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Impact de la dette publique sur l'investissement privé au Sénégal.

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par Bruno Fagbon Bilivogui
Université Cheickh Anta Diop de Dakar - DEA en Macroéconolmie Appliquée 2011
  

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2.2 Interprétations des resultats

A ce niveau, il s'agit de faire une interprétation des signes des résultats obtenus sur les deux modèles de notre étude.

? Investissement public et investissement privé

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La variable taux d'investissement public, son coefficient est positif et statistiquement significatif au seuil de 5% à long terme et non significatif à court terme. En effet, une hausse du taux d»investissement public de 1% entraine une augmentation du taux d'investissement privé de 0,82 % à long terme. Ce résultat confirme notre hypothèse qui stipule que l'investissement public influence positivement l'investissement privé au Sénégal.

Toutefois, ce résultat montre que l'Etat Sénégalais depuis les élections de 2000, à mis en place des politiques d'amélioration et de réalisation des infrastructures qui étaient considérées auparavant comme de mauvaise qualité. Cette réalisation a permis de décongestionner aussi rapidement que possible Dakar et les Zones industrielles.

Cependant, l'investissement public dans les pays en développement est supposé être une activité complémentaire et un volant pour l'investissement privé. Cette théorie est aussi vérifier pour les pays qui sont caractérisés par un niveau faible d'infrastructures de base (système de transport, d'électricité, de communication, d'éducation...).Ouattara(2004) a également confirmé cet effet de complémentarité dans son étude sur le lien entre l'investissement public et l'investissement privé au Sénégal.

C'est pourquoi, dans les pays en développement les dépenses publiques d'investissement doivent être dirigées vers les secteurs ou elles ne compromettraient pas le développement du secteur privé. C'est en sens que, lors de la mise en place des programmes d'ajustement structurel, les pays membres de l'espace UEMOA dont le Sénégal, ont entrepris des politiques de privatisations de certaines entreprises et libéraliser l'économie. Aujourd'hui, les dépenses d'investissement (pour la réalisation des biens publics) sont orientées dans les domaines non-marchand (surtout les infrastructures de transport, d'électricité...), pour donner l'élan au secteur privé.

? le Produit intérieur brut et l'investissement privé

Le coefficient du taux de croissance PIB en volume est positif et statistiquement significatif au seuil de 5% à long terme et de 11% à court terme. Ce résultat nous pousse à conclure que l'investissement privé au Sénégal est positivement lié au revenu (PIB). Cette thèse rejoint la théorie du principe de l'accélérateur, qui a démontré que l'investissement a une relation positive avec la variation du revenu, mais également du revenu. En effet, une

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augmentation du revenu(PIB) de 1% débouche sur une hausse du taux d'investissement privé de 0,97% à long terme et de 0,4% à court terme.

? La dette extérieure et l'investissement privé

Le ratio dette extérieure sur le PIB affecte positivement l'investissement privé à partir d'un certains seuil, cela signifie que les flux de dette extérieur permet de pallier à l'insuffisance des ressources domestiques et aussi de réaliser l'investissement et ou d'importer des équipements nécessaires à la production.

Cependant, l'effet reste positif jusqu'au seuil de 57% du PIB, au-delà de cette limite, il sera considéré insoutenable, autrement dit affectera négativement l'investissement privé.

Cette conclusion a été confirmée par A.Maghyereh, Omet .G et Kalaji.F (2002), dans leur recherche sur la Jordanie. Ils aboutissent à l'existence d'un seuil optimal de la dette extérieure. L'existence de cette relation positive entre la croissance et la dette extérieure dépendent d'un certain seuil, qui correspond dans leur étude à 53% du PIB. C'est à dire si la dette extérieure excède ce seuil, son impact sur la croissance économique jordanienne devient négatif et statistiquement significatif. C'est à partir de là qu'ils montrèrent que, si la dette extérieure augmente de 50 à 100% du PIB alors la croissance baisse de 7.4%.

Ce résultat vérifie l'une de nos hypothèses de départ qui postule que la dette extérieure publique influence négativement l'investissement privé à partir d'un certain seuil. Nous pouvons conclure que toute augmentation au-delà de ce seuil comme l'existence d'un fardeau virtuel de la dette qui réduirait l'incitation à investir du pays. Car les investisseurs sénégalais et étrangers considèrent ce fardeau élevé de la dette comme une taxe future sur leurs revenus.

La majeure partie de ces investisseurs sont essentiellement constitués par un groupe d'entrepreneurs modernes et des investisseurs étrangers capables d'apprécier le degré d'endettement du pays et anticiper ces conséquences sur l'activité économique. C'est pourquoi une politique d'endettement viable capable de maîtriser la dette pour éviter de dépasser ce seuil serait judicieuse pour une bonne croissance du Sénégal.

? Le taux d'intérêt réel et l'investissement privé

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La variable taux d'intérêt réel influence l'investissement privé aussi bien à long terme et à court terme. En effet, une hausse de 1% du taux d'intérêt réduit l'investissement de 2,99 % à long terme et de 2,41 % à court terme. Cette conclusion est une validation de celle de la théorie keynésienne.

Ainsi, le secteur financier Sénégalais, qui occupe la deuxième place au sein de l'UEMOA, après celui de la Côte d'Ivoire, avec 20 banques en 2009 et plus de 25% des actifs du système financier ne parvient pas toujours à répondre aux nombreuses sollicitations surtout des PME.

Entre 2004 et 2008, le taux d'intérêt moyen sur les prêts a été de 12,15%, cela prouve que ce taux est le plus élévé au Sénégal qu'en Côte d'Ivoire, Tunisie, l'Afrique du sud et la plupart des pays de l a CEDEAO. En 2009, les écarts de taux c'est-à-dire la différence entre le taux d'intérêt sur les prêts et le taux d'intérêt sur les dépôts étaient de 11,10% soit près de quatre fois plus élévé qu'en Tunisie et en Afrique du Sud. Ce qui pourrait expliquer l'effet négatif sur l'investissement privé au Sénégal.

? Les termes de l'échange, le crédit à l'économie et l'investissement privé

La variable crédit à l'économie a un effet positif et moins significatif seulement à 19% à court terme et non significatif à long terme. Cette idée a été validée par Khan. En effet, au cours de la période 2008, dans le rapport de la BCEAO, les grandes entreprises ont bénéficié de 88,1% des prêts alors que la part des entreprises de taille moyenne n'a été que de 6,7% sur un taux de refinancement de l'économie qui peine à dépasser 24 %.

Un autre facteur est la surliquidité des banques au Sénégal (forte part des dépôts à vue dans le passif des banques) et d'autre part la faiblesse du crédit accordé aux PME qui créent plus d'emplois que les secteurs tels que le commerce, le tourisme qui en bénéficient de plus que les autres secteurs. Par contre, toute politique visant à une amélioration du crédit octroyé aux PME serait porteuse de croissance.

Tandis que le coefficient des termes de l'échange indique un signe positif et significatif au seuil de 5% à long et à court terme. En effet, toute amélioration des termes de l'échange de 1% conduit à une augmentation du taux d'investissement privé de 1,01% à long terme et de

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0,23% à court terme. Ce résultat dénote les effets positifs de la dévaluation de 1994, qui a permis une amélioration des termes de l'échange du Sénégal.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway