CONCLUSION
La forte augmentation de
prix des produits alimentaires constatée ces dernières
années a remis en cause l'ensemble des stratégies de
réduction de la pauvreté et de croissance consenties par les pays
en développement et en particulier les pays africains, où les
achats alimentaires représentent plus de 60% des revenues des
ménages. Cependant, ces évènements ne doivent pas nous
faire oublier que la problématique de la maîtrise des prix des
produits alimentaires de base, s'est toujours posée avec d'autant plus
d'acuité, que les marchés sont de nature extrêmement
volatiles. Un fait contraignant pour un pays en développement comme le
Togo, est que les incertitudes sur les prix des denrées alimentaires
compromettent toute perspective de développement agricole, d'allocation
optimale des ressources, d'équité sociale et de
préservation des revenus des pauvres.
Fort de ce constat, la
compréhension des facteurs qui gouvernent la dynamique ou hausse des
prix des produits alimentaires se révèle être un enjeu
important de politique économique et sociale ; car elle permet
sinon de repérer les imperfections du marché et de
procéder à leurs corrections, ou du moins de mieux prévoir
les chocs de nature à perturber la stabilité des marchés.
De plus, cette flambée des prix des produits alimentaires accroît
la proportion des pauvres et crée des troubles sociaux dans le monde en
développement. Elle se traduit aussi dans les pays importateurs comme
exportateurs, par un certain nombre de politiques à court terme qui
risquent d'exacerber la volatilité des marchés mondiaux. Plus
encore, la hausse des prix alimentaires aura pour effet de stimuler l'offre
lorsque les signaux du marché sont transmis aux agriculteurs qui ont la
capacité d'accroître la production, et lorsque les infrastructures
de transport et commercialisation existante permettent d'approvisionner le
marché.
La présente
étude s'est donc intéressée à appréhender
l'évolution de la consommation finale des ménages dans le
comportement dynamique des prix des denrées alimentaires au Togo (en
particulier celui des hausses).
Dans un premier temps les
faits stylisés ont révélé que les prix
intérieurs sont moins volatiles que les cours internationaux des
denrées alimentaires, en raison notamment de la nature des produits
consommés, de la stabilité du taux de change et des
mécanismes internes de régulation des prix.Ensuite, l'analyse
empirique a révélé que la valeur ou le montant des
dépenses de consommation finale des ménages, est
significativement corrélées aux facteurs structurels (le produit
intérieur brut) et conjoncturels (les importations alimentaires) de la
flambée des prix des produits alimentaires domestiques.Ce constat permet
d'infirmer la première hypothèse de l'étude. Le revenu national (PIB
réel) s'est révélé significatif dans l'explication
des dépenses de consommations finales. Cependant, lui seul ne
détermine pas le revenu échu des ménages ; car une
autre partie des revenus des ménages provenant du circuit informel,
semble avoir été ignorée. En outre, les importations
alimentaires se sont révélées être un bon indicateur
de la consommation des ménages au Togo.
En outre, l'impact induit
par rapport au niveau du pouvoir d'achat des ménages, n'est pas a priori
figé ; car il varie en fonction du groupe de ménages. Pour
un ménage rural, l'effet d'une hausse de prix alimentaires sur le
pouvoir d'achat, est négatif et relativement moindre qu'un ménage
urbain. De même, l'effet est relativement moindre pour un ménage
riche et alarmant pour celui pauvre. En outre, un ménage producteur pur
apprécie les hausses de prix des denrées alimentaires aux
dépends d'un ménage consommateur pur qui les voit d'un oeil
malveillant. Les répercussions
des chocs de prix sur les ménages ont gagné en complexité
si bien que qu'elle que soit la politique de stabilisation mise en oeuvre par
les autorités publiques, elles auront raison d'au moins un groupe de
ménages. L'idéal serait d'initier des politiques qui profitent
à une plus grande majorité des ménages (analyses
hypothético - déductives).
Enfin, l'analyse de
l'impact de la hausse de prix de certains produits alimentaires
consommés au Togo, a révélé que le riz
importé et le sucre en poudre (essentiellement des produits
importé) et le maïs et le sorgho (essentiellement des produits
locaux) ont des effets négatifs sur les dépenses de consommation
des ménages ; tandis que le mil et le riz local (essentiellement
des produits locaux) ont des effets positifs.
La tendance actuelle des prix produits alimentaires
peut donc représenter une véritable opportunité de
promouvoir le développement agricole et rural dans de nombreux pays
à faible revenu et à déficit vivrier comme le Togo, sous
condition de créer dans les meilleurs délais un environnement
propice en termes de politiques agricoleset de mesures de soutien.
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