4.3. LES PRODUITS A PROMOUVOIR et/ou A RELANCER 4.3.1.
Cultures vivrières
4.3.1.1. Le blé
Jadis l'aliment de base très prisé par les
habitants de Kinshasa, la capitale, était la chikwangue fabriquée
à base du manioc. Depuis plus de deux décennies cette
dernière a été détrônée par le pain
à base de farine de froment et donc du blé importé.
Aujourd'hui la quasi-totalité de blé utilisé en RDC est
importé. Ce qui occasionne une forte sortie des devises
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
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30 Lire pour ce faire SHIVA VANDANA : le terrorisme
alimentaire. Comment les multinationales affament les tiers-monde, paris,
fayard, 2001, p.11.
du pays. Or la RDC dans toute son étendue à des
zones où le sol et le climat sont propices à la culture du
blé.
Si on y investit des moyens considérables, le Congo
peut non seulement être autosuffisant mais devenir exportateur nette du
blé sur ce vaste marché que constitue-le reste du monde. Car
n'oublions pas que tous les pays de la planète consomment le pain. Dans
le Nord-Kivu, plus spécialement à Masereka, dans le cadre de la
loi des Fonds des Conventions de Développement, la population rurale
avait cultivé pendant plus de 10 ans du blé. Le pain que les
habitants du Nord-Kivu consommaient alors était manufacturé
à partir du blé local. Avec la fin de la Deuxième
République, la Midema s'est retirée du partenariat, le blé
importé lui rapportant beaucoup de profits.
Or, il n'est un secret pour personne que le blé
importé est fortement subventionné. Appliquée à la
RDC, cette pratique tue l'agriculture et les agriculteurs congolais.
Chaque fois que l'on consomme un pain au sein de notre territoire
national, nous finançons l'agriculture et les paysans étrangers
tout en tuant nos compatriotes installés dans les communautés
villageoises. Les aliments représentent notre besoin le
plus fondamental : ils sont la matière même de la
vie.30 A ce propos, une attention toute particulière doit
être attirée par les richesses agricoles potentielles des
districts de Banza-Ngungu et Kimpesé. Leur sol et leur climat sont
connus pour être propices à la culture du blé. La RDC doit
mettre fin aux importations de blé, Elles saignent nos finances.
4.3.1.2. Le Riz
Bien avant l'indépendance, la République
Démocratique du Congo était autosuffisante en riz. Nous avions 3
grandes zones de production : Bumba, Lodja et Kasongo. Toute la province de
Léopoldville était approvisionnée par Bumba, le Katanga
dépendant du riz produit à Kasongo (Maniema). Lodja était
un grand producteur du riz et approvisionnait le
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
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grand Kasaï. Lubutu nourrissait en riz la Province
Orientale. Le riz vendu aujourd'hui dans les grandes- surfaces est
importé dans sa totalité, ce pour cela la RDC se suicide parce
qu'elle dépend, pour presque tout, du reste du monde. Le riz est la
culture par excellence en Afrique. L'importance stratégique du riz a
été démontrée en 2008, lors des émeutes de
la faim qui ont suivi la hausse des prix du riz à Haïti, un certain
samedi quand un policier nigérian de l'ONU a été
tué par balles à Port-au-Prince, après la destitution du
premier ministre, et en dépit de l'annonce par le président
René Préval d'une baisse du prix du riz pour apaiser la
colère de la population.31 Voilà une
spéculation à promouvoir étant donné son importance
nutritive, Nous avons des sols propices à la rizicole.
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