Section 3 : Recommandations de politiques
économiques
Nous venons d'établir à travers les
résultats économétriques que l'investissement privé
est influencé positivement par les variables, investissement public,
produit intérieur brut, termes de l'échange et crédit
à l'économie. Par contre, le taux d'intérêt
réel exerce une influence négative sur l'investissement
privé, mais aussi la dette extérieure influence
négativement l'investissement à partir d'un certain seuil.
Ces résultats que nous venons d'obtenir, nous
permettent de tirer un certains nombres d'implications en terme de politiques
économiques parmi lesquelles nous avons :
-la politique en matière d'investissement public ;
- la politique d'offre
-la politique de gestion de la dette;
-la politique de promotion du secteur privé ;
-et enfin la politique de diversification de l'offre et des
produits à l'exportation.
? La politique en matière d'investissement
public
Notre étude a conclu l'existence d'un effet de
complémentarité entre l'investissement public et l'investissement
privé au Sénégal. Nous suggérons des mesures
permettant de renforcer d'avantage la relance des dépenses
d'investissement public afin de stimuler l'investissement privé.
Pour ce faire, les investissements publics doivent être
orientés et ciblés afin qu'ils continuent de jouer son rôle
de complémentarité ou de support à l'investissement
privé. Cela suppose une intervention de l'Etat doit être
dirigé dans les dépenses d'investissement ayant des effets
à court et à long terme comme l'éducation, la
santé, les infrastructures de bases (routes, chemin de fer, installation
rurale hydraulique...).
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Ce rôle crucial des infrastructures publiques a
été d'ailleurs reconnu par le NEPAD6, un autre accent
particulier devrait être mis sur la question de l'efficience de ces
investissements notamment dans les méthodes de passation de
marché public et le contrôle d'exécution, en évitant
des pratiques de corruption.
Par ailleurs, l'investissement pourra jouer un rôle
très fort dans la réalisation de la réduction des
disparités de développement économique et social entre les
régions. L'Etat doit aussi orienter sa politique d'investissement dans
les régions les moins dépourvues de capital d'infrastructures,
cela nécessitera une analyse des besoins aux regards de la
spécificité régionale. Car la façon dont sont
définis les besoins en infrastructure de développement, de
même que leur nature ont des implications directes sur ce qui sera
construit, mais également sur les investissements qui sont
consacrés.
Toutefois, le choix d'emplacement des investissements
productifs peut avoir un effet sur la rentabilité économique et
sociale du secteur privé.
Cependant, au regard de la mondialisation, un autre
élément important est le capital qui doit désormais
être pris en compte dans la réalisation des investissements
publics. Dès lors que le capital humain constitue l'un des principaux
facteurs déterminants des investissements étrangers
s'avère vrai, les décideurs publics désormais doivent
s'investir dans le domaine de la formation professionnelle et technique.
C'est-à-dire ils doivent consacrés les dépenses
d'investissement dans l'expansion des ressources humaines plus
précisément à travers les politiques d'éducation et
de formation capable d'entrainer une meilleure adéquation entre la
formation et l'emploi .
Enfin, l'état doit poursuivre sa politique de
désengagement dans le secteur productif, cela lui permettra
d'éviter de concurrencer le secteur privé, auquel il doit donner
l'opportunité de jouer pleinement son rôle.
? la politique d'offre
Nous avons remarqué dans l'estimation qu'une hausse du
produit intérieur brut influence positivement l'investissement
privé à court et à long terme au Sénégal.
Donc toute recommandation de politique, doit être orienté dans le
sens d'accroître la production.
6 NEPAD : Nouveau programme de Partenariat Africain pour Le
Développement
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En effet, il s'agira essentiellement de la bonne gestion
macroéconomique et le renforcement de la capacité de production
de l'économie. Ce renforcement passe nécessairement par la mise
en place de politique macroéconomique et structurelle intégrant
celle commerciale, fiscale contribuant à un environnement stable
favorable à l'activité économique.
Par ailleurs, l'Etat pourra également accroître
le PIB doit s'investir à travers des politiques de la demande et
augmenter la capacité de production, pour cela il faut :
-améliorer les formalités administratives ;
-diminuer les coûts des facteurs techniques de production ;
-allègement des charges fiscales.
Enfin, il est toute fois reconnu que les pays ayant une bonne
politique macroéconomique et des structures favorables au fonctionnement
du marché peuvent connaître une croissance souple et stable. Ceci
nécessitera également une amélioration de l'environnement
des affaires et la bonne gouvernance.
? la politique de gestion de la dette
Etant donné que le résultat de notre
étude ressort que le Sénégal ne peut avoir un
problème de sa dette lorsqu'elle dépassé le seuil de 57%
du PIB. Ainsi, une gestion efficace de sa dette permettra de réduire au
minimum l'exposition de ce risque et surtout d'éviter de le plonger
à nouveau à une crise sa dette, qu'il avait connu au cours des
années 1980.
Situation qui a permis le Sénégal et tant
d'autres pays africains a bénéficié de l'initiative des
pays pauvres très endettés (IPPTE) .Toutefois compte tenu des
programmes mis sur pieds par le gouvernement sénégalais, il fut
franchir le point d'achèvement en 2004, cela lui a conduit à
bénéficier en 2006 de l'allègement de la dette
multilatérale par le FMI, la BM et la BAD, il ya lieu de rappeler que
ces institutions ont annulé en dehors des échéances
courantes respectivement 67,4 milliards, 841,1 milliards de FCFA de leurs
créances.
Cette initiative a été sans constation une
grande opportunité pour le gouvernement sénégalais, car
cette assistance a permis au pays non seulement de devenir solvable tout en
lui
ouvrant des perceptives de croissance économique
à long terme, mais aussi de consacrer des ressources ainsi
épargnées à des investissements productifs et à des
fins de réductions de la pauvreté.
De ce qui suit, le gouvernement du Sénégal doit
prendre en compte dans la gestion de sa dette, l'orientation des emprunts vers
les investissements productifs plutôt que les utiliser à des fins
de remboursement du service de la dette ou de financements des importations.
Enfin, le renforcement des capacités des acteurs dans
le processus d'endettement et de la gestion est aussi nécessaire dans
les domaines suivants :
-la formulation et la mise en oeuvre des stratégies
annuelle d'endettement ; -l'analyse et le suivi de l'efficacité des
financements ;
- les financements innovateurs tels que les partenariats
public-privé
Aussi, le Sénégal doit renforcer son secteur
financier dans la mobilisation de l'épargne intérieure ceci pour
limiter l'appel à l'épargne extérieure. Il doit
développer des actions et stratégies de stimulation de la
croissance économique basée sur les exportations de biens et
services.
? la politique de promotion du secteur
privé
Les résultats de l'estimation révèlent
l'effet négatif du taux d'intérêt réel sur
l'investissement privé au Sénégal. Ces résultats
soulèvent la question sur le rôle des institutions
financières et de la politique économique sur l'investissement et
la croissance. Cette variable est aujourd'hui considérée comme un
facteur prioritaire dans les décisions d'investissement engagées
par le secteur privé. Suivant les résultats obtenus, toute hausse
de ce taux se traduit par une baisse de l'investissement à court et
à long terme.
En effet, les décideurs doivent instaurer des mesures
suivantes : une plus grande implication et un rôle accru des structures
financières dans le processus de développement ; un
contrôle de la Banque centrale pour éviter l'existence de monopole
des institutions financières sur la politique des taux ; mettre en place
une mesure de promotion et de mobilisation de l'épargne nationale pour
alimenter le crédit et ; enfin mettre en place des interfaces entre les
institutions financières et les investisseurs.
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Quant au crédit à l'économie, du fait de
son influence positif sur l'investissement privé doit jouer un
élan de pourvoyeur de ressources pour le secteur privé. Dans ce
cas les décideurs doivent :
-revoir le système financier pour rendre d'avantage
accessible le crédit aux PME7, créateur d'emploi ;
-renforcer la capacité des banques commerciales en
matière de prêts afin de leur permettre d'exploiter les
marchés financiers nationaux ;
-et enfin, développer les crédits pour le moyen et
long terme.
? la politique de diversification de l'offre et des
produits à l'exportation.
La nécessité d'une intensification des efforts
pour redynamiser la production arachidienne et sa transformation s'impose, en
raison des externalités considérables issues des secteurs
à forte valeur ajoutée. Aussi l'intensification et la
diversification des produits d'exportation est indispensable.
En effet, la faiblesse du developpement industriel du
Sénégal devrait contraindre le gouvernement à la
création d'entreprise dans les secteurs à forte valeur
ajoutée (c'est-à-dire la transformation des produits primaires en
vue de leurs exportations) et ceci en partenariat avec le secteur privé.
L'augmentation du volume des exportations ainsi que leur diversification
permettra au Sénégal de disposer des devises nécessaires
au remboursement de sa dette et de disposer de ressources
supplémentaires.
Ensuite, la politique de promotion et la diversification des
exportations existant déjà au Sénégal telle que,
l'arachide, le coton, le phosphate éviterait de dépendre d'un
produit dont la chute des cours impact sérieusement l'économie du
pays.
Enfin, il faut également rétablir la
compétitivité de l'économie sénégalaise, qui
s'exprime en termes de coût, de qualité, d'environnement, d'offre,
de facteurs de production, d'encadrement de l'activité
économique. Pour cela des mesures suivantes seront nécessaires :
la suppression des obstacles à la concurrence ; assurer les conditions
d'une fourniture efficace
7 PME : les petites et moyennes entreprises
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et moins couteuses d'électricité, de l'eau, et
des télécommunications ; une amélioration de la reforme du
régime du commerce extérieur...
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