3.1.2 Thèse en faveur de l'effet négatif
de la dette
De nombreuses études ont cherché à
valider et à quantifier le fardeau virtuel de la dette. Elles visent
à mettre en évidence un impact négatif de l'encours de la
dette sur l'investissement ou la croissance (supposé directement
lié à l'investissement) du moins lorsque la dette dépasse
un certain seuil. Evidemment, la difficulté tient au fait que de
multiples facteurs influencent l'investissement, et non seulement le
surendettement. Généralement les études empiriques
reposent sur des méthodes économétriques, mais certaines
sur des simulations.
Les analyses empiriques retiennent comme principale variable
expliquée l'investissement ou la croissance du P113, la plupart des
travaux retiennent l'investissement total pour des raisons liées
à la disponibilité des données .D'autres étudient
l'investissement privé (généralement pour des
études portant sur un pays particulier).
32
Les variables explicatives de premier plan est la dette
extérieure, exprimé tantôt en valeur nominale, tantôt
en valeur actualisée nette (pour tenir compte du caractère
concessionnel des prêts dont bénéficient les pays pauvres)
et rapportée au PIB ou aux exportations. L'effet d'éviction est
généralement introduit par le biais du service de la dette
(rapporté au PIB ou aux exportations).
D'autres variables explicatives sont introduites, notamment le
taux d'investissement lorsque la croissance est la variable expliquée,
les autres variables expriment les déterminants classiques de
l'investissement ou de la croissance : le taux d'intérêt
réel ainsi des variables budgétaires (le déficit
budgétaire sur le PIB ou les dépenses publiques sur le PIB selon
les cas).Les études tiennent également compte de variables se
référant à la version élargie du fardeau virtuel de
la dette, variable décrivant l'environnement macroéconomique
(taux d'inflation, taux de change...).
S'appuyant sur le modèle de croissance
néoclassique à trois facteurs de Mankiw, Romer
et Weil (1992), elles intègrent des variables
du capital humain (croissance de la population, taux d'alphabétisation
ou de scolarisation). Par ailleurs, ces études empiriques distinguent
généralement les déterminants de la croissance de ceux de
l'investissement en estimant deux équations (séparément ou
simultanément).
Pour mieux expliciter cette thèse, il sera question de
faire des analyses sous deux angles : d'une part les résultats obtenus
sur un pays particulier et d'autre part celui trouvé sur un groupe de
pays.
? Estimations en séries temporelles sur un seul
pays
Diallo Aissatou (2008) met en évidence
le lien entre la dette, l'investissement et la croissance en Afrique du sud
à travers la technique d'un modèle VAR sur la période
19902007. Pour mener cette étude, elle utilise trois types de
modèles. Le premier va prendre en compte la part de la dette publique
dans le PIB, la part de l'investissement privé dans le PIB, le taux de
change effectif réel et enfin le logarithme du PIB.
Ce modèle va permettre de mettre en évidence
l'existence d'un effet d'éviction ou de complémentarité
ente les trois composantes principales du modèle en occurrence de la
dette, l'investissement privé et le PIB. Ensuite, le deuxième
modèle prendra en compte la part de la
33
dette privé dans le PIB, la part de l'investissement
public dans le PIB et le taux d'intérêt. Enfin le troisième
modèle sera composé de la part de la dette privé dans le
PIB, de la part de la dette privée dans le PIB, du ratio
d'investissement public dans le PIB, du taux de change effectif réel et
du logarithme du PIB.
Au terme de sa recherche, elle ressort qu'à court
terme, on trouve un mécanisme de type de croissance « soutenable
» caractérisée par une hausse de la dette qui permet de
financer l'investissement public tandis qu'à long terme, on note
essentiellement une croissance de type « saine » provenant de la
baisse de l'endettement privé et par ailleurs de la hausse de
l'investissement privé puis de celui public .En conclusion, la dette
agit négativement sur l'investissement privé et sur la croissance
à long terme.
Achy .L et Sekkat (2007) dans son ouvrage
« l'économie Marocaine en question 19562006 » ont tenté
de décrire le comportement de l'investissement privé au Maroc
à l'aide de la technique de cointégration sur la période
1970-2000.
Pour ce faire, ils ont fait appel à huit variables : la
profondeur financière, le taux d'intérêt réel,
crédit à l'économie et réserves bancaires par
rapport au total des dépôts, le déficit budgétaire
du compte courant par rapport au PIB et le taux d'inflation ainsi que le
degré d'ouverture, la dette extérieure sur le PIB. Cinq
spécifications ont été faites :
La première se focalise sur les trois variables
financières et montre que la profondeur financière avec un signe
positif et les crédits bancaires avec un signe négatif sont
significatives au seuil de 1%. Cette spécification explique 55% de la
variabilité du taux d'investissement privé ;
La deuxième spécification introduit la part des
réserves bancaires dans les dépôts, la dette
extérieure sur le PIB. L'ajout de cette variable permet
d'améliorer la qualité de l'ajustement de la spécification
qui atteint 62%. Et ce poids affecte négativement et significativement
l'investissement privé ;
Dans la troisième spécification, le taux
d'intérêt, a été écarté tandis que la
variable ouverture commerciale a été introduit, il a un effet
positif et significatif sur l'investissement privé ; compte tenu de
l'importance du secteur public, le déficit budgétaire a
été inclue dans la quatrième spécification, son
coefficient est négatif et significatif ;
34
En fin, la dernière spécification
présente les résultats avec les cinq variables les plus robustes
dans l'explication du comportement de l'investissement au Maroc. Ces
résultats montrent en particulier l'impact significatif des indicateurs
macroéconomiques sur le taux d'investissement privé.
Esmak .H et Al (2007) ont tenté de
faire une investigation empirique sur les déterminants de
l'investissement privé au Maroc à l'aide des techniques de
cointégration et du modèle à correction d'erreur,
utilisant une équation d'investissement avec des données
longitudinales sur la période 1970-2007. Pour leur étude, ils ont
intégré les variables suivantes : l'investissement privé,
les dépenses en investissement public, le PIB, le taux d'inflation, les
crédits bancaires, le taux d'intérêt, les termes
d'échange, la dette extérieure, le taux de change.
L'étude effectuée a apporté un
éclairage sur la manière dont ces différentes variables
macroéconomiques influencent les décisions d'investissement, elle
révèle que l'investissement privé est positivement
influencé par le PIB, les termes de l'échange, l'investissement
public et le niveau des crédits bancaires. Il est négativement
influencé par l'évolution du taux d'intérêt,
d'inflation et la dette extérieure.
Malam .G (2004) étudie l'impact de la
dette publique sur l'investissement au Niger durant le période
1980-2002.Pour mener cette étude, il procède à deux types
de spécifications. La première spécification retient
l'investissement total comme variable explicative avec les variables suivantes
(le ratio du stock de la dette publique et garantie publique en % du PIB, le
terme de l'échange, le taux de change réel, le taux
d'intérêt, le taux d'inflation) et une deuxième
spécification dans laquelle l'investissement privé est
considéré comme celle explicative.
Au terme de son étude, il trouve que le ratio dette
publique et garantie publique à un impact négatif aussi bien sur
l'investissement total que l'investissement privé, le ratio service de
la dette extérieure sur les exportations décalé d'une
période affecte négativement le taux d'investissement total. Son
impact sur le taux d'investissement privé n'est pas significatif.
Quant à l'indicateur de surendettement, il affecte
significativement et de façon négative l'investissement
privé.
35
36
Mansouri .B (2003), s'est
intéressé dans son article « Déséquilibre
financier public, investissement privé et croissance économique
au Maroc » à essayer de déterminer l'impact de
l'équilibre budgétaire au Maroc dans sa relation avec la
croissance économique à travers l'analyse de ses effets sur les
variables macroéconomiques fondamentales, à savoir
l'investissement privé et le P11B réel par tête.
La période couverte par l'étude se situe entre
1967 et 1996 soit 29 observations. En adoptant de multiples approches
(régression, cointégration, le modèle à correction
d'erreur) et en prenant en compte les spécifications de
l'économie Marocaine, il a pu trouver que les dépenses publiques
en capital et les crédits bancaires accordés au secteur
privé ont un effet d'entrainement sur l'investissement privé et
donc sur la croissance économique.
Tandis que les variables taux d'intérêt
réel, les impôts sur les entreprises, le taux de change
réel des biens d'investissement ainsi que la variable
représentative des conditions climatiques, ont un impact négatif
et significatif sur le niveau de l'investissement privé et donc sur la
croissance.
Les auteurs Burak et M. Raffinot(2002),
étudient le lien entre l'investissement privé et le
surendettement en Turquie à l'aide d'un modèle à
correction d'erreur sur la période allant de 1963 à 2000. Pour
cette étude, ils ont retenu essentiellement les variables suivantes :
l'investissement privé, le PNB, la FBCF public, le surendettement, la
dette publique. Ils ont estimé cette relation sur deux périodes,
compte tenu du developpement d'un marché financier domestique qui a
remplacé en partie la dette publique extérieure par une dette
intérieure.
Ces estimations donnent deux effets distincts : la dette
externe à un effet positif sur l'investissement privé
(malgré le surendettement constaté durant la première
période), tandis que la dette interne et le surendettement exercent un
effet négatif dans la seconde période.
A.Maghyereh, Omet .G et Kalaji.F (2002), dans
leur recherche sur la Jordanie aboutissent à l'existence d'un seuil
optimal de la dette extérieure. L'existence de cette relation positive
entre la croissance et la dette extérieure dépendent d'un certain
seuil, qui correspond dans leur étude à 53% du P11B. C'est
à dire si la dette extérieure excède ce seuil, son impact
sur la croissance économique jordanienne devient négatif et
statistiquement significatif. C'est à partir de là qu'ils
montrèrent que, si la dette extérieure augmente de 50 à
100% du P11B alors la croissance baisse de 7.4%.
Toutefois, Were (2001) évalue l'impact
de la dette extérieure et la croissance sur le Kenya durant la
période 1970-1999, ces conclusions révèlent que le flux de
la dette courant stimule la croissance et l'investissement privé. Il est
parvenu à montrer que le ratio service de la dette évince
l'investissement privé à un seuil statistiquement significatif de
12%. Cependant, les variations du ratio du service de la dette passée
affectent positivement l'investissement à un pourcentage de 3 points.
Le Ministère de L'Economie et des Finances du
Maroc (2001) a mené une étude, qui a pour objectif de
mettre en évidence les principaux déterminants de
l'investissement privé en terme réel entre 1980 et 1999.
Plusieurs déterminants ont été testés comme les
importations en biens d'équipements, le P11B hors agriculture, hors
administration publique, les dépenses des investissements publics,
l'excèdent brut d'exploitation net d'impôt, le taux
d'intérêt réel, la demande étrangère
adressée au Maroc, les investissements direct étrangers et le
stock de capital en bâtiment retardé d'une période, la
dette extérieure.
La méthode économétrique adoptée
dans cette étude est celle des MCO, les variables les plus
significatives retenues par le modèle sont le stock de capital, le taux
d'intérêt réel retardé d'une période, avec un
effet négatif, les importations en bien d'équipement,
l'excédent brut d'exploitation net d'impôt ainsi que les
dépenses en investissements publics retardés de deux ans. Le
coefficient de détermination R2 ajusté = 98.08%.
Dessu et Errera (1996), utilisant une
procédure d'estimation d'équations simultanées, ont mis en
évidence un effet de la dette publique sur l'investissement privé
de faible niveau (élasticité -0,03), mais fortement significatif,
tandis que leur résultat n'a présenté aucun effet de
l'endettement public sur l'investissement public.
Shmid, Hebbel et Muller (1991), ont
montré la raison pour laquelle le taux d'investissement a baissé
au Maroc durant la période d'ajustement structurel. Ils ont
estimé la fonction d'investissement dans laquelle la variable
expliquée est l'investissement privé en capital fixe
rapporté au PI3. Les variables explicatives qu'ils ont retenues sont le
rapport P11B courant et P11B potentiel, le crédit accordé aux
secteurs privés, le coût d'usage du capital, le remboursement net,
les variations de la variance du P11B, et le ratio dette extérieure
rapporté au P11B. Les résultats de leurs études ont
montré que le ratio dette/PI3 et le coût d'usage du capital ont
joué un rôle significatif dans la baisse de l'investissement
privé. Celui ci a baissé de 17.2% en 1979-1980 à 13.3% en
1986-1988.
37
L'augmentation du ratio dette/PIB de 47% en 1979-1980 à
70% en 1986-1988 a expliqué plus de 70% de la chute de l'investissement
privé. L'incertitude future des politiques a joué un rôle
déterminant dans le déclin de l'investissement privé au
Maroc dans les années 80. L'augmentation nette du coût d'usage du
capital de 0 à 24%. Pendant la même période, explique aussi
à plus de 50% de l'effondrement de l'investissement privé.
? Estimation portant sur un groupe de pays
(panel)
Sen et al (2007) trouvent par rapport
à la croissance que l'effet du poids de la dette est négatif
aussi bien dans les pays d'Amérique latine (période 1970-2000)
que dans les pays d'Asie du sud (période 1982-2002).Par ailleurs,
l'impact est beaucoup plus important dans les pays d'Amérique latine par
rapport aux pays d'Asie du sud .Ces résultats ne sont pas
différents de ceux obtenus par Imbs et Ranciere (2005)
sur la base d'une autre méthodologie d'estimation.
La démarche adoptée par Cordella et Al
(2005) sur 80 pays en développement a permis d'identifier un
intervalle dans lequel le surendettement est observé. L'impact
négatif de la dette sur la croissance n'est observé ni pour des
ratios d'endettement relativement faibles, ni pour des ratios relativement
élevés. Pour les pays ayant de «bonnes institutions et
politiques», la dette commence à agir négativement sur la
croissance lorsqu'elle dépasse 15 à 30% du PIB. Toutefois, au
delà du ratio de 70 à 80%, l'effet marginal devient non
significatif .Ces seuils sont supérieurs à ceux calculés
pour les pays dans lesquels les politiques et les institutions sont
«mauvaises».
Clément. B, Bhattacharya.R et NGuyent .Q (2003)
dans leurs études sur la relation dette extérieure,
investissement publique et croissance dans 55 pays à faible revenu, ont
établit les résultats suivants :
-le stock de la dette extérieure peut déprimer
la croissance économique dans les pays à faible revenu à
travers ses effets sur l'utilisation efficient des ressources plutôt
qu'en déprimant l'investissement privé ;
-la dette extérieure affecte aussi la croissance par un
effet indirect à travers l'investissement public. Donc le stock de la
dette ne semble pas déprimé l'investissement public ;
38
-ils estiment que la dette affecte négativement la
croissance au-delà d'un seuil de 50% du PIB.
Pour ces auteurs, la réduction de la dette des pays
à faible revenu aura un impact positif sur leur croissance
économique. Ainsi, si la moitié du service de la dette est
canalisée, sans accroître le déficit budgétaire,
alors la croissance pourrait s'accélérer de 0.5 point par an.
En 2002, trois économistes du Fond Monétaire
International (FMI) à savoir, Paillot, Porson et Ricci
ont analysé la relation entre l'endettement et la croissance pour 93
pays en développement dont fait partir l'Afrique du sud, sur la
période 1972-1998, ils sont arrivés aux enseignements suivants
que l'endettement permet de financer les investissements et qui à un
impact positif sur la croissance tant qu'il est maintenu à un niveau
raisonnable, passé ce seuil critique l'accumulation de la dette risque
de freiner la croissance économique.
Ainsi, Paillot, Porson et Ricci remarquent
que l'endettement semble avoir un impact global négatif sur la
croissance lorsque la dette représente de 160 à 170% des
exportations et de 35 à 40% du PIB (en valeur nette).
Un travail effectué par Oshikoya avec
la collaboration de M'Lambo.K(2001), «
Macroéconomic factor and investment in Africa », a montré
que les variables budgétaires, la politique financière, et
monétaire, l'incertitude macroéconomique (taux d'inflation et le
taux de change) et le commerce ont eu un impact négatif sur
l'investissement privé.
Focus (1998), dans sa recherche relative
à trente trois (33) pays de l'Afrique sub-saharienne trouve
également un effet d'éviction de la dette sur l'investissement
privé.
UNECA(1996) a examiné les effets
dynamiques de la dette extérieure sur le taux d'investissement
privé en Afrique. L'article montre comment dans un pays qui
dépasse le seuil critique, l'accumulation de la dette extérieure,
développe les effets négatifs de l'investissement privé.
Les résultats de cette recherche ont montré que la plupart des
pays africains ne pourraient pas inverser la tendance durant la période
1970-1994.
Il affirme que le problème de la dette
extérieure en Afrique a conduit à l'effondrement de
l'investissement privé. Selon la conclusion de cette même
étude, le fardeau de la dette commence à affecter
l'investissement privé à partir d'un seuil critique de 33.5% de
l'accumulation de la dette par rapport au PIB. Cette étude va plus loin
en indiquant qu'au-
39
delà de la dette accumulée, le fardeau de son
service rend le problème plus compliqué et donc il est difficile
de stimuler l'investissement et par conséquent la croissance.
Elbadawi et al (1997) ont examiné
l'effet d'éviction du fardeau de la dette en utilisant des
données de panel pour un échantillon de 53 pays à faible
revenu moyen durant la période 1970-1990, dans leur
spécification, ils ont retenu essentiellement que trois variables (taux
de croissance ,le ratio service de la dette sur les exportations, le taux
d'alphabétisme approximé par le niveau du sous-
développement en capital humain, et la valeur retardée du taux
d'investissement), après l'estimation de leur modèle, ils en
déduisent que le fardeau de la dette à un effet d'éviction
sur l'investissement privé.
Deshpande (1997) trouve que le poids de la
dette exerce un effet négatif sur l'investissement dans un
échantillon de 13 pays en développement durant la période
19711991.
Ojo et Oshikoya (1995) procédant
à une analyse économétrique sur des données de
panel (68 pays, période 1970-1991) semblent aussi valider
l'hypothèse du fardeau virtuel de la dette pour les pays africains en
général. Dans la conception du modèle, ils
considèrent les variables explicatives comme le taux de croissance
réel par habitant d'une part, le taux d'investissement d'autre part, la
variable taux d'endettement extérieure est significative, quoique
faiblement dans le second cas. D'après leurs estimations, une
réduction du taux d'endettement (dette extérieure/PNB) de 10%
entrainera une augmentation du taux de croissance des économies
africaines de 0.3% et une augmentation de l'investissement de 0.4%.
Rockerbi (1994) a étudié
séparément plusieurs pays de l'Amérique latine, son
analyse montre que l'impact de l'endettement sur l'investissement privé
est généralement positif avant 1981 (sauf au Mexique), mais qu'il
se traduit fortement après la crise de 1982, sans devenir
systématiquement négatif .Par ailleurs, il montre que la
sensibilité de l'investissement aux autres déterminants de
l'investissement se modifie après la crise de l'endettement.
Une étude du FMI(1989), a
examiné le comportement de l'investissement et du taux de croissance du
P11B dans les pays pauvres et très endettés avant et après
le début de la crise de la dette extérieure. Cette étude a
d'abord trouvé que le ratio investissement sur le P11B a perdu de 10
points par rapport à son niveau de 1975-1979 et de 7 points que celui de
1980-
40
1981. Cela montre que le taux d'investissement a fortement
baissé dans les pays qui connaissent des problèmes de dettes.
Joshua Greene et Delano Villanueva(1989) ont
empiriquement étudié le comportement de l'investissement
privé dans 23 pays en dévéloppement sur la période
1975-1987. L'investissement privé comme ratio sur le PIB a
été exprimé comme une fonction du ratio
décalé de la dette extérieure sur le PIB ; le ratio
décalé du service de la dette, le taux d'intérêt
réel de dépôt ; le taux de croissance de l'indice des prix
à la consommation ; le taux de croissance décalé du PIB
réel par tête en dollars courant décalé ; et une
variable qui est le vecteur dummy.
Le poids de la dette est mesuré par les deux variables
exprimées ci-dessus, et testé sur un échantillon des
séries de données, utilisant trois équations avec
différents niveaux d'intervalle : 1975-1978, 1975-1982 et 1982-1987.
En général, toutes les trois équations
estimées se sont comportées assez bien. Les coefficients
estimés pour le poids de la dette (le stock de la dette
décalée considérer comme un ratio sur le PIB, et le
service de la dette) sont toutes les deux négatives et statistiquement
significatives à 1%.
Les conclusions de l'étude de Joshua Greene et
Delano Villanueva appuient l'idée que le poids de la dette (le
ratio élévé du stock de la dette/PIB, soit un ratio
élévé de la dette extérieure au PIB, ou les deux en
même temps) affecte négativement et significativement
l'investissement privé durant l'échantillon de périodes
considérées. Ils ont conclu aussi que durant la période de
la crise de la dette, la dette extérieure a eu de sévères
effets sur l'investissement privé plus que sur les autres
périodes (1975-1981 et 1975-1987).
Les limites de tous ses travaux tournent autour du choix des
pays inclus dans les données. Les pays en dévéloppement
sont entièrement différents en termes d'aspects économique
et socio-politique.Mais aussi, au point de vue technique, les travaux portent
sur des données de panel, mais pourtant dans tous les cas les panels
sont hétérogènes.
Toutefois, les conclusions de ses différentes
études demeurent contrastées. Il semble donc difficile de fournir
une réponse ferme et définitive concernant l'origine du fardeau
de la dette. Ceci est d'autant vrai si l'on tient compte de la forte
hétérogénéité des échantillons
retenus.
41
42
La seule source
d'hétérogénéité des panels réside
dans une constante. Cela revient à dire que la dette influence de la
même manière sur l'investissement ou sur la croissance quelque
soit le pays considéré (à revenu intermédiaire ou
faible revenu). Ces aspects différents et ses contraintes peuvent amener
à des résultats biaisés, entrainant des recommandations
spécifiques de politiques inappropriés.
Quelques études font la distinction entre PPTE et non
PPTE, c'est le cas par exemple de Chowdhury (2001), mais la
limite de travail est qu'il se contente d'une estimation linéaire.
|