Section 3 : Situation de l'investissement
L'investissement au Sénégal au cours des
décennies 80 jusqu'en 2009 a connu une évolution miraculeuse dans
ces différentes composantes c'est-à-dire celle publique et
privée. Cependant, la part de l'investissement public dans le PIB est
restée assez faible, passant de 1,7% sur la période 1980 à
1994 et de 2,7% de 1990 à 1994, tandis que celui privé
représentait 7,4 % du P11B sur la période 1980 à 1994 et
de 10,3% sur la période 1990-1994.
Cette évolution, découlait essentiellement des
mesures prisent par le gouvernement dans le cadre de la maîtrise des
dépenses publiques surtout le plan de réduction des
dépenses d'investissement, qui émane de la mise en oeuvre du plan
d'ajustement structurel qui a secoué presque tous les pays de l'Afrique
subsaharienne.
Après la dévaluation du franc CFA en 1994,
l'investissement public s'accroissait passant de 67 à 141 milliard de
FCFA, soit en moyenne de 4,8 % du P11B durant la période 1995-2000.
Cette tendance s'explique par la volonté politique du gouvernement
sénégalais à mettre en oeuvre des programmes
d'investissement tels que la construction des grandes
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autoroutes dans la capitale et celle qui relie les
régions à la ville, mais aussi sa contribution à fournir
de l'électricité et la construction des infrastructures
scolaires, sans oublier de signaler en fin des externalités positives
issues de cette dévaluation.
Concernant l'investissement privé qui représente
la principale composante du PI3, connait à son tour une croissance plus
forte que celui public durant la période 1980 à 1989, sur cette
période, l'investissement privé représentait 7, 41 %
à 8,01 % du PI3 de l'économie sénégalaise.
L'investissement privé était considérable, avec un taux de
croissance de 82,6% durant la période 1995-2000, la part de
l'investissement privé dans le PI3 se situait en moyenne à 15,97%
sur la même période contre 10,3% du PIB entre 1990 et 1994.
Toutefois, l'investissement public s'est inscrit en hausse de
8,8% en 2009(en volume) contre 2,8% en 2008, traduisant une augmentation de
5,5% des dépenses en capital de l'Etat, en hausses avec la poursuite de
ses grands travaux. En revanche, l'investissement privé à
fortement régressé en 2009 (-12,7%). Cette chute est en partie
imputable aux effets négatifs de la crise économique
internationale, avec la baisse des transferts des immigrés et le retrait
des IDE (elle représente en moyenne, près de 20 % de
l'investissement privé entre 2007 et 2009). Les difficultés
d'accès au financement et les arriérés de paiements de
l'Etat ont également été des contraintes de croissance de
l'investissement privé.
Tableau 5 : contribution des investissements en % du PIB
sur la période 1980-2009
Indicateurs
|
Années
|
1980-84
|
1985-89
|
1990-94
|
1995-00
|
2001-05
|
2008-2009
|
Inv. tot
|
9,14
|
10,4
|
12,98
|
20,7
|
24,7
|
25,68
|
Inv. Pub
|
1,73
|
2,4
|
2,67
|
4,79
|
5,72
|
6,74
|
Inv. Privé
|
7,1
|
8,01
|
10,31
|
15,97
|
18,98
|
18,94
|
Source : DPEE et ANSD 2009
1800
1600
1400
1200
1000
400
800
600
200
0
Graphique 2 : Evolution de l'investissement total de
1980-2009
Inv Total
16
Source : ANSD (BADIS)
Après l'examen de l'investissement, nous allons aborder
les différents secteurs institutionnels tout en décrivant
également la part de contribution de l'investissement direct
étranger dans celui privé.
3.1 Différents secteurs institutionnels
D'après le système de comptabilité
élargie des Nations unies 93, distingue dans sa nomenclature plusieurs
agents économiques qui investissent : les ménages, les
administrations publiques et les entreprises. Au niveau des entreprises, trois
secteurs sont parfois distingués(les sociétés non
financières, les entreprises individuelles et les sociétés
financières). Les sociétés financières comprennent
également les entreprises détenues majoritairement par les
entreprises publiques.
Cependant, l'investissement total est traditionnellement
composé en trois masses distinctes c'est-à-dire celles des
administrations publiques, des ménages et, des sociétés et
institutions financières, auquel est réservé
traditionnellement le vocable de l'investissement productif.
Au cours de la période 2006-2009, l'investissement
moyen au Sénégal se situe à 1144 ,83 milliards de FCFA,
soit 25,68% du PIB.
? Les administrations publiques
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En effet, l'investissement public a connu au cours de son
évolution plusieurs phases de 1980 à 2009.
-De 1980 à 1994, il reste assez faible,
c'est-à-dire passant de 88 milliards à 69,9 milliards de FCFA
soit en moyenne de 1,73% du PIB, et de 101,3 milliards à 73,7 milliards
de FCFA en moyenne 2,67% du PIB sur la période 1990-1994. Cette tendance
découlait de la réduction des dépenses publiques suite
à la mise en oeuvre du programme d'ajustement structurel imposé
par les institutions financières internationales.
-Après la période de la dévaluation
c'est-à-dire en 1994, il a connu une accélération
spectaculaire à partir du début des années 96 pour
atteindre en moyenne 138 milliards de FCFA contre 65 milliards durant la
période 1990-1994.Cette évolution dépendait
essentiellement de la volonté politique du gouvernement
sénégalais, mais aussi des retombés positifs de la
dévaluation.
- Sur la période 2000-2005, cette
accélération continue se poursuit sans pour autant manquer de
signaler une chute à partir de 1999.Mais cette fois- ci,
l'accélération est due à la suite de l'accroissement du
Budget Consolidé d'Investissement(BCI), mais également par une
attention accrue accordée aux transports terrestres (contribuant
à 39% de l'augmentation du BCI pendant cette période), suivi par
les équipements administratifs (23,4%) et la santé (13,5%).
-2006-2007, il a suivi des phases différentes, la
vigueur de l'impulsion, notée depuis la période 2005 s'est
maintenue jusqu'en 2007, avec un taux de croissance de 14,1%, ce niveau
élévé de l'investissement public est lié à
la poursuite de la réalisation d'infrastructures routières
notamment dans le cadre du programme d'amélioration de la
mobilité urbaine(PAMU), de la réalisation de l'autoroute à
péage Dakar Diamadio et aussi des travaux exécutés lors de
la préparation du sommet de l'Organisation Islamique.
Enfin, sur la période 2008-2009, il s'inscrit en hausse
de 8,8% en 2009 contre 2,8% en 2008, ceci s'explique par une augmentation des
dépenses en capitale de 5,5% en hausse avec la poursuite de ses grands
travaux.
? Les entreprises
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L'investissement des sociétés et institutions
financières s'est situé durant les phases 1980-1984 et 1985-1986
à respectivement 53 milliards de FCFA et 89 milliards de FCFA.
Cependant, au lendemain de la période de la
dévaluation, le niveau des investissements des entreprises atteint en
moyenne 302 milliards de FCFA contre 128 milliards de FCFA durant la phase
1990-1994. Entre la phase 2000 et 2005, le niveau des investissements porteur
de croissance s'était comporté particulièrement dynamique
en se situant à 342 milliards de FCFA. Aucours de cette période,
la composition de l'investissement des entreprises faisait ressortir la
performance des services marchands, qui était passée de 57% de
l'investissement total en 2000, peu après elle se situait à 65%
en 2005, alors que pendant cette même phase l'investissement du secteur
industriel rétrogradait en monnaie courante soit de 42,1 à 35,3
milliards de FCFA.
Cette lancée correspond à une contribution des
fonds prévenants des économies industrialisées par une
forte émergence du secteur tertiaire (la nouvelle technologie de la
télécommunication...).Ceci dénote une faiblesse de moins
en moins de l'investissement industriel dans l'investissement total, alors
qu'il est le facteur déterminant de la compétivité de
l'économie sénégalaise. Aujourd'hui, l'investissement est
le sort du secteur tertiaire, des services et des transports (surtout aux
secteurs de la nouvelle technologie de l'information et de la
télécommunication, des bâtiments et des travaux
publics).
? Les ménages
Le domaine des ménages est composé
essentiellement du secteur informel ; de la construction des logements et des
autres investissements constituant le niveau le plus important de
l'investissement. Par ailleurs, sur les périodes 1980 -1984 et 1985
-1989 l'investissement des ménages se chiffraient respectivement
à hauteur de 100 et 99 milliards de FCFA. Toutefois, à partir des
années 90, il se suivait une hausse à 142 milliards en moyenne
après la période de la dévaluation jusqu'en 1999. Avec le
changement de régime intervenu aucours de la période 2000, nait
un dynamisme de l'investissement, qui s'élevait en moyenne à 343
milliards de FCFA au cours la phase 2000-2005.
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Enfin, le secteur de la construction qui est aussi le plus
important de l'investissement des ménages évoluait en moyenne
annuelle de 10,6% sur la période 2002-2007, enregistre à nouveau
un repli pour la deuxième période ressortant à 769,7
milliards en 2009 contre 816,2 milliards de FCFA. Cette contre performance du
secteur s'explique par les effets de la crise financière, du recul des
transferts des immigrants et surtout des arriérés de paiement de
l'Etat à ce secteur.
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