ABSTRACT
PASOC is one of those programs which are embodied into the
cooperation between the European Union and the Republic of Cameroon. Its
objective is to sustain the initiatives built by the Cameroon's Republic in
other to facilitate the real participation of the SCO into the management of
public affairs. The implementation of this objective, in the town of
Yaoundé remains an updating project. This situation is the result of
some political, economic, social, and cultural difficulties faced by the SCOs
in the environment where they evolve. Difficult appropriation by the CSO
consultation mechanisms is the result of three realities that annihilate the
relevance of actions PASOC. It is in this case: the failure to take into
account the specificities of socio CSO then, the centralized nature of state
intervention in the operation of the program and at the end, the lack of
communication fluid between the focal points of the program and its relay
organs. The mobilization of two analysis grids namely: Olivier interactionism
of SARDAN and strategic analysis of Crozier and Friedberg , allow to dissect
carefully , the field in which unfolds the plurality of actors involved in this
process triggered by PASOC since 2007,date of its implementation.
Keywords: Ownership, International
Cooperation, coordination mechanism, Public Policy Program, European Union,
Civil Society
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INTRODUCTION GENERALE
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Tout au long de la période ayant suivi
l'indépendance du Cameroun en 1960, l'Etat a été le moteur
du développement économique et social du pays, régulant,
réglementant et ordonnant tous les domaines de la sphère publique
et sociale. Au milieu des années 1980, sous l'effet de la crise
économique, le rôle social de l'Etat et ses missions ont
diminué sous le coup des programmes d'ajustement structurels (PAS). Ces
programmes à l'instar de plusieurs autres politiques, ont
été conçus de façon binaire par les institutions
internationales et les pouvoirs publics camerounais. Mais au lieu de susciter
la croissance escomptée et l'amélioration des conditions de vie
des populations, les PAS engendrèrent l'effet contraire et
contribuèrent plutôt à aggraver l'exclusion sociale et la
pauvreté des couches sociales défavorisées.
Désormais convaincu de son incapacité à
intégrer dans sa politique sociale la forte croissance des demandes de
la mondialisation, le Cameroun semble être résolument
engagé dans un processus de développement participatif, avec la
mise en place de plusieurs dispositifs de concertation dans la gestion des
affaires publiques. On note entre autres, un cadre juridique en pleine mutation
depuis le 19 décembre 1990, l'approbation le 29 juin 2000, du Programme
National de Gouvernance (PNG), révisé pour la période de
2005-2010 avec pour principal objectif de consolider les relations de
partenariats entre le secteur public, le secteur privé, les citoyens et
la société civile. A celui-ci s'ajoute plusieurs documents de
stratégies ainsi qu'une multitude d'Accords Internationaux sur le sujet.
Ainsi, à l'instar de plusieurs pays coopérant avec l'Union
Européenne (UE), le Cameroun a bénéficié des
financements de l'IXème Fonds Européen de Développement
(FED), notamment avec la mise sur pied du Programme d'Appui à la
Structuration de la société Civile au Cameroun (PASOC).
Signé en effet le 20 février et le 29 mars 2007 entre la
République du Cameroun et la Commission Européenne, le PASOC se
présente comme un outil supplémentaire en matière de
gouvernance sur la pertinence des politiques publiques.
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I. CONTEXTE DE L'ETUDE
Avec un contexte économique largement influencé
par la propagation de la crise financière de 2008, le Cameroun comme
beaucoup d'autres pays traverse une récession orchestrée par le
ralentissement de la croissance mondiale, les exportations dans les secteurs du
bois, de l'aluminium et du coton1. Cette situation confronte le pays
à diverses difficultés liées à son
incapacité à trouver tout seul, des solutions palpables au
chômage, à l'insécurité, ou à un
système éducatif moins financé et inadéquat aux
besoins exprimés par le pays pour son développement.
En effet, selon une étude menée par la Banque
Mondiale (BM), la proportion de la population vivant en dessous du seuil de
pauvreté se stabilise autour de 40% depuis 2001. S'agissant des prix, le
taux d'inflation a connu une forte progression en 2008 pour se situer à
5,3% contre 2% en 2005 du fait de l'augmentation des prix des produits
alimentaires et des services de transport, en liaison avec la hausse du prix du
carburant à la pompe. Dans ce contexte, le seul apport de l'Etat
génère un ensemble de conséquences négatives sur le
succès des initiatives gouvernementales relatives à une
incohérence entre ses stratégies et les attentes des
populations.
Pourtant, la redéfinition de l'espace politique dans
plusieurs pays d'Afrique subsahariennes, suite aux conséquences
engendrées par les crises économiques au tournant des
années 1980 et 1990, n'épargne pas le Cameroun. Il s'agit d'un
nouvel acquis managérial qui s'articule sur la fin d'un processus
décisionnel unique, c'est-à-dire orchestré par le pouvoir
central de l'Etat pour l'introduction d'un modèle démocratique
étoffé par les ingrédients de gouvernance. A cet effet,
l'Etat participe au même titre que la base et d'autres acteurs dans la
dynamique managériale des affaires publiques. En effet,
l'évidence est manifeste sur les échecs successifs de relances
que ce pays expérimente, à l'instar d'autres Etats du continent,
contraignent ainsi ce dernier de manière impérative à se
rapprocher des populations à la base2. Et de ce point de vue,
la société civile semble disposer d'un peu plus d'atouts que tout
autre acteur dans le succès véritable de cette initiative.
1 Etude réalisée par l'Institut National
de la Statistique (INS) sur Perception de la gouvernance et de
l'intégrité au Cameroun, Une étude quantitative
basée sur des résultats d'enquêtes statistiques
auprès des ménages, Mai 2011, p.44.
2 ABE Claude, « Transformations de l'Etat et
construction collective de l'action publique : la société civile
camerounaise a-t-elle -une réelle autonomie » in Séminaire
PTF sur les acquis de la société camerounaise, Yaoundé
27-28 Mai 2010, p.35.
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Conscient de cet enjeu, un cadre réglementaire a
été arrêté depuis les réformes structurelles
entamées par le Cameroun au tournant des années 1990, notamment
les lois N°90/053 du 19 décembre sur les associations et
N°99/014 du 22 décembre 1999 sur les ONG. On note aussi le
Décret N°2001/150/PM du 03 mai 20013. Cette approche
étant facilitée par la mise sur pied d'un Programme National de
Gouvernance, élaboré le 29 juin 2000 et révisé pour
la période 2005-2010, favorise les initiatives de la
société civile à collaborer avec les pouvoirs publics.
A ce cadre réglementaire interne, s'ajoute un
éventail d'accords internationaux et régionaux, dont les accords
signés à Cotonou au Bénin le 20 juin 2000 et
modifiés une première fois à Luxembourg le 23 juin 2005.
Ces accords sont un fruit de partenariat entre les membres du groupe des Etats
d'Afrique, de Caraïbes et du Pacifique d'une part, et la Communauté
européenne et ses Etats membres, d'autres parts.
Lesdits accords ratifiés par le Cameroun, font de la
société civile un outil indispensable dans la mise en
exécution de la bonne gouvernance, tout en visant «
l'amélioration du cadre institutionnel nécessaire à la
cohésion sociale, à la démocratie, à
l'économie de marché et l'émergence d'une
société civile active et organisée 4».
Toutefois, la cartographie de la société civile
camerounaise révèle de manière globale une
diversité tant géographique, historique, culturelle,
thématique qu'institutionnelle, reflétant le contexte d'une
société civile spécifique selon les régions car, le
territoire étant divisé en 10 régions. Le principal impact
qui en découle est celui lié au niveau de la structuration de la
société civile.
Ainsi, Cette prolifération des organisations de la
société civile n'est pas de nature à favoriser une
idéologie véritable de contrepouvoir dans l'optique de mener des
actions effectives, afin de réformer les modalités
managériales des politiques publiques. C'est dans ce contexte qu'est
né le PASOC dans le sillage de favoriser une structuration meilleure des
organisations de la société civile afin que les ANE puissent
pleinement jouer leurs rôles d'intermédiations entre les
populations et les pouvoirs publics.
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