b- Le renforcement des capacités
Dérivé du verbe « renforcer »,
renforcement des capacités, signifie rendre un individu apte à
exercer convenablement son travail43. En d'autres termes, renforcer
les
40 Voire annexe
41 N/Réf. : MTNC/CEO/ES/126-14 voir les
Annexes.
42 Entretien avec Yaffo Ndoe Esher, le 9 juin 2014
à Bertoua.
43 Ousmane Bouba, 2011, « l'appui des
organismes internationaux et des programmes gouvernementaux aux communes de la
Bénoué (Nord-Cameroun) : 1960-2011 », Mémoire de
Master II, Histoire, Université de Ngaoundéré, p 76.
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capacités d'un agent, d'un personnel, d'une
institution, c'est le fait de lui faire acquérir des connaissances qu'il
n'avait pas et ou de développer en la personne des aptitudes à
exercer comme il se doit un travail, c'est à dire conformément
à la législation en vigueur44. C'est l'objet des
séminaires de formation organisés à l'endroit des
réfugiés et des agents des GIC de Garoua Boulai, Bertoua et
Ngaoui. Le déferlement des réfugiés en provenance de la
RCA a accéléré l'implication des centrafricains et les
populations locales de ces villes dans le secteur agricole. Il est vrai qu'en
début des années 2000 lorsque les réfugiés
centrafricains entraient et s'installaient dans les villes et campagnes de nos
deux régions, un réel problème de faim et de famine s'est
imposé. En effet, face à cette forte population qui s'ajoutait,
la production agricole des locaux était loin de satisfaire les besoin
alimentaires de tous45. Dès lors, il a fallu aux
réfugiés de s'imprégner dans l'activité agricole.
Cependant, les réfugiés centrafricains qui entrent à
Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua sont à majorité des Bororo qui
sont par habitude des éleveurs. Leur conversion d'éleveurs en
agriculteurs pose alors un problème. C'est dans cette logique que les
communes de ces trois villes vont mettre sur pied un programme de reconversion,
de l'initiation et l'accompagnement des réfugiés dans le domaine
agricole. Ainsi, l'on va assister à la distribution du matériel
de travail, des boutures et des semences sélectionnées qui
viennent revigorer le secteur agricole propulsant l'économie et
réduisant la précarité de la vie dans ces milieux. Les
champs d'expérimentation foisonnent comme nous pouvons l'observer ainsi
qu'il suit.
44 Ibid.
45 Gbowé Gbowé Simplice, 2010, p 119.
90
Photo 11: Champ d'expérimentation
de maïs dans la commune de Bertoua de 1er
(c) : Gambo réalisé 18 juillet 2014 à
Ngaoui
La photo 11 nous présente un champ
d'expérimentation de maïs. Ce champ comme ceux de Garoua Boulai et
Bertoua a été réalisé par la commune de Ngaoui dans
l'optique de renforcer les capacités des réfugiés
centrafricains et la population locale de cette ville dans le secteur agricole.
Il permet à ces deux populations d'acquérir des connaissances sur
les techniques de la culture du maïs. En effet, l'accent est mis sur la
culture de cette céréale dans la mesure où le sol de
Ngaoui est très fertile pour la culture du maïs46.
Les actions économiques des communes de ces trois
villes ont indéniablement eut de l'impact positif dans le secteur
agricole. Elles ont permis de lutter contre la crise alimentaire, et de
rehausser le niveau de certains refugiés centrafricains qui ont sus se
donner à fond. Jusqu'en 2010, les réfugiés
organisés en groupe et par sites mettent désormais sur pied de
vastes plantations. Grace à ces actions des communes des
bortherlands camerounais, les réfugiés qui à leur
arrivée étaient les facteurs et les causes
46Entretien avec Bgaitia Godanga Armand le 17 juillet
2014 à Ngaoui.
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des flambées des prix des produits de premières
nécessité pour les villes de Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua
sont devenus des producteurs et alimentent désormais les marchés
périodiques dans les zones rurales.
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