B-Sur le plan socioculturel
La réalisation des actions des communes des
borderlands camerounais ne s'est pas fait sans handicapes. Les communes de
Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua ont rencontré de multiples
difficultés sur le plan socioculturel.
1-Dans le secteur éducatif
En effet, parlant des actions des communes des
bortherlands face aux crises centrafricaines, le principal obstacle
qui entrave le bon fonctionnement des activités des communes de Garoua
Boulai, Ngaoui et Bertoua dans le secteur éducatif, est les coutumes des
refugiés dont la majorité est constitué des Bororo. En
effet, ces peuples nomades et apatrides, les Bororo, éleveurs ont des
traditions propres à eux qui, en réalité ne cadrent pas
toujours avec les actions humanitaires des communes de ces trois villes. Ces
traditions, en principe sont conçues et conviennent mieux aux peuples
sédentarisés. Concrètement, la tradition des
Bororo39 se révèle parfois être un handicape au
niveau de la scolarisation des enfants réfugiés.
En effet, la tradition de ce peuple est un handicap pour
l'éducation des enfants Bororo. Ces éleveurs pratiquent la
transhumance, ce qui les amène à se déplacer constamment.
Pasteurs nomades, ces déplacements ne concernent malheureusement pas que
les hommes mais toute la famille. Du coup, cela a un impact négatif sur
l'éducation des enfants. Malgré des efforts fournis par les
communes dans la construction des salles et les recrutements des enseignements
l'on note des absentéismes répétés des enfants
réfugiés entrainant des déperditions
scolaires40. La conséquence ne tardera pas à
s'observer, l'on va assister à un taux élevé d'enfants
réfugiés analphabètes41. Ainsi, l'absence d'une
culture de
38 Le fait pour les réfugiés
centrafricains de s'autogérer va constituer une libération pour
les communes et va augmenter la production agricole de ces trois ville
d'où la lutte contre l'insécurité alimentaire.
39 Nous faisons allusion à la religion,
habitude alimentaire.
40 Entretien avec AbonoDjeuma Vincent le 17 juillet
2014 à Garoua Boulai.
41 La sous-scolarisation des centrafricains est due
à leurs multiples déplacements corollaires à
l'instabilité politique de leur pays. Cette situation s'observe aussi
dans le cadre de la transhumance des Bororo.
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l'école est un frein à la scolarisation des
jeunes réfugiés. De ce fait, les parents qui ne saisissent pas
l'intérêt d'encourager leurs enfants les voient plutôt comme
des personnes qui pourront les aider dans les travaux de pâturage ou
agricoles. Dès lors, les infrastructures construites par les communes
telles que les salles de classe sont abandonnées, les enseignants sont
découragés et retournent dans les villes de provenance. Bref, on
note un taux élevé d'analphabétisme dans ces trois
communes.
Dans le même ordre d'idée, on note
également l'influence de la religion sur la scolarisation des enfants
réfugiés. En effet, la religion est un frein à
l'éducation de la jeune fille Bororo42. Les
réfugiés qui arrivent de la Centrafrique, sont à
majorité des Bororo qui sont des fidèles musulmans. Ici, la
scolarisions de la jeune fille n'est pas prise en considération comme
c'est le cas partout ailleurs.
À côté de ces difficultés, l'on
note aussi la mauvaise gérance des infrastructures de base construites
par les communes à leur faveur. À cause du manque de
l'éducation, les réfugiés qui arrivent de la Centrafrique
n'ont pas le contrôle et la maîtrise de l'utilisation des
infrastructures qui sont mises à leur disposition43. C'est le
cas par exemple des points d'eau qui sont mal entretenus et connaissent
permanemment des pannes. Malgré les efforts fournis par les communes qui
consistent à sensibiliser ces réfugiés sur le mode
d'utilisation et à la réhabilitation de ces forages, on note un
refus de la part des refugiés à respecter les règles
établies. Du coup on retourne aux mêmes problèmes. D'autre
part, en ce qui concerne les infrastructures scolaires, les salles de classe
sont devenues les « nouvelles toilettes », ces réfugiés
ont souvent abandonné les toilettes proprement dites pour se rendre dans
les salles de classe afin de se mettre à l'aise. Tout ceci constitue un
véritable frein pour l'éducation.
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