Section 3 : Synthèse des analyses empiriques sur
la dette publique et l'investisement privé
Dans la présente section, nous mettrons en exergue
quelques tentatives de validation empirique concernant d'un coté la
dette publique et l'investissement privé et, de l'autre coté
l'investissement public et l'investissement privé.
3.1 Dette publique et Investissement privé
Une littérature abondante a établit l'existence
possible d'un lien entre l'encours de la dette extérieure et la
réduction de l'investissement privé (le fardeau virtuel de la
dette). La littérature a trouvé des effets mixtes en partant de
l'hypothèse du fardeau virtuel de la dette.
Dans la plupart des études, une forme réduite de
l'équation d'investissement ou de croissance est utilisée, sous
laquelle le stock de la dette est présumé l'affecter soit
directement ou indirectement.
Cette revue empirique va s'articuler autour de deux
pôles. Un premier pôle regroupera les conceptions peu nombreuses
selon laquelle la dette publique à un impact positif sur
l'investissement et la croissance. Le deuxième pôle sera
consacré aux acteurs qui supposent un effet négatif de la
dette.
3.1.1 Thèse en faveur d'un effet positif de la
dette
Pour Esmak. H (2002) ,dans son étude
sur un échantillon de 54 pays en développement, conclu que
l'inclusion de trois variables explicatives additionnelles (équilibre
budgétaire, l'inflation et l'ouverture ) conduit au rejet de la
significativité statistique de l'effet négatif de la dette
extérieure sur l'investissement et la croissance .
Les auteurs Burak et M.Raffinot (2001), ont
conclu à leur tour, étude menée sur la Turquie, que
l'endettement extérieure à un effet positif sur l'investissement
pendant la période de l'industrialisation par substitution des
importations et le surendettement n'a pas réussit a freiné
l'investissement. Cette corrélation positive entre la dette et
l'investissement privé s'explique par le fait que le secteur
privé s'est substitué au secteur public comme emprunteur
extérieur.
31
Des résultats de Degelf (1992), dans
une étude appliquée au cas de l'Éthiopie de 19641999 sur
la corrélation entre la dette et l'investissement privé, montre
que le niveau du stock de la dette n'apparait pas comme une variable ayant une
très grande puissance dans l'explication de la baisse de
l'investissement privé.
Hofman et Reisen (1990) ont estimé la
fonction de l'investissement pour la période 1971 à 1987 et pour
les sous- périodes, 1971-1981 et 1982-1987 en utilisant un
échantillon de séries de données pour 15 pays
débiteurs. L'investissement rapporté au P113, a été
spécifié comme une fonction du stock de la dette sur le P113 (et
alternativement, le stock de la dette rapporté sur les exportations),
les transferts nets, l'épargne, le taux d'intérêt
réel et l'investissement décalé. Les estimations des
équations de l'investissement ont donné une satisfaction
inattendue, en termes de coefficient de détermination (R2) et
F-statistics.
Les conclusions de cette étude ne sont pas en
conformité avec l'hypothèse de l'effet négatif de la dette
sur l'investissement. Une corrélation non négative entre la dette
et l'investissement a été detectée.Les coefficients
estimés pour les variables, dette/P113 et dette/exportations et les
transferts nets sont positifs et significatifs à 5%. Les transferts nets
ont en général un signe positif pour les pays qui
reçoivent beaucoup d'aides, mais aussi jouent un rôle
négatif sur le service de la dette prévue. Les transferts nets ne
permettent pas de capter de manière appropriée l'effet de l a
dette sur l'investissement.
|