La vulnérabilité des ressources en eau aux impacts des changements climatiques dans le bassin versant du Bani à Douna.( Télécharger le fichier original )par Sidiki BOIRE Bamako - Maîtrise en Géographie, Option: Aménagement du territoire 2007 |
Tableau n°14: L'état des ressources halieutiques au moyen Bani.
Sur les 100% des espèces répertoriées, 61% sont fréquentes, 22% sont rares, et 17% ont complètement disparu. Cette situation de raréfaction et de disparition est due à la faiblesse des pluies qui occasionne les décrues et la grande turbidité des eaux du fleuve. Les spécialistes estiment que la plupart des poissons tropicaux se reproduisent dans les plaines d'inondations où la nourriture pour les jeunes poissons est abondante et où ils assurent une partie de leur croissance, avant de regagner le lit mineur lors de la décrue. Avec l'assèchement progressif du lit d'inondation (photo n°4), ce système est menacé. Alors, les espèces de poissons qui ne s'y adaptent pas se raréfient ou disparaissent. La conjugaison de toutes ces données a provoqué la diminution de la quantité de prise de poissons par les pêcheurs. La quantité de prise qui était estimée à 20 kg par unité de pêche (un groupe constitué de trois personnes et les matériels de pêche) a chuté à 5 kg. Les revenus des pêcheurs ont donc diminué. Tableau n°15: Les quantités de poissons et le revenu de l'unité de pêche en six mois au moyen-Bani.
Le revenu des pêcheurs a chuté de 66,7% au moyen Bani. Cela a eu comme conséquences la conversion de la plupart des pêcheurs, soit en commerçants, soit en extracteurs de sable ou déserter tout simplement la zone. Au terme de cette phase d'étude, nous constatons que les activités socio-économiques (agriculture, élevage et la pêche) sont sensibles à l'affectation des ressources en eau et du coup sensibles aux effets des changements climatiques. Les productions agricoles, fourragères et halieutiques sont affectées. Ce qui a dégradé les conditions de vie des populations du moyen Bani. III-1-4. La qualité des ressources en eaux:Avec la baisse de la quantité et de la disponibilité des ressources en eau dans la zone du moyen-Bani (16% pour la pluviométrie et 43,9% pour l'hydraulicité) leur qualité devient défectueuse. Car ces indicateurs sont liés. Plus la quantité d'eau est élevée, plus sa capacité de dilution et d'auto - épuration est grande. Plus la quantité d'eau diminue, plus sa capacité de dilution et d'auto - épuration est moindre. En effet, avec à la baisse de la capacité de dilution et d'auto- épuration des ressources en eau l'apport d'oxygène devient insuffisant et les micros - organismes ne peuvent plus dégrader les déchets contenus dans l'eau; alors, l'accumulation des déchets asphyxie les points d'eau entraînant une dégradation de la qualité de l'eau22(*). Traditionnellement, les habitants de la zone s'approvisionnent à partir de l'eau du fleuve, des puits et récemment à partir des forages, une étude réalisée en mai 2002 dans le cadre de l'élaboration des indicateurs (physico-chimiques et bactériologiques) de suivi de départ pour la qualité de ces points d'eau a révélé les résultats suivants. III-1-4- 1. Paramètres physico-chimiques :Les éléments pris en compte sont: la température (T°C), le pH, la conductivité (c), le fer (Fe), le manganèse (Mg), Le nitrite(No2), le nitrate (No3), l'ammonium (NH4). * 22 - M. Falkemark, in M Barrère, ouvr. cit. in Remy (1996) |
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