L'investisseur victime d'une infraction boursière en zone CEMAC.( Télécharger le fichier original )par francois xavier Bandolo Université de Yaoundé II - Master II Droit des affaires 2015 |
2. L'INTERVENTION RECONNUE DU GENDARME BOURSIER DEVANT LE JUGE PENALLe gendarme boursier a obligation de communiquer avec le parquet en cas d'infraction pénale tout comme il peut être cité à l'audience comme expert. Le déclenchement de la répression pénale est largement tributaire de l'action de l'autorité régulatrice339(*). Elle constitue l'organe principal de détection des infractions boursières. Certains auteurs estiment à bon Droit, que dans le domaine du Droit pénal boursier, les autorités boursières sont « en fait ou en Droit, le véritable organe de poursuite, le ministère public ne lui servant que de relais purement formel »340(*). Ainsi, « lorsque le manquement reproché par un opérateur est passible de sanctions pénales, le procès verbal est transmis au procureur de la république »341(*). L'obligation est donc faite aux gendarmes boursiers de collaborer avec le parquet dans le cadre de la mise en mouvement de l'action publique. Le procureur de la république a également pour obligation d'informer sans délai l'autorité boursière, lorsqu'il décide de mettre en mouvement l'action publique sur les faits dont il est saisi342(*) mais encore, de transmettre au gendarme boursier d'office ou à la demande de celui-ci, copie de toute pièce de procédure. Mais, malgré le caractère contraignant de cette disposition, il serait intéressant d'évaluer les sanctions en cas de non respect de cette obligation de la part du gendarme boursier, puis que celui-ci se présente comme « l'apporteur d'affaires quasi exclusif du parquet en matière de délits boursiers »343(*). Le règlement Général de la COSUMAF désigne la juridiction répressive compétente, à savoir, la cour d'Appel territorialement compétente344(*). En somme, la coopération autorité boursière-parquet est essentiellement destinée à réduire les risques de cumul de sanctions administratives en organisant une meilleure circulation de l'information. Les autorités de régulation des marchés boursiers en zone CEMAC peuvent également jouer un rôle crucial dans le cadre d'un procès. Elles peuvent être citées comme expert en raison de la technicité des dossiers et de leur proximité avec ceux-ci. Elles peuvent également être citées devant un tribunal afin de soutenir leurs rapports ou procès-verbaux. Le code monétaire et financier français parait très explicite sur la question car, « le juge pénal saisi des faits susceptibles de constituer un délit de communication ou de diffusions d'informations fausses ou trompeuses, d'initié ou de manipulation de cours, a l'obligation de recueillir l'avis de l'AMF »345(*). L'intervention du gendarme boursier devant le juge dans le cadre d'une procédure en réparation doit êtrerevu afin de consolider la protection des investisseurs. B. L'EFFICACITE RELATIVE DE L'INTERVENTION DES AUTORITES DE REGULATION DES MARCHES FINANCIERS DANS LE PROCESSUS DE REPARATIONLes obstacles à l'intervention des autorités boursières (1) doivent êtres surmontés (2) afin d'affiner la protection des investisseurs lésés. * 339 VALANCE (L), l'indemnisation des victimes des infractions boursières, op.cit. p.40. * 340 GUYON (Y), la commission des opérations de bourse, les autorités administratives indépendantes, colloque, centre d'étude et de recherche sur l'administration publique de l'Université de Paris 1, PUF, Paris, coll. Les voies de droit, 1988, p.182. * 341 Art. 116 Règlement CMF & Art. 284 Règlement COSUMAF op.cit. * 342 Art. 284Règlement COSUMAF op.cit. * 343 DOMPE (M-N), la situation en France, BJB, 1994, n° spécial, contrôle des marchés et protection de l'épargne-l'information financière en France, p.81. * 344 Art. 284 Règlement COSUMAF op.cit. * 345 Art. L 466-1 code monétaire et financier. |
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