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Coopération internationale et appropriation parles osc des mécanismes de concertations avec l'état au Cameroun. Cas du programme d'appui à  la structuration de la société civile ( pasoc ) dans la ville de Yaoundé.

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par Théodore ENAMA AYISSI
Université Catholique dà¢â‚¬â„¢Afrique Centrale - Master 2 en Gouvernance et Action Publique 2013
  

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ABSTRACT

PASOC is one of those programs which are embodied into the cooperation between the European Union and the Republic of Cameroon. Its objective is to sustain the initiatives built by the Cameroon's Republic in other to facilitate the real participation of the SCO into the management of public affairs. The implementation of this objective, in the town of Yaoundé remains an updating project. This situation is the result of some political, economic, social, and cultural difficulties faced by the SCOs in the environment where they evolve. Difficult appropriation by the CSO consultation mechanisms is the result of three realities that annihilate the relevance of actions PASOC. It is in this case: the failure to take into account the specificities of socio CSO then, the centralized nature of state intervention in the operation of the program and at the end, the lack of communication fluid between the focal points of the program and its relay organs. The mobilization of two analysis grids namely: Olivier interactionism of SARDAN and strategic analysis of Crozier and Friedberg , allow to dissect carefully , the field in which unfolds the plurality of actors involved in this process triggered by PASOC since 2007,date of its implementation.

Keywords: Ownership, International Cooperation, coordination mechanism, Public Policy Program, European Union, Civil Society

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INTRODUCTION GENERALE

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Tout au long de la période ayant suivi l'indépendance du Cameroun en 1960, l'Etat a été le moteur du développement économique et social du pays, régulant, réglementant et ordonnant tous les domaines de la sphère publique et sociale. Au milieu des années 1980, sous l'effet de la crise économique, le rôle social de l'Etat et ses missions ont diminué sous le coup des programmes d'ajustement structurels (PAS). Ces programmes à l'instar de plusieurs autres politiques, ont été conçus de façon binaire par les institutions internationales et les pouvoirs publics camerounais. Mais au lieu de susciter la croissance escomptée et l'amélioration des conditions de vie des populations, les PAS engendrèrent l'effet contraire et contribuèrent plutôt à aggraver l'exclusion sociale et la pauvreté des couches sociales défavorisées.

Désormais convaincu de son incapacité à intégrer dans sa politique sociale la forte croissance des demandes de la mondialisation, le Cameroun semble être résolument engagé dans un processus de développement participatif, avec la mise en place de plusieurs dispositifs de concertation dans la gestion des affaires publiques. On note entre autres, un cadre juridique en pleine mutation depuis le 19 décembre 1990, l'approbation le 29 juin 2000, du Programme National de Gouvernance (PNG), révisé pour la période de 2005-2010 avec pour principal objectif de consolider les relations de partenariats entre le secteur public, le secteur privé, les citoyens et la société civile. A celui-ci s'ajoute plusieurs documents de stratégies ainsi qu'une multitude d'Accords Internationaux sur le sujet. Ainsi, à l'instar de plusieurs pays coopérant avec l'Union Européenne (UE), le Cameroun a bénéficié des financements de l'IXème Fonds Européen de Développement (FED), notamment avec la mise sur pied du Programme d'Appui à la Structuration de la société Civile au Cameroun (PASOC). Signé en effet le 20 février et le 29 mars 2007 entre la République du Cameroun et la Commission Européenne, le PASOC se présente comme un outil supplémentaire en matière de gouvernance sur la pertinence des politiques publiques.

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I. CONTEXTE DE L'ETUDE

Avec un contexte économique largement influencé par la propagation de la crise financière de 2008, le Cameroun comme beaucoup d'autres pays traverse une récession orchestrée par le ralentissement de la croissance mondiale, les exportations dans les secteurs du bois, de l'aluminium et du coton1. Cette situation confronte le pays à diverses difficultés liées à son incapacité à trouver tout seul, des solutions palpables au chômage, à l'insécurité, ou à un système éducatif moins financé et inadéquat aux besoins exprimés par le pays pour son développement.

En effet, selon une étude menée par la Banque Mondiale (BM), la proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté se stabilise autour de 40% depuis 2001. S'agissant des prix, le taux d'inflation a connu une forte progression en 2008 pour se situer à 5,3% contre 2% en 2005 du fait de l'augmentation des prix des produits alimentaires et des services de transport, en liaison avec la hausse du prix du carburant à la pompe. Dans ce contexte, le seul apport de l'Etat génère un ensemble de conséquences négatives sur le succès des initiatives gouvernementales relatives à une incohérence entre ses stratégies et les attentes des populations.

Pourtant, la redéfinition de l'espace politique dans plusieurs pays d'Afrique subsahariennes, suite aux conséquences engendrées par les crises économiques au tournant des années 1980 et 1990, n'épargne pas le Cameroun. Il s'agit d'un nouvel acquis managérial qui s'articule sur la fin d'un processus décisionnel unique, c'est-à-dire orchestré par le pouvoir central de l'Etat pour l'introduction d'un modèle démocratique étoffé par les ingrédients de gouvernance. A cet effet, l'Etat participe au même titre que la base et d'autres acteurs dans la dynamique managériale des affaires publiques. En effet, l'évidence est manifeste sur les échecs successifs de relances que ce pays expérimente, à l'instar d'autres Etats du continent, contraignent ainsi ce dernier de manière impérative à se rapprocher des populations à la base2. Et de ce point de vue, la société civile semble disposer d'un peu plus d'atouts que tout autre acteur dans le succès véritable de cette initiative.

1 Etude réalisée par l'Institut National de la Statistique (INS) sur Perception de la gouvernance et de l'intégrité au Cameroun, Une étude quantitative basée sur des résultats d'enquêtes statistiques auprès des ménages, Mai 2011, p.44.

2 ABE Claude, « Transformations de l'Etat et construction collective de l'action publique : la société civile camerounaise a-t-elle -une réelle autonomie » in Séminaire PTF sur les acquis de la société camerounaise, Yaoundé 27-28 Mai 2010, p.35.

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Conscient de cet enjeu, un cadre réglementaire a été arrêté depuis les réformes structurelles entamées par le Cameroun au tournant des années 1990, notamment les lois N°90/053 du 19 décembre sur les associations et N°99/014 du 22 décembre 1999 sur les ONG. On note aussi le Décret N°2001/150/PM du 03 mai 20013. Cette approche étant facilitée par la mise sur pied d'un Programme National de Gouvernance, élaboré le 29 juin 2000 et révisé pour la période 2005-2010, favorise les initiatives de la société civile à collaborer avec les pouvoirs publics.

A ce cadre réglementaire interne, s'ajoute un éventail d'accords internationaux et régionaux, dont les accords signés à Cotonou au Bénin le 20 juin 2000 et modifiés une première fois à Luxembourg le 23 juin 2005. Ces accords sont un fruit de partenariat entre les membres du groupe des Etats d'Afrique, de Caraïbes et du Pacifique d'une part, et la Communauté européenne et ses Etats membres, d'autres parts.

Lesdits accords ratifiés par le Cameroun, font de la société civile un outil indispensable dans la mise en exécution de la bonne gouvernance, tout en visant « l'amélioration du cadre institutionnel nécessaire à la cohésion sociale, à la démocratie, à l'économie de marché et l'émergence d'une société civile active et organisée 4».

Toutefois, la cartographie de la société civile camerounaise révèle de manière globale une diversité tant géographique, historique, culturelle, thématique qu'institutionnelle, reflétant le contexte d'une société civile spécifique selon les régions car, le territoire étant divisé en 10 régions. Le principal impact qui en découle est celui lié au niveau de la structuration de la société civile.

Ainsi, Cette prolifération des organisations de la société civile n'est pas de nature à favoriser une idéologie véritable de contrepouvoir dans l'optique de mener des actions effectives, afin de réformer les modalités managériales des politiques publiques. C'est dans ce contexte qu'est né le PASOC dans le sillage de favoriser une structuration meilleure des organisations de la société civile afin que les ANE puissent pleinement jouer leurs rôles d'intermédiations entre les populations et les pouvoirs publics.

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