4.2.1.5. La nécessité de la
mécanisation et des fertilisants
L'introduction progressive de la mécanisation telle que
les tracteurs, outils divers, moteurs et pompes, matériel
d'irrigation,
28Voir Désiré
GAIGNEAUX : « AGRICULTURE PREMIER IMPERATIF DU
EVELOPPEMENT »p.p.141 Editions Universitaires, 115, Rue du
Cherche-Midi, Paris 6.
L'agriculture et la croissance inclusive en
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tuyauteries, dans les travaux des champs est une des
conditions nécessaires pour l'augmentation substantielle de la
production des vivres. Ce qui aura pour conséquence la diminution
sensible des congolais qui souffrent de la faim, de la malnutrition. La
préoccupation majeure de l'économie nationale est entre autres
l'accroissement des disponibilités agricoles. Pour atteindre cet
objectif, il est impérieux de transformer rapidement les méthodes
d'agriculture, aboutir à une élévation de la
productivité. La mécanisation est un des moyens le plus efficace
pour réussir l'augmentation sensible du rendement des cultures
vivrières. Pour la RDC, le tracteur occupe le premier rang dans
l'ensemble des équipements mécaniques agricoles. A l'heure
actuelle, le paysan congolais armé de sa houe et de sa hache peut mettre
plus d'un moins pour défricher un champ d'à peine 2 hectares. Le
tracteur mettra à peine un seul jour pour défricher un champ
d'une superficie de 10 hectares.29
Il y a là un progrès à la base de deux
résultats positifs. Le premier est l'allègement très
sensible de la pénibilité des travaux des champs. Le
deuxième résultat est l'éventuel enrichissement financier
de l'agriculteur qui, au lieu de se contenter de cultiver un champ d'une
superficie d'à peine la moitié d'un hectare de superficie, sera
encouragé, toutes proportions gardées, d'étendre son champ
même au-delà de 5 hectares, voire plus. Il y a cependant un
problème, celui du coût d'un tracteur. Le paysan ne dispose pas de
moyens financiers pour l'acquérir, même s'il fait partie d'un
grand nombre d'agriculteurs regroupés dans une coopérative
agricole. Ce qui d'ailleurs ne répond pas à la mentalité
bantou. D'où la nécessité de mettre en oeuvre une
politique agricole efficace par l'achat des tracteurs. On répartit les
milieux ruraux en districts agricoles spécialisés. Selon les
spéculations et on relie entre eux ces différents districts par
des routes de desserte agricole, par des moyens de transport réguliers
et logistique. Ceci pour rendre facile l'utilisation des tracteurs. Ces
derniers resteront la propriété de l'Etat. Ils auront pour
29 Voir plus haut Désiré GAIGNEAUX Op.cit.
p.p.65.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
73
tâche les défrichements des lopins de terre des
paysans et ce gratuitement. Mais lors d'opérations de récoltes et
de ventes de celles-ci, l'Etat aura droit de récupérer un petit
pourcentage sur le résultat obtenu en produits ou en monnaie afin
d'assurer l'entretien des équipements.
Cependant, pour la transformation et la modernisation de
l'agriculture paysanne, le tracteur seul ne suffit pas. Il faut qu'il soit
accompagné de l'utilisation des engrais et des pesticides. Ces derniers
sont la clé de l'accroissement de la productivité, facteur
capable d'assurer des surplus et d'aider les agriculteurs de pratiquer une
politique d'épargne. A la date d'aujourd'hui, dans les milieux ruraux,
une superficie cultivée produit par hectare à peine 500 à
600 kg. En épandant des engrais sur le même champ, on obtient
facilement 5 à 7 tonnes par hectare. Dans les environs de Kinshasa une
plantation de 10.000 hectares de maïs. Avec le recours d'engrais, on
espère obtenir 10 tonnes de maïs par hectare.
Néanmoins, avec la volonté et l'ambition de
l'Etat, on peut se passer en partie des engrais chimiques qui coûtent
cher et utiliser en leur lieu et place des ressources locales (les engrais
organiques) : le « guano ». Toutes les
grottes congolaises en renferment, plus spécialement dans le Bas-Congo
et la Province Orientale. Le guano - excréments humains, a servi de
fertilisant pendant des décennies et a contribué à la
richesse de la Chine en faisant rebondir la productivité de la
production vivrière de ce dernier.
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