4-Mise sur pied d'un comité interministériel
de gestion des réfugiés au Cameroun
Le comitéinterministériel de gestion des
réfugiés au Cameroun29est une initiative des communes
victimes des conséquences des conflits centrafricains. Les communes
fondatrices de cette commission sont réparties en région. Ainsi,
la région de l'Adamaoua regroupe les communes de Meiganga, Djohong et
Ngaoui. La région de l'Est quant à elle regroupe les communes de
Bertoua, Yokadouma, Mandjou, Ndokayo, et Garoua Boulai. Créée en
2013 par le Ministre de l'Administration Territoriale et de la
Décentralisation, ce comité a pour mission de renforcer les
compétences des communes des bortherlands camerounais dans la gestion
des conséquences des crises centrafricaines30.
En effet, l'initiative de la création d'un
comité de gestion des réfugiés résulte des
difficultés qu'éprouvent les communes frontalières dans la
gestion des conséquences des crises centrafricaines31. Dans
toutes les tâches qu'il exécute, l'être humain se retrouve
souvent confronté à des difficultés qu'il essaye
généralement de transcender. Comme l'on a souvent
souligné, la perfection n'est pas du ressort de l'homme. Les actions des
communes face aux crises centrafricaines semblent confirmer ces
allégations. Dans le cadre de la gestion des conséquences des
crises centrafricaines, les communes de Bertoua, Garoua Boulai et Ngaoui font
face à de multiples difficultés et au final leur mission s'en
trouve affectée.
Parlant des difficultés que présente la gestion
des conséquences des crises centrafricaines, le principal obstacle qui
épuise les communes est le manque des moyens financiers. En effet, il
n'existe pas encore dans les communes camerounaises des fonds alloués ni
des lois portant sur la gestion des réfugiés. D'autre part, les
conflits centrafricains ne sont généralement pas des faits
programmés, ils arrivent le plus souvent de manière brusque et
spontané. Dans le cas des trois communes de la zone de notre
étude par exemple, les crises centrafricaines ont toujours
déclenché après avoir voté les budgets annuels.
Cette situation oblige toujours ces trois communes à modifier au cours
de l'année leurs programmes budgétaires en faveur des
réfugiés32. C'est le cas par exemple de la commune de
Ngaoui qui a logé et hébergé 5450 (cinq mille quatre cent
cinquante)
29 Arrêté N° 269 du 13 mars 2014
portant création d'un comité interministériel ad hoc
chargé de la gestion des situations d'urgence concernant les
réfugiés au Cameroun.
30 Entretien avec Jean Ondoh le 10 juin 2014 à
Garoua Boulai.
31 Entretien avec Pkao Raymond le 29 juin 2014
à Garoua Boulai.
32 Entretien avec Pkao Raymond le 29 juin 2014
à Garoua Boulai.
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réfugiés centrafricains pendant deux semaines
avant l'arrivée du HCR 33 . Selon Abdouraman Labi maire de la
commune de Ngaoui, le total des dépenses est estimé à la
somme de cinq millions quatre cent cinquante mille FCFA. Cette situation a
amené les trois communes de notre zone d'étude et bien d'autres
communes frontalières à revendiquer auprès du MINAT une
création d'un comité de gestion des réfugiés.
En effet, la création de ce comité de gestion
des réfugiés vise à épauler les communes victimes
des conséquences des conflits centrafricains afin qu'elles puissent
s'adapter à la nouvelle donne. A ce niveau, le renforcement des
capacités s'avère incontournable pour permettre aux communes de
mener les actions efficaces face auxconséquencesdes conflits
centrafricains qui surgissent de manière perpétuelle,
inopinée et ça et là. Les efforts déployés
à cette fin vont apporter en grande partie aux communes des
bortherlands en particulier, les communes de Garoua Boulai, Bertoua et
Ngaoui un financement et un renforcement en personnel, en vue de permettre une
bonne élaboration des stratégies de gestion pour cette nouvelle
entreprise.
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