômage en RDC au tour de 73% en moyenne (cfr : perspective économique 2012 sur www.economicoutlook.org), les autres au tour de 50% en moyenne (cfr : BCC). Pour ce qui nous concerne, nous avons travaillé avec les statistiques de la BCC, car elle comprend une série des données allant de 2000 à 2012. 53 Rapport annuel 2002-2003 de la BCC 47 Tableau 3 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Source : observations faites à partir de nos propres analyses. Ce tableau nous renseigne que, la différence des taux de croissance entre la période 2003-2004 s'est établie à 0.8%, soit une hausse légère de 0.8% en 2004 et une baisse de 3.1% du taux de chômage en 2004. Ceci s'explique par le fait que, la situation économique en 2003 a été marquée par la poursuite de la mise en oeuvre des reformes structurelles. En effet, le cadre macroéconomique pour l'année 2003 prévoyait un taux de croissance du PIB réel de 5%, un taux d'inflation fin période de 6% et un déficit du compte extérieur de 3,8 du PIB. Comme indiqué ci-après, l'évolution de la situation économique dans les principaux secteurs s'est caractérisée par : l'accroissement de la production, le ralentissement de l'inflation, la maîtrise du déficit des opérations financières de l'Etat, l'appréciation du taux de change et une nouvelle décélération du rythme de formation des liquidités monétaires.54 Tableau 4 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Source : observations faites à partir de nos propres analyses. Comme il ressort du tableau 4, la différence des taux de croissance entre la période 2004-2005 s'est établie à 1.2%, soit une hausse de 1.2% en 2005 et une baisse de 0.4% du taux de chômage pour la même année. 54 Rapport annuel 2003-2004 de la BCC 48 Cette hausse de la croissance se justifie par le fait que, au cours de l'année 2004, le gouvernement a poursuivi l'exécution de la programmation et des mesures retenues dans le cadre du PEG. Le programme économique du gouvernement s'est exécuté dans un contexte marqué par des progrès notables sur le plan politique lesquels se sont concrétisés notamment par la réunification du pays qui a eu un impact positif sur l'activité économique. Toutes les branches d'activité, hormis celle « Electricité et eau », ont contribué positivement à la croissance économique en 2004. Cependant, l'impulsion à la croissance provient essentiellement de cinq branches, à savoir « Extraction minière et Industries métallurgiques », « Bâtiments et travaux publics », « Commerce de gros et de détail », « Industries manufacturières » et « Transports et Télécommunications ».55 Tableau 5 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Source : observations faites à partir de nos propres analyses. Comme il ressort du tableau 5, la différence des taux de croissance entre la période 2005-2006 s'est établie à 2.2%, soit une baisse de 2.2% en 2005 et une hausse de 3.2% du taux de chômage pour la même année. Cette baisse se justifie par le fait que, l'année 2006 a été marquée par des élections libres pour la première fois depuis quarante ans. L'année au cours de laquelle les tensions sur les scrutins électoraux étaient intenses, ces dernières ont influé négativement sur les comportements des investisseurs, et comme conséquence, le pays a eu du mal à maintenir la stabilité macro-économique et a subi d'importants déséquilibres conjoncturels, ce qui a occasionné une hausse du taux de chômage de 3.2% pour la même année. 55 Rapport annuel 2004-2005 de la BCC 49 Tableau 6 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Source : observations faites à partir de nos propres analyses. Comme il ressort du tableau 6, la différence des taux de croissance entre la période 2006-2007 s'est établie à 0.7%, soit une hausse de 0.7% en 2007 et une baisse de 1% du taux de chômage pour la même année. Ceci s'explique par le fait que, la croissance du PIB enregistrée en 2OO7 reposait sur le bon comportement de la consommation privée et de la formation brute de capital fixe (de l'investissement). Ces dernières ont enregistré des hausses de 4,4% et 12,4% en 2007 contre respectivement 3,7% et 9,8% en 2006. La consommation privée a contribué pour 45% dans la progression du PIB en raison du ralentissement de l'inflation qui a eu comme incidence d'améliorer le pouvoir d'achat des particuliers. L'accroissement du taux d'investissement privé en 2007 traduit un redressement de l'indice de confiance des opérateurs économiques. Cet accroissement s'explique par l'attrait du secteur minier et trouve aussi son origine dans les perspectives de la reconstruction du pays et dans la consolidation de la stabilité du cadre macro économique. S'agissant du compte courant, entre 2006 et 2007, le déficit de la balance commerciale s'est creusé, passant de 7.5 à 7.9 pour cent du PIB. Cette dégradation est à mettre en relation avec la croissance réalisée en 2007 : l'économie importe les intrants nécessaires à la production d'une part, et les biens de consommation qui entrent dans le secteur du commerce de gros et de détail d'autre part. Durant l'année 2007, les importations de matières premières et d'équipements ont respectivement progressé de 29.9 et 44.5 pour cent. S'agissant du plan extérieur, Il s'est observé durant l'année 2007 une remarquable stabilité sur le marché des changes. Le cours libre s'est situé à 502 CDF le dollar à fin décembre 2006 contre 503 CDF au 31 décembre 2007. Soit une appréciation de 0,1%.56 56 Rapport annuel 2006-2007 50 Tableau 7 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Source : observations faites à partir de nos propres analyses. Comme il ressort du tableau 7, la différence des taux de croissance entre la période 2007-2008 s'est établie à 0.1%, soit une baisse de 0.1% en 2008 et une hausse significative de 6% du taux de chômage pour la même année. Cette baisse du taux de croissance économique par rapport à l'année 2008, se justifie par le fait que, la croissance économique a connu une stagnation en 2008, le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel s'étant situé à 6,2 % contre 6,3 % l'année précédente. Ce taux initialement estimé à 10,8 % a été revu à la baisse à la suite du recul de l'activité de production observé à partir du troisième trimestre.57 La baisse de l'activité enregistrée au cours du second semestre, consécutive à l'effondrement de la demande internationale, a marqué l'entrée en récession de l'économie congolaise, à l'instar d'autres pays. Les facteurs à la base de cette contre-performance tiennent à la baisse de l'activité du secteur minier, particulièrement affectée par la chute des cours des minerais et des métaux suite à la crise financière internationale. L'impact de cette crise sur le secteur minier s'est répercuté sur le secteur des transports et communications ainsi que de celui des services marchands ce qui justifie l'augmentation du taux de chômage à 6%. 57 Rapport annuel 2007-2008 de la BCC 51 Tableau 8 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Source : observations faites à partir de nos propres analyses. Comme il ressort du tableau 8, la différence des taux de croissance entre la période 2008-2009 s'est établie à 3.4%, soit une baisse de 3.4% en 2009 et une hausse significative de 7.6% du taux de chômage en 2009. Le faible niveau de croissance réalisé en 2009 s'est répercuté sur les taux de chômage, en détériorant les conditions de vie de la population et en réduisant la chance pour le pays de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ceci parce que l'évolution économique et financière de la République Démocratique du Congo en 2009 a été marquée par un net ralentissement de l'activité économique. La croissance économique a été de 2,8 % contre 6,2 % en 2008. Ce repli est dû essentiellement aux effets de la crise économique et financière internationale qui ont pesé lourdement sur l'économie congolaise au cours de l'année 2009. En effet, la baisse de la demande mondiale et la chute drastique des cours de principaux produits d'exportation, se sont répercutées sur les secteurs exposés notamment, les mines et les hydrocarbures, avec des effets d'entraînement sur l'activité d'autres branches telles que les services marchands non financiers, et les transports et communications. La République Démocratique du Congo s'est fortement ressentie des effets de cette crise à cause, entre autres, de la diversification limitée de son économie et de sa forte dépendance vis-à-vis des exportations des produits de base ainsi que des capitaux étrangers. Par ailleurs, l'année 2009 a été caractérisée par la résurgence de l'inflation. En effet, les tensions inflationnistes enregistrées en 2008 se sont amplifiées en 2009, situant le taux d'inflation à 53,4 % contre 27,6 % une année plus tôt. Ce niveau d'inflation, jamais atteint depuis 2002, a induit une fois de plus le non respect du critère fixé par l'Association des Banques Centrales Africaines (ABCA), exigeant aux pays membres de réaliser un taux d'inflation annuel à un chiffre.58 58 Rapport annuel 2008-2009 de la BCC 52 Tableau 9 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Source : observations faites à partir de nos propres analyses. Comme il ressort du tableau 9, la différence des taux de croissance entre la période 2009-2010 s'est établie à 4.3%, soit une augmentation de 4.3% en 2010 et une baisse de 10.7% du taux de chômage en 2010. Ceci se justifie par le fait que, Après avoir été laminé en 2009 par la crise économique et financière internationale, l'activité économique s'est nettement améliorée en 2010. En effet, les résultats préliminaires des réalisations de la production à fin décembre 2010 établissaient la croissance économique à 7,2 % contre une prévision de 6,1 %. Comparée à l'année 2009 où le taux de croissance s'est situé à 2,8 %, l'activité économique s'est améliorée de 4,3 points de pourcentage.59 Ce résultat traduit la reprise de l'activité économique déjà perceptible au terme du premier semestre 2010 et qui s'est accélérée à la seconde moitié de l'année. Le profil de l'économie a été dominé principalement par le dynamisme affiché dans la branche d'activités extractives ainsi que modérément dans les secteurs de l'Agriculture, du commerce et des constructions. En ce qui concerne le développement social, il est noté que cette croissance économique s'est traduite par une légère baisse du taux de chômage. Ce résultat est limité suite à l'étroitesse de la base de production et à la faiblesse du niveau de transformation économique ainsi qu'à l'insuffisance des dépenses à caractère social dans le budget de l'Etat. Bien que la croissance économique soit encourageante, elle n'a pas permis de créer suffisamment d'emplois et le niveau de pauvreté demeure encore préoccupant face aux exigences des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). 59 Rapport annuel 2009-2010 de la BCC 53 Tableau 10 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Source : observations faites à partir de nos propres analyses. Comme il ressort du tableau 10, la différence des taux de croissance entre la période 2010-2011 s'est établie à 0.2%, soit une baisse de 0.2% en 2011 et une augmentation de 1.3% du taux de chômage en 2011. Le ralentissement observé en 2011 se justifie par le fait que, l'instabilité sociopolitique dans le monde arabe et des chocs engendrés par les catastrophes naturelles survenues notamment au Japon, l'environnement économique mondial a été essentiellement caractérisé, durant l'année 2011, par l'aggravation de la crise de la dette souveraine en Europe et des difficultés budgétaires aux Etats-Unis (Mur budgétaire ou un plafond d'endettement insoutenable). S'agissant du plan intérieur, l'activité économique est demeurée vigoureusement en 2011, en dépit de son ralentissement par rapport à l'année 2010. En effet, le taux de croissance du PIB réel s'est établi à 6,9% contre 7,1% une année avant, stimulé essentiellement par le regain dans les secteurs des mines, de la construction, de l'agriculture ainsi que du commerce de gros et de détail.60 Tableau 11 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Source : observations faites à partir de nos propres analyses. 60 Rapport annuel 2010-2011 54 Comme il ressort du tableau 11, la différence des taux de croissance entre la période 2011-2012 s'est établie à 0.2%, soit une baisse de 0.2% en 2012 et une augmentation de 0.4% du taux de chômage en 2012. Cette situation se justifie du fait que, la croissance du PIB a subi un léger ralentissement entre les périodes 2011 et 2012, passant de 6.9 % à 6.7 % en dépit de la situation politique et de l'insécurité qui règne dans l'Est. Cette résilience est due à la vitalité du secteur minier et au dynamisme du commerce, de l'agriculture et de la construction. Les projections indiquent que cette tendance devrait se poursuivre en 2013 (8.2 %). Toutefois, ces perspectives dépendront de la stabilité politique, de l'amélioration de la situation sécuritaire dans les provinces orientales du pays et de la poursuite des réformes structurelles engagées.61 |
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