Section III : Les particularités du commissariat
aux comptes dans le domaine bancaire :
Secteur bancaire marocain : Vue d'ensemble
Le secteur marocain financier inclut des banques, des
sociétés de crédits à la consommation, des
sociétés de crédits bail, des sociétés de
courtage, des fonds de pension et des sociétés d'investissement.
La taille du secteur financier est relativement grande à juger par le
total des actifs représentant plus de 1.5 fois le PIB du Maroc ; le
secteur bancaire s'accaparant la plus grande part, avec un total actif
atteignant environ 90% du PIB. Le système est en grande partie
concentré sur le financement de l'économie domestique. Les
banques12 :
Selon l'article 11 de la loi bancaire13, les banques
sont autorisée à :
=> Recevoir du public des fonds à vue
ou d'un terme inférieur ou égal à 2 ans.
=> Distribuer des crédits ;
=> Gérer et mettre à la
disposition de leur clientèle, tous moyen de paiement ;
=> Réaliser des opérations
connexes à leur activités ;
Note secteur bancaire se compose de banques à capital
majoritairement public et d'autres à capital majoritairement
privé.
Les banques à CMP se divisent en deux catégories
: banques commerciales et banques spécialisées. La
première catégorie contient seulement le Crédit Populaire
du Maroc (CPM). Celui-ci englobe la Banque Centrale Populaire (BCP) et les
Banques Populaires Régionales (BPR).
La deuxième catégorie contient les banques
spécialisées dans le financement de secteurs d'activités
particuliers avec possibilité d'exercer de banque de détail. Ces
dernières sont au nombre de 4, il s'agit du :
-Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) : sa mission
principale depuis sa création est l'octroi des crédits au secteur
immobilier et hôtelier. Il finance les programmes des logements sociaux
initiés pas l'Etat, octrois des crédits aux promoteurs et
acquéreurs. Il se présente comme chef de file du logement
social.
12 Les établissements bancaires à
caractères public ou semi-public, les banques privées et les
banques offshores.
13 La loi n°34-03 relative aux
établissements de crédit et organismes assimilés
promulguée par le dahir n°1-05178 14 fév.
2006, ci-après désignée loi bancaire.
11
Le commissaire aux comptes 2012-2013
-Crédit Agricole du Maroc (CAM) : depuis sa
création, sa mission principale et le financement de l'agriculture et
des activités concernant le développement économique et
social du monde rural. Il se présente comme un des piliers du
développement rural et agricole.
-Bank Al Amal : spécialisé dans le financement
de projets d'investissement des Marocains Résidants à
l'Étranger (MRE).
-Le Fond d'Équipement Communal (FEC) :
spécialisé dans le financement des collectivités
locales.
Il nous parait judicieux de clarifier la situation des deux
banques, CIH et CAM, afin d'enlever toute ambigüité du fait s'elles
sont considérées encore comme spécialisées ou pas.
D'abord, il convent de préciser que le fait qu'un établissement
spécialisé possède le droit d'exercer les activités
d'une banque de détail, ne veut pas dire nécessairement qu'il a
perdu sa spécialité mais ceci veut dire l'élargissement et
l'extension de l'activité en parallèle avec la
spécialité.
Quant au CAM, il était autorisé en 1998
d'exercer les activités de la banque commerciale. Par conséquent
donc, il a ouvert un pôle de banque commerciale. Et ce, pour gérer
un réseau d'agence généralistes offrant une gamme
diversifiée de produits et services pour tous les segments du
marché. Le CAM n' jamais abandonné sa mission de base qui est le
financement de l'agriculture, la preuve et que la nouvelle stratégie
agricole nationale dite « Le Plan Maroc Vert » a fait appel au CAM
pour une participation de financement à hauteur de 20 milliards de
dirhams.
Quant au CIH, il a eu l'autorisation de recevoir les
dépôts du public et du pratiquer les opérations de banques
depuis 198614. Il a connu après un plan de redressement et de
développement suite aux problèmes financiers liés à
sa mutation considérée comme démesurée.
Les banques à capital majoritairement privé se
divisent elles aussi en deux catégories :
-Les banques à capital majoritairement marocain
: elles sont au nombre de 6, il s'agit d'Attijari Wafa Bank (ATW),
Banque Marocaine de Commerce extérieur (BMCE), Casablanca Finance Market
(CFM), Media Finance, Union Marocaine des Banques (UMB) et CDG capital.
14 Dahir n°1-85-353 portant promulgation de la
loi de finances pour l'année 1986 n°33-85.
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Le commissaire aux comptes 2012-2013
-Les banques à capital majoritairement
étranger : elles sont au nombre de 8, il s'agit de la Banque
Marocaine du Commerce et d'Industrie (BMCI), Crédit du Maroc (CDM),
Société Générale Maroc (SGM), Arab Bank Maroc,
Citibank Maghreb et les deux groupes espagnoles récemment
autorisés par la Banque Centrale, Banco Sabadell et la CAIXA.
En définitivement l'organigramme de l'architecture du
secteur bancaire marocain se présente comme suit :
Le commissaire aux comptes 2012-2013
Secteur Bancaire Marocain
Banques à
capital majoritairement marocain
Banques à capital majoritairement
privé
Banques à
capital majoritairement étranger
Banques commerciales
Banques à capital majoritairement
publique
Banques spécialisées
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CIH
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Attijari Wafa
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BMCI
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Crédit
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Bank (ATW)
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Populaire du Maroc
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Bank Al
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(CPM)
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Amal
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BMCE Bank
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CDM
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Crédit
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Agricole du
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Casablanca
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SG Maroc
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Maroc
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Finance Market
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(CFM)
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Fonds
d'équipement communal
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Media Finance
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Arab Bank Maroc
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(FFC)
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UMB
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Citibank
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Maghreb
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CDG capital
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Banco Sabadell
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La CAIXA
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Le commissaire aux comptes 2012-2013
Les sociétés de financement :
Les sociétés de financement se
considèrent comme le 2ème représentant des
établissements de crédit au Maroc. Depuis 1993 ces
établissements sont soumis au contrôle de BAM, ce type de
sociétés a connu une grande évolution notamment l'octroi
du crédit de consommation et crédit bail.
Elles ne peuvent effectuer que les opérations
précisées dans les décisions d'agrément qui les
concernent, ou bien les activités précises dans les dispositions
législatives ou réglementaires qui leur sont propre.
Les sociétés de financement peuvent être
autorisées, dans le cadre de leur agrément à recevoir du
publique des fonds d'un terme supérieur à un an.
La loi distingue entre deux catégories des
sociétés de financement :
? Dont les opérations sont limitées par des
dispositions législatives ou réglementaires. Parmi cette
catégorie on peut citer :
- La Caisse Marocaine du Marché (CMM) ;
? Des sociétés de financement dont les
activités sont précisées dans leur agrément :
Il s'agit principalement des sociétés suivantes
:
- Société de crédit bail mobilier et
immobilier ;
- Société de crédit de consommation ;
- Société d'affacturage ;
- Société de cautionnement et de mobilisation de
créances ;
- Société de gestion de moyen de paiement ;
- Société de crédit immobilier ;
- Société de financement de nantissement de
marchandises ;
- Société de cautionnement mutuelle ;
A : Le contrôle interne dans les établissements
de crédit :
Au niveau du contrôle interne, le travail du commissaire
aux comptes set trouve limité à la vérification de
l'applicabilité des dispositions de la circulaire de Bank-Al-Maghreb.
Cette circulaire impose à la banque par
l'intermédiaire de ces organes la réalisation de toutes les
tâches relatives au système de contrôle interne. C'est ainsi
que l'organe de direction se chargera de la mise en place des procédures
et de leur suivi, l'organe d'administration du contrôle des travaux
réalisé par
15
Le commissaire aux comptes 2012-2013
l'organe de direction tout en formant un comité
l'assistant dans la réalisation de ses missions. Pour mieux comprendre
ces dispositions, il conviendra de présenter les obligations
qu'incombent à chacune des organes de la banque.
1 : L'organe de direction :
La conception du système de contrôle interne
incombe à l'organe de direction (direction générale,
directoire ou toute instance équivalente) qui doit, à cet effet
:
? Identifier l'ensemble des sources de risques internes et
externes ;
? Définir les procédures de contrôle
interne adéquates, ces procédures doivent mentionner out
particulièrement :
- Les éléments constitutifs de chaque dispositif et
les moyens de leur mise en oeuvre ;
- Les règles qui assurent l'indépendance des
dispositifs de contrôle vis-à-vis des unités
opérationnelles ;
- Les différents niveaux de responsabilité de
contrôle ;
? Prévoir les moyens humains et matériels
nécessaires à la mise en oeuvre du contrôle interne ;
? Élaborer la structure organisationnelle
appropriée pour la mise en place du système de contrôle
interne ;
? Mettre en place le système de contrôle interne,
une fois adopté par l'organe d'administration. Pour ce faire, il doit
désigner un responsable qui relève directement de son
autorité et qui a pour tâche d'assurer un suivi exhaustif du
système de contrôle interne et de veiller à sa
cohérence, cette personne devra remettre périodiquement les
résultats de ses travaux à l'organe de direction.
L'organe de direction doit établir, au moins une fois
par an, un rapport sur les activités du contrôle interne qu'il
adresse à l'organe d'administration.
Les activités ainsi retracées de l'organe
d'administration facilitent le travail du commissaire aux comptes dans le sens
où il se trouvera armé d'une documentation riche en informations
sur les procédures existantes, leur degré de fiabilité et
de réponse aux besoins et les corrections qui leur ont été
apportées.
Le volume des travaux du commissaire aux comptes se trouve
d'autant plus réduit si on considère les tâches accomplies
par l'organe d'administration.
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Le commissaire aux comptes 2012-2013
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