D- CADRE CHRONOLOGIQUE ET SPACIAL
Notre étude couvre en effet des espaces
géographiques et temporels précis. Pour ce qui est du cadre
spatial, l'étude couvre les régions de l'Est et de l'Adamaoua
36 C. Ouattara, Développement
communautaire et réduction de la pauvreté en contexte de
décentralisation », (S, L), ENDSA, pp. 45-48.
37 La présence des réfugiés
rwandais dans le district de Karagwe en Tanzanie ou encore celle des
refugiés tchadiens dans l'Extrême-Nord Cameroun a
créé des problèmes de déforestation et des
problèmes fonciers qui ont entrainé des accrochages entre les
populations et les réfugiés. Ces deux exemples ne sont pas des
isolés. Les théoriciens et spécialistes des questions des
refugiés sont unanimes à ce sujet : la présence des
réfugiés dans une région a dans tous les cas un impact
négatif majeur.
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Concrètement, notre zone de travail s'étend sur
trois villes situées dans deux départements à savoir le
Lom et Djerem pour les villes de Bertoua et Garoua Boulai et le
Mbéré pour la ville de Ngaoui. Plus précisément, la
zone d'étude couvre l'air des communes de Bertoua et Garoua Boulai pour
ce qui est du département du Lom et Djerem et l'air de la commune de
Ngaoui pour ce qui est du département du Mbéré. Il faut
remarquer que ces trois localités se situent sur le long de la
frontière entre le Cameroun et de la République Centrafricaine.
On y retrouve aussi des peuples « traits d'union »
c'est-à-dire des peuples qui se retrouvent de part et d'autres des
frontières camerounaises et centrafricaines. Ces peuples sont les Gbaya,
les Mbororo pour ne citer qu'eux. Pour ces populations, la frontière
comme lieu de démarcation ou limite territoriale n'existe presque pas.
La frontière apparait plutôt comme un lieu d'échanges et de
mouvement. C'est d'autant plus que de mêmes familles peuvent se retrouver
de tous les deux côtés de la ligne de démarcation. En gros,
les conséquences des crises centrafricaines sont perceptibles dans les
villes frontalières en général mais à Garoua
Boulai, Ngaoui et Bertoua en particulier dans la mesure où c'est
à partir de ces espaces géographiques que transitent les
réfugiés centrafricains pour gagner l'ensemble du pays. Dans le
cadre du Master et compte tenu du temps, alors imparti, nous avons opté
pour le choix de ces trois villes qui renferment en leur sein l'essentiel des
conséquences des conséquences palpables des conflits
centrafricains.
Pour ce qui est de la fourchette chronologique, l'étude
va de 1960 à 2013. En effet, l'année 1960 marque
l'indépendance de la République Centrafricaine avec l'accession
à la magistrature suprême de David Dacko. Cinq ans plus tard, ce
pays enregistrait son tout premier coup d'Etat militaire par la prise du
pouvoir de Jean Bedel Bokassa le 31 décembre 1965. C'est alors le
début de l'engrenage, car depuis cette date d'instabilité
politique, coup d'Etat, les conflits sont les stigmates de la RCA. Cette date
est retenue parce qu'elle marque le début de tout une série des
conflits politiques qui engendrent, directement ou indirectement des
conséquences vers les pays voisins notamment le Cameroun, le Soudan, le
Congo et le Tchad. L'année 1960 marque aussi un tournant décisif
dans l'histoire du Cameroun. Elle consacre l'indépendance du Cameroun
francophone38. Elle marque une rupture entre les deux
périodes distinctes de l'histoire du Cameroun à savoir la
période coloniale et celle d'autonomie. Cette autonomie, qui se traduit
dans les faits par la prise en charge de l'administration camerounaise par
les
38D. Abwa, 2000, pp 47-68.
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camerounais, se matérialise dans le Lom et Djerem
notamment à Bertoua par la création de la commune de moyen
exercice de Bertoua en 196039.Tandis que 2013 est marqué par
une résurgence d'une crise cette fois ci à caractère
sociopolitique qui a généré d'énormes
conséquences au Cameroun plus que par le passé.
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