4.3.1.3. Le Maïs
Le maïs est la principale céréale produite
en RDC, avec un niveau de production quatre fois plus important que le riz. Sa
culture est très répandue en RDC, mais particulièrement au
Katanga, dans les deux Kasaï, le Bandundu et dans le nord de
l'Équateur. C'est le seul produit agricole dont la production semble
avoir (faiblement) augmenté depuis les années 90 (de 1 million de
tonnes en 1990 à 1,2 million en 2002).32 L'utilisation du
maïs est très varié Seul ou mélangé à
la farine du manioc, le maïs intervient dans le repas quotidien des
habitants de la plupart des régions du pays : sous forme d'épis
(frais) bouillis ou grillés, sous forme de bouillie surtout pour les
enfants, de semoule ou de pâte. Dans les grandes villes, la farine de
maïs est mélangée à la farine de manioc pour former
le Foufou. Les autres utilisations du mais incluent : (i) la fabrication de
bière artisanale appelé Lotoko ; (ii)
l'utilisation par les sociétés brassicoles et (iii) la
fabrication d'aliments de bétail (dans les villes de Kinshasa, Goma et
Lubumbashi), spécialement pour la volaille et le porc).
31 Voir Bob TUMBA MATAMBA Op.cit p.41
32 Voir J.P. Chausse, Thomas KEMBOLA, R. NGONDE :
«L'agriculture : pierre angulaire de
l'économie congolaise » Op.cit. p.4..
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
76
La production d'amidon et dérivés (sirops,
dextrose, dextrine, polyols) issus du maïs et utilisés dans
d'autres pays dans l'agro-alimentaire, la papeterie et d'autres applications
industrielles, telles que l'éthanol, ne se trouvent pas encore en RDC et
leur émergence ne se fera que dans le long-terme. Les conditions agro-
climatiques de la RDC sont toutefois favorables à la production de
maïs et permettent au Congo non seulement de s'auto-suffire
(éliminant les importations en particulier de la Zambie), mais encore de
se positionner après réhabilitation des infrastructures de
transport et avec un accès satisfaisant aux semences de qualité
et aux intrants comme le grenier à céréales de la
sous-région.
4.3.1.4. Le Manioc
Le manioc occupe une place centrale dans la production
agricole de la RDC (il représente en effet environ 75% en poids du
volume total des produits vivriers). Il est cultivé et consommé
à travers toutes les provinces du pays, à des degrés
divers, particulièrement dans le Nord-Ouest du pays (Bas-Congo,
Bandundu, Équateur, Kasaï et Orientale). Les produits les plus
consommés par les ménages sont le pondu (feuilles de manioc), la
Chikwangue (pate issue de la transformation par voie humide de racines de
manioc), le fou-fou (farine fermenté) et les racines crues. Les produits
industriels les plus importants en RDC, essentiellement présents
à Kinshasa et dans les grands centres urbains, sont (i) la farine
non-fermentée, utilisée par les boulangeries/pâtisseries en
substitution à la farine de froment pour fabrication de pain, biscuit,
gâteau, beignet et autres produits snacks et (ii) on peut étendre
son utilisation à la fabrication de l'amidon, du combustible.
Malgré sa large popularité sur le pays, il est
regrettable de remarqué une faible transformation industrielle du
manioc, limitée par ailleurs à de petites unités
artisanales. La non intégration industrielle du principal
produit agricole congolais, est indicateur majeur de l'extraversion de la
structure économique du pays, la première cause de son
sous-développement. Les autres cultures vivrières
importantes
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
77
sont l'arachide, le haricot, pomme de terre et la banane
Plantin. Elles ont tous connus des régressions remarquables de
production, et seuls quatre produits phares affichent encore un niveau moyen de
statistiques de réalisation : le manioc, le sucre de canne, l'huile de
palme et le maïs. Ci-après leur classement par ordre
décroissant des quantités produites annuellement :
Item
|
value
|
Unit
|
Manioc
|
16.000.000
|
Tonnes
|
Sucre de canne
|
1.950.000
|
Tonnes
|
Huile, noix de palme
|
1.250.000
|
Tonnes
|
maïs
|
1.200.000
|
Tonnes
|
Source : FAOSTAT 2012.
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