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Impact de la dette publique sur l'investissement privé au Sénégal.

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par Bruno Fagbon Bilivogui
Université Cheickh Anta Diop de Dakar - DEA en Macroéconolmie Appliquée 2011
  

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2.2 Investissement public et Investissement privé

Depuis les années 80, l'analyse des déterminants de l'investissement et de la croissance connait avec le dévéloppement des nouvelles théories de la croissance, un élan considérable dans la littérature économique. Dans ce foisonnement théorique et empirique que certains travaux soulignent le rôle crucial que pourrait jouer l'investissement public dans l'accumulation du capital privé et dans le processus de la croissance. Ces travaux remettent ainsi au goût du jour une problématique très ancienne concernant précisément l'efficacité conjoncturelle des dépenses.

Les principaux courants de pensées qui débattaient alors argumentaient sans porter vraiment une attention particulière à la fonctionnalité des dépenses publiques. D'un côté les néoclassiques voyaient une perte d'efficacité dans l'intervention publique (effet d'éviction), alors que, de l'autre côté les keynésiens eux, soutenaient l'effet multiplicateur induit par l'intervention étatique.

Avec l'investissement public en infrastructure, le débat se recentre sur le rôle productif de la dépense publique dans une temporalité de long terme. Désormais la question se pose sur la neutralité ou pas de l'investissement public sur celui privé.En fait, l'investissement public présente certaine spécificité en relation avec les domaines qu'il concerne.

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Il concerne d'abord les infrastructures (transports, télécommunications, etc....) qui sont utiles à tous (population et entreprises). Il concerne également la prise en charge des services comme l'enseignement et la santé, qui ne peuvent être assurés par le secteur privé du fait de leur faible rentabilité à court terme.

Cependant, la décision de réaliser tel ou tel investissement public relève rarement d'un calcul de rentabilité immédiate. L'Etat raisonne plutôt en termes d'intérêt général.

Mais la politique d'investissement public entre aussi dans le cadre de la politique conjoncturelle de l'Etat : anticipant les effets de l'investissement sur l'activité économique et le bien-être des populations, l'Etat peut décider d'utiliser les investissements publics pour stimuler une croissance économique jugée molle. A court terme, les dépenses publiques d'investissement devraient avoir un effet keynésien d'expansion de la demande globale.

A long terme, les décideurs sont convaincus que les investissements publics amélieront les structures de l'économie. Cette conviction repose sur l'idée que les infrastructures de transport et de communication rapide et sûr réduisent le coût de l'investissement, font gagner en temps et accroissent ainsi la rentabilité des entreprises. Ces gains stimuleront des investissements nouveaux (effet accélérateur). C'est à l'issue de cela que, Barro en 1990 dans son modèle de croissance dénonce le rôle de l'investissement public dans la relance de l'investissement privé.

Toutefois, l'investissement public peut évincer l'investissement privé par son mode de financement ou par le domaine qu'il concerne. Dans un contexte de rareté des ressources la dépense publique d'investissement peut freiner la dynamique du secteur privé, par une réduction du crédit disponible dans l'économie ou par une réduction du coût du capital, l'investissement public s'il porte sur la production de biens qui concurrence la production du secteur privé, il est probable qu'il décourage également l'investissement privé.

C'est qui correspond à l'effet d'éviction (Blejer et Khan, 1984, Fani, 1994). Guncavdi et al (1999) établissent un lien négatif entre les deux c'est à dire un effet d'éviction. Pour Raffinot, l'idée de l'effet d'éviction à longtemps prévalu dans la conception du programme d'ajustement structurel.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand