4-Autonomisation et prévention de
l'insécurité alimentaire
Les réalisations des communes des bortherlands
camerounais s'accompagnent de l'augmentation de la production agricole
dans les zones d'installation des réfugiés. Déjà
avec les actions des communes, les autorités municipales en
collaboration avec les chefs traditionnels et les sous-préfets
s'étaient réunies pour décider de l'installation et de
l'octroi des terres aux réfugiés. Ces terres arables ont
été mises en valeur par le réfugié. À ce
moment, on note l'impact du travail de ces réfugiés qui se
traduit notamment par l'augmentation de la production agricole dans les zones
de refuge de ces populations déplacées.15 C'est le cas
des villages Taparé et Yokoseré qui ravitaillent le marché
de Garoua Boulai avec des vivres tels que le manioc et les
légumes16. Avec les réalisations des communes, la mise
en place de nombreux programmes d'autonomisation ont permis d'atténuer
le poids de la présence des réfugiés. Ces travaux leur ont
permis de se nourrir et de vendre l'excédent de leur produit.
L'augmentation de la production des vivres est une conséquence
importante dans la mesure où les réfugiés ont souvent
été sujets des crises alimentaires17. Les prix des
produits de consommation courante ont fatalement diminué.
En ce qui concerne la prévention de
l'insécurité alimentaire, il faut noter que parmi les facteurs de
l'insécurité alimentaires figurent en première position
l'accroissement de la population18. C'est dire en d'autres termes
que qui dit augmentation de la population dit également augmentation de
la demande. Lorsque l'offre n'est pas au rendez-vous, on peut arriver à
une situation de rupture d'alimentation ; situation très
préjudiciable pour les villes de Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua voir
l'État camerounais en général puisqu'elle peut engendrer
des crises.
L'insécurité alimentaire s'appréhende
comme un risque permanent de rupture d'aliment. Elle est donc pour
l'État comme une situation à éviter. Ainsi, face à
cette situation, on peut dire que les actions des communes à
l'égard des conflits centrafricains présentent un enjeu important
pour les zones frontalières voir le Cameroun en général.
En ce sens que ces actions ont permis d'écarter tout risque de
pénurie. Risques s'ils ne sont
15 Entretien avec Hamoa Jean le 16 juillet 2014
à Ngaoui.
16 Entretien Angeline Inna le25 juin 2014 à
Garoua Boulai. 1717 N'SalambiMakiadesNeves, 1989, p.54.
18Ibid
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pas identifiés et écartés, conduisent
à une situation de crise alimentaire, préjudiciable à
toutes les zones frontalières. Et à l'État camerounais en
particulier, pays d'accueil des réfugiés centrafricains.
Les grandes réalisations des communes sur plan agricole
ont entrainé des conséquences parmi lesquelles l'augmentation de
la production agricole et la prévention de l'insécurité
alimentaire. L'excédent des produits agricoles ont permis aux
producteurs de résoudre certains problèmes quotidiens. Tout ceci
concoure à l'amélioration des conditions de vie des
réfugiés d'où ressort l'impact économique pour le
Cameroun.
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