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Les communes des borderlands camerounais face aux conséquences des conflits centrafricains de 1960 à  2013. Cas de Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua.

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par (pas de prénom) GAMBO
Université de Ngaounderé-Cameroun - Master 2014
  

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2-Le recrutement des enseignants

Le manque criard des enseignants est une évidence dans les établissements des zones frontalières du Cameroun comme nous l'avons précisé dans le tableau ci haut. Malgré de multiples affectations des enseignants et les recrutements organisés par les organismes humanitaires dans ces localités, le problème du manque d'enseignants tarde toujours à se faire résoudre. Cependant, il faut préciser que, même si ce problème n'est pas encore accru dans la ville de Bertoua10, c'est un secret de polichinelle de signaler sa présence ancienne dans les communes de Ngaoui et Garoua Boulai. L'afflux des réfugiés centrafricains a souvent bouleversé les statistiques des délégations de l'éducation de base et de l'enseignement secondaire sur la question de l'effectif des enseignants. En effet, le nombre des affectations des enseignants dans les établissements tient lieu du nombre des élèves à éduquer. Ainsi, dans les zones frontalières, ce principe n'a pas toujours tenu débout. Les multiples crises politiques perpétrées en République Centrafricaine ont toujours favorisé le départ massif de la population de ce pays vers le Cameroun. Les enfants réfugiés qui arrivent avec leurs parents dans les villes de Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua intègrent les établissements et l'on assiste à un gonflement des effectifs. De manière fatale, cette situation provoque le problème de manque d'enseignants. C'est dans ce cadre qu'il importe de situer le coup de pouce des communes des bortherlands camerounais pour apporter une solution à ce problème de déficit que souffre le secteur éducatif dans les régions frontalières du Cameroun.

Dès lors, dans la ville de Garoua Boulai, la commune a procédé au recrutement de 27 enseignants dans l'ensemble de l'arrondissement de Garoua Boulai, soit 17 en 2013 et 10 en 2013 pour les écoles primaires. Et de ce fait, la commune paie 7 mois de salaire et l'APE en question complète la différence11. À Ngaoui, notamment, la commune a recruté

10 Le problème de manque des enseignants n'est pas très criard à Bertoua parce que les enseignants qui se fuient les zones campagnes se retrouvent à majorité dans cette ville.

11 Entretien avec Nang Serges le 9 juin 2014 à Bertoua.

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13 enseignants des écoles primaires et 3 enseignants du collège. Ici, il faut noter que contrairement à la commune de Garoua Boulai qui paie presque les 2/3 des salaires, la commune de Ngaoui assure à elle seule la responsabilité des salaires de ces enseignants12. A Bertoua, pour pallier le problème du déficit des enseignants, la commune a recruté 14 enseignants des écoles primaires sortis de l'ENIEG dans l'ensemble de la commune de Bertoua 2ème. Soit 8 en 2012 et 6 en 201313. Au total, il faut préciser que plus de 51 enseignants des écoles primaires et 3 enseignants du collège plus ou moins formés ont été recrutés depuis l'année 2007.

En outre, il existe un autre type d'appui pour le fonctionnement des écoles, cet appui consiste en des dons de tables-bancs, des cantines de fournitures scolaires (cahiers, livres, stylos etc.), des dons en matériels didactiques, des ballons et des jouets pour les enfants14.

Certes, la carence des enseignants est une réalité au Cameroun et dans les zones frontalières en particulier. Malgré les vagues de recrutement observées ces dernières années par le ministère de l'éducation de base, où 200.000 instituteurs ont été contractualisés dans l'intervalle 2005-2011, le problème reste toujours d'actualité. Dans les zones frontalières du Cameroun, ce phénomène est encore plus accentué dans la mesure où ces localités sont victimes des conséquences des crises centrafricaines. Ainsi, l'un les défis majeurs auxquels se trouve confrontées les populations de Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua se trouve justement dans le secteur éducatif. C'est la raison pour laquelle dans la feuille de route de ces trois communes, le secteur éducatif demeure au centre des attentions dans l'optique de promouvoir l'éducation pour tous 15 . C'est ainsi que nous avons enregistré les actions déterminantes de ces communes qui s'observent par la construction et la réhabilitation des salles de classe et la prise en charge des enseignants. Ces actions ont été réalisées dans le but d'éviter la saturation des salles du fait de l'augmentation brusque du nombre d'élèves avec l'arrivée des réfugiés centrafricains. Comme le souligne Jean Ondoh, cette initiative est louable et préférable à la construction d'une école propre aux réfugiés. Cette dernière initiative ne fera renforcer l'écart qui existe entre les réfugiés et les

12 Entretien avec Abdouraman Labi le 26 juin 2014 à Ngaoui.

13 Entretien avec Nang Serges le 10 juin 2014 à Bertoua. 14Ibid

15 Nous faisons allusion à l'éducation des réfugiés centrafricains et les populations locales. La population locale est aussi concernée dans la mesure où les populations qui arrivent de la Centrafrique conditionnent le climat éducatif au Cameroun.

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populations hôtes et rendra par là même, l'intégration des réfugiés dans leur milieu d'accueil.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand