2-La réhabilitation des routes et appui financier en
faveur des microprojets
Les actions économiques, dans cette étude se
recensent généralement dans le
domaine infrastructurelet dans le domaine financier à
travers l'appui aux microprojets générateurs de revenuet surtout
la réhabilitation des routes. La gestion des crises centrafricaines
occupe une place importante dans l'économie des communes de Bertoua,
Ngaoui et Garoua Boulai. Cette situation explique la mobilisation en millions
de FCFA pour la réalisation des grands projets d'aménagement.
a-La réhabilitation des routes
Dans les communes de Bertoua, Garoua Boulai et Ngaoui, les plans
d'urbanisation
n'échappent pas comme on les rencontre dans toutes les
autres communes du Cameroun. Mais dans le cas de notre étude, la
politique d'aménagement des routes de ces trois communes vise surtout
à faciliter l'accès à certaines zones rurales. En effet,
la présence des réfugiés dans ces trois villes du Cameroun
à obligé leurs communes à réhabiliter les
routes.
Pour atteindre les réfugiés
disséminés dans ces trois localités, les passages des
camions des vivres du HCR et bien d'autres ont souvent nécessité
à la réhabilitation de certaines routes. Avant l'avènement
des réfugiés, ces routes en état de délabrement
avancé ne permettaient pas l'écoulement rapide des marchandises
et produits agricoles des populations des campagnes vers les centres urbains.
C'est ainsi que dans l'arrondissement de Ngaoui, la commune a
réhabilité le tronçon routier reliant Ngaoui-Djohong et la
commune de Djohong a continué jusqu'à Meiganga. Dans
l'arrondissement de Garoua Boulai, heureusement l'axe Ngaoundéré
-Bertoua étant déjà bitumé la commune à tout
simplement réhabilité le tronçon qui quitte de la route
centrale à Mborguené. Ces actions des communes, ont de
manière générale rendu facile l'accès aux
différents sites des réfugiés. Elles ont aussi permis
à ces refugiés qui sont devenus des grands cultivateurs
d'écouler leurs produits dans les grands marchés urbains.
b-L'appui financier en faveur des microprojets
Dans ce domaine, les actions des communes des bortherlands ont
porté sur l'appui
aux GIC, associations et coopératives. Elles ont
favorisé le renforcement de la gestion des
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conflits centrafricains grâce aux effets induits, par
une meilleure organisation des communautés villageoises.
Pour ce qui est de l'appui financier, il convient de prendre
l'exemple de MBOSCUDA qui, à travers la mise en oeuvre des
microréalisations effectue des actions visant le soutien aux
refugiés centrafricains arrivés au Cameroun suite aux
instabilités qui ont cours dans leur pays. En effet, la situation des
refugiés est très préoccupante dans les villes de Garoua
Boulai, Bertoua et Ngaoui. Ces derniers arrivent en grand nombre dans des
conditions de dénuement total. Les conditions hygiéniques et
sanitaires sont très mauvaises. Ils souffrent du manque de nourriture et
des vêtements. Ainsi, MBOSCUDA se propose de faire une collecte des
fonds, des biens de première nécessité tels que les
vêtements, et les aliments exceptés les médicaments et
produits pharmaceutiques. Cette collecte se fait auprès des personnes de
bonne volonté dans les lieux de culte et autres organisations
caritatives du Cameroun. C'est dans ce sillage que les communes de nos trois
localités d'étude ont pu financer cette organisation.
Il s'agit également, d'un fond d'appui à la
réalisation des petits projets à caractère social
identifié par l'interface d'aide et qui ont un intérêt
connu dans l'allègement de la gestion des conséquences des crises
centrafricaines à savoir l'amélioration des conditions de vie des
réfugiés. Cette activité concerne la collecte et la
distribution des biens de premières nécessités aux
réfugiés qui a impact positif sur les conditions de vie des
réfugiés.
Outre l'appui financier accordé à MBOSCUDA, la
commune de Garoua Boulai a aussi financé le GIC « Karnou ».
Ses activités concernent la production et la commercialisation de manioc
qui a un impact certain sur la vie des populations réfugiées. En
effet, ce GIC composé à majorité des Gbaya, regorge en son
sein les populations centrafricaines et les populations hôtes. Il est
alors bénéfique sous un triple plan, car source de production et
de revenue, il est aussi générateur d'emploi pour les
réfugiés centrafricains. En plus de l'appui financier, les
communes de Bertoua, Garoua Boulai et Ngaoui ont aussi offert aux GIC des dons
en matériels. C'est le cas par exemple de la commune de Bertoua qui a
offert au GIC « Pkora ô kôô » des pouces,
machettes, râteaux, pioches, brouettes, et engrais chimiques » pour
l'agriculture.
En somme, il était question dans ce chapitre de scruter
les actions politiques et économiques des communes de Bertoua, Garoua
Boulai et Ngaoui face aux conséquences des conflits centrafricains. De
ce qui précède, force est de constater que de réels
actions
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politiques et économiques ont été
réalisé par ces trois communes des Bortherlands
camerounais. Tous les efforts déployés par ces trois
communes sont louables. En effet, la lutte contre l'insécurité,
l'accès aux droits fondamentaux, à l'éducation et à
la nourriture ainsi que la mise en oeuvre des programmes qui doivent faciliter
l'autonomisation des réfugiés sont des acquis.
Au total, il faut noter que la permanence de
l'instabilité politique et les coups d'Etat militaires en
République Centrafricaine ont provoqué des conséquences
aussi douloureuses dans les villes frontalières du Cameroun mais en
particulier, à Garoua Boulai, Bertoua et Ngaoui. L'influence et le poids
de cette industrie du mal dans ces différentes villes ont obligé
les communes à étendre leurs missions régaliennes en vue
de pallier aux nouveaux problèmes. Ainsi, sur le plan politique, les
terrains ont été octroyés au centre ville comme le long
des grands axes routiers pour la création des sites des
réfugiés, des comités d'autodéfense et de vigilance
ont été mis sur pied pour faire face à la recrudescence de
l'insécurité urbaine, rurale, et transfrontalière. On note
également, l'établissement des actes de naissance, la promotion
du dialogue entre les réfugiés et les populations hôtes et
l'accueil des personnels de gestion des conflits centrafricains.
Sur le plan économique, les actions des communes des
bortherlands ont consisté à l'appui financier aux microprojets et
les GIC, la réhabilitation des routes et le renforcement des
capacités et les appuis techniques.
Toutefois, par le phénomène de la
transnationalisation des conséquences des conflits en Afrique, les
conflits centrafricains ont eut d'impacts négatifs dans les villes de
Bertoua, Garoua Boulai et Ngaoui. De nos jours, ces conséquences ne
s'observent plus que dans ces zones frontalières, par leur
fluidité, elles ont évoluées comme du liquide dans de
vases communiquant pour se répandre à l'hinterland du pays.
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