WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Agriculture et croissance inclusive.

( Télécharger le fichier original )
par Joël Madue wanet
Université de Kinshasa - licencié en économie publique 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.2.1.4. Les instituts de recherche agronomique

Oui, pour lancer la roue du développement, il est impérieux de faire de l'agriculture priorité des priorités. Mais peut-on donner vie à l'agriculture, à une agriculture porteuse d'avenir sans qu'en amont existent des centres de Recherche agronomique qui fixent les semences,

27 YUNUS, vers un monde sans pauvreté, l'autobiographie du « banquier des pauvres » cité par Vital KAMERHE : « LES FONDEMENTS DE LA POLITIQUE TRANSATLANTIQUE »Op.cit. p.p.135

L'agriculture et la croissance inclusive en RDC Madue Wanet Joël

70

améliorent les boutures, inventent de nouvelles espèces végétales, proposent les meilleurs engins aratoires ?

L'agriculture congolaise est donc centrée sur la production de vivres et principalement les tubercules, dont le manioc, produit pondéreux et de faible valeur. Depuis des décennies, les cultures des denrées alimentaires n'ont pas varié et leur nombre n'a pas varié. Il se limite à moins de 10 spéculations, dont le maïs, le manioc, le riz, le haricot, l'huile de palme etc. Mais ce qui est vrai, c'est que le Congo, l'on a guère jusqu'ici tenté de varier les cultures traditionnelles alors qu'il existe de nombreuses espèces de plantes dont nous ignorons les propriétés. La recherche agronomique peut avoir le pouvoir d'industrialiser certaines cultures et leurs donner les utilisations que l'on ne soupçonne pas, car la révolution dans l'agro-industrie passe impérativement par une modification de la filière agricole traditionnelle : « du champ à l'assiette » doit se muer en « du champ à l'usine, et l'usine au marché ». L'introduction de la notion d'usinage est une cassure qui enterre la notion d'autosubsistance et fait disparaitre l'assiette comme destination privilégiée des produits agricoles. Ce produit emprunte désormais le chemin de l'usine, et au sortir de la fabrique, il sera happé par le marché. Prenons le cas du Kasaï Oriental. Les Baluba cultivent une plante appelée « mudibu » dont ils consomment les feuilles comme légumes, la chair du fruit ressemble à celle du melon, et son enveloppe sert de calebasse. Cependant, faute d'un institut de recherche, cette plante continue de pousser à l'état sauvage et donc risque de disparaître.

Il en est de même d'une boisson « indigène » appelée « munkoyo » consommée au Kasaï Oriental et dans le Haut- Katanga. L'arbuste dont elle est extraite à la propriété d'hydrolyser extrêmement rapidement un empois d'amidon en sucre fermentescible. Mais par défaut d'un institut de recherche agricole, cette bière très répandue et appréciée par la population n'est pas industrialisée. L'arbre dont la racine sert à fabriquer le « munkoyo » pousse lui aussi à l'état sauvage et est appelé à disparaître

L'agriculture et la croissance inclusive en RDC Madue Wanet Joël

71

puisqu'il n'attire pas l'attention des scientifiques. Et pourtant, grâce à l'un de ses instituts de recherche scientifique, la Zambie a industrialisé la bière dit « kibuku », faite à partir des déchets de la farine de maïs. On remarquera que cette bière est produite dans des usines, mise en bouteille, vendue dans les grandes surfaces et cantines ainsi que dans les restaurants et hôtel où elle peut être servie comme boisson sous pression.

*

* *

Tout compte fait, parmi les éléments qui font le plus défaut en RDC, on citera en premier lieu les Instituts de recherches agronomiques chargés de mettre au point des techniques adaptées aux produits agricoles du terroir. Il en existe un en Côte d'Ivoire, l'I.T.I.P.A.T Ses recherches ont abouti à lancer un produit révolutionnaire : une poudre très bon marché fabriqué à partir d'igname ou de la banane plantain, poudre qui, par adjonctions d'eau, se transforme instantanément en une sorte de purée semblable à le purée de pommes de terre.

Mais, pour la RDC il reste tant d'autres matériaux à exploiter. Ainsi, les bananes peuvent servir à la fabrication de sirops, de sodas aromatisés, de farine pour les enfants, de crème de fruits, de vin blanc, et de fourrage pour le bétail. L'ananas peut donner des résultats analogues : jus, sirops, tranches séchées, parfums pour la confiserie. Les avocats, à partir des écarts de triage, peuvent fournir de l'huile destinée aux industries de parfumerie.28 En tout état de cause, le succès de tout programme agricole dépend entre autres de la qualité des instituts de recherche agronomique, situés en amont de l'activité, travaux des champs.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille