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Coopération internationale et appropriation parles osc des mécanismes de concertations avec l'état au Cameroun. Cas du programme d'appui à  la structuration de la société civile ( pasoc ) dans la ville de Yaoundé.

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par Théodore ENAMA AYISSI
Université Catholique dà¢â‚¬â„¢Afrique Centrale - Master 2 en Gouvernance et Action Publique 2013
  

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LE PASOC COMME UN DISPOSITIF EFFICACE D'APPROPRIATION
PAR LES OSC DES MECANISMES DE CONCERTATION AVEC L'ETAT
AU CAMEROUN

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En signant la convention relative au financement (CF 9624/CM) du Programme d'Appui à la Structuration de la Société Civile (PASOC), le 20 juillet 2007, la République du Cameroun et la Commission Européenne entendent matérialiser la contribution effective des OSC au coeur du développement socio-économique afin de lutter contre la pauvreté.

Ainsi, dans le cadre de ce travail qui voudrait saisir l'approche de l'appropriation par les OSC des mécanismes de concertation avec l'Etat dans le sillage du PASOC, il s'avère nécessaire de planter le décor sur le plan légal, juridique et institutionnel dans lequel le programme émane afin de schématiser ses visés et ses réalisations. De façon concrète, nous allons dans cette première partie, faire en premier lieu un briefing sur l'état des lieux des mécanismes de concertation entre OSC et pouvoirs publics au Cameroun, avant de comprendre en quoi est-ce que le PASOC se justifierait comme un dispositif efficace d'appropriation par les OSC des mécanismes de concertation avec l'Etat.

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CHAPITRE I :

REVUE SUR L'ETAT DES LIEUX DES MECANISMES DE CONCERTATION ENTRE OSC ET
POUVOIRS PUBLICS

Ce chapitre met en exergue le contenu de la pertinence des fondements du programme. Pour ce faire, il s'articule sur deux grandes parties qui développent de manière respective, la politique de concertation entre OSC et Etat à la fois sur le plan international et national, puis met en évidence les enjeux susceptibles de remettre en question cette politique.

I. FONDEMENTS DES MECANISMES DE CONCERTATION ENTRE LA

SOCIETE CIVILE ET LES POUVOIRS PUBLICS

La mise en oeuvre du Programme d'appui à la structuration de la société civile (PASOC) au Cameroun fait suite à une politique représentée aujourd'hui par le schéma directeur du programme national de gouvernance et d'autres documents politiques et juridiques dérivant à la fois au niveau international, régional et national. Il s'agit de la retombée des mesures qui ont été prises dans le secteur de la corrélation entre la société civile et les pouvoirs publics dans la conception et la mise en oeuvre des politiques nationales de développement.

A. Au niveau international et régional

Au niveau international, la problématique de la société civile et de son renforcement dans les pays du Sud est aujourd'hui omniprésente dans les politiques de coopération. Qu'il s'agisse de la Banque mondiale, l'Union européenne ou la plupart des coopérations bilatérales, les bailleurs de fonds ont adopté une approche multi-acteurs de la coopération qui maintient les Etats comme partenaires tout en reconnaissant aux organisations de la société civile un rôle dans la définition et la mise en oeuvre des politiques.

C'est ainsi que dans la retombée de la multitude d'accords internationaux justifiant la pertinence d'une consolidation des acquis de la société civile, on peut noter entre autres, de manière prioritaire, l'Accord de Cotonou 2000 et la déclaration de Paris de 2005.

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L'accord de Cotonou55 représente de manière fondamentale, un accord signé entre les Etats d'Afrique, Caraïbes et Pacifiques (ACP) d'une part et la Communauté Européenne et ses Etats membres d'autre part. Il s'agit de manière générale d'un partenariat qui vise à promouvoir et à accélérer le développement économique, culturel et social des pays ACP, tout en contribuant à la paix et à la sécurité par le biais de la promotion d'un environnement politique stable et démocratique.

De manière spécifique, il s'agit d'un partenariat centré sur la réduction, l'éradication de la pauvreté de manière cohérente avec les objectifs du développement durable et d'une intégration progressive des pays ACP à l'économie mondiale. De par ses fondements, cet accord s'inscrit dans une logique de management vouée à une interdépendance des apports des OSC et des pouvoirs publics dans l'optique de réaliser des avancées considérables en matière de gouvernance. Pris sous cet angle, l'accord de Cotonou 2000 est considéré comme un modèle innovateur dans les rapports de concertation entre société civile et pouvoirs publics.

Ainsi, par le biais des articles 2, 4 et 6 de cet accord de Cotonou et avec sa révision en 2005, l'accord met davantage l'accent sur la participation effective des OSC dans les processus de développement impulsés au sein des Etats. C'est ainsi que l'accès direct des ANE aux ressources des programmes indicatifs, afin qu'ils puissent profiter directement de financements via des contrats de subvention, devient un impératif catégorique pour l'UE.

En clair, l'analyse qui se prête à l'article 2 révèle de manière fondamentale que la Coopération ACP-CE se fonde sur un régime de droit. Par ailleurs, l'existence d'institutions conjointes guidée par un plan d'action sur l'efficacité de l'aide, met en branle le concept d'appropriation en matière de développement et de responsabilité mutuelle entre les pouvoirs publics, le secteur privé et les OSC. Elle s'exerce sur la base des principes fondamentaux suivants :

3. L'égalité des partenaires et l'appropriation des stratégies de développement : en vue de la réalisation des objectifs du partenariat, les Etats ACP déterminent, en toute souveraineté,

les stratégies de développement de leurs économies et de leurs sociétés dans le respect des éléments essentiels et fondamentaux ; le partenariat encourage l'appropriation des stratégies de développement par les pays et populations

55 Accord signé à Cotonou le 23 juin 2000, révisé à Luxembourg le 25 juin 2005 en suite, révisé encore à Ouagadougou le 23 juin 2010.

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concernés ; les partenaires de développement de l'UE alignent leurs programmes sur ces stratégies.

4. La participation : outre l'Etat en tant que partenaire principal, le partenariat est ouvert aux parlements ACP, aux autorités locales des Etats ACP et à différents types d'autres acteurs, en vue de favoriser la participation de toutes les couches de la société, du secteur privé et des organisations de la société civile à la vie politique, économique et sociale.

5. Le rôle central du dialogue, le respect des engagements mutuels et la responsabilité : les engagements pris par les parties dans le cadre de leur dialogue sont au centre du partenariat et des relations de coopération ; les parties oeuvrent en étroite collaboration pour déterminer et mettre en oeuvre les processus nécessaires permettant l'alignement et l'harmonisation de la part des donateurs, de manière à assurer aux Etats ACP un rôle central dans ces processus.

L'article 4 quant à lui, fonde la concertation entre OSC et pouvoir public en faisant mention de ce que les Etats ACP déterminent, en toute souveraineté, les principes et stratégies de développement, les modèles de leurs économies et de leurs sociétés. Ils établissent avec la communauté, les programmes de coopération prévus dans le cadre du présent accord. Toutefois, les parties reconnaissent le rôle complémentaire et la contribution potentielle des acteurs non étatiques, des parlements des Etats ACP et des autorités locales décentralisées au processus de développement, notamment au niveau national et régional. A cet effet, conformément aux conditions fixées dans le présent accord, les organisations de la société civile tout comme les parlements des Etats ACP et les autorités locales décentralisées, selon les cas participent au même titre que l'Etat et ses démembrements.

C'est dans cette mesure qu'ils

sont tenus informés et impliqués dans la consultation sur les politiques et stratégies de coopération, et sur les priorités de la coopération, en particulier dans les domaines qui les concernent ou qui les affectent directement, ainsi que sur le dialogue politique56

56 Art 2 Accord de Cotonou de 2000.

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Pour rendre effective cette concertation entre OSC et pouvoirs publics, l'accord s'attèle à mettre sur pied un ensemble de facilités relative à la formation et surtout au renforcement des capacités des OSC. C'est ainsi que conformément à cet accord, les OSC

Reçoivent une assistance au renforcement

des capacités dans les domaines critiques afin de renforcer les capacités de ces acteurs, plus particulièrement en termes d'organisation et de représentation ainsi que l'établissement des mécanismes de consultations, y compris les canaux de communication et de dialogue, et de promouvoir les alliances stratégiques 57.

La participation étant un impératif pour la promotion des approches de concertation entre OSC et Etat, l'Accord mentionne clairement que les OSC sont impliqués dans la mise en oeuvre des projets et programmes de coopération dans les domaines qui les concernent ou ceux dans lesquels ils possèdent un avantage comparatif58.

Quant à la déclaration de Paris de 2005, elle fonde la concertation entre pouvoirs publics et OSC sur la base d'une stratégie dans laquelle, les pays développés et les pays en développement, les chargés de promotion du développement, et les responsables d'organismes bilatéraux et multilatéraux ont pris la ferme résolution de mener des actions ambitieuses, se prêtant à la participation des populations bénéficiaires à l'élaboration et au suivi de la mise en oeuvre des politiques de développement. Cela a constitué un point déterminant au cadre d'expression des organisations de la société civile dans la dynamique de concertation avec les pouvoirs publics sur les politiques nationales de développement.

Au niveau régional, les fondements d'un cadre de concertation entre pouvoirs publics et OSC découlent de ce que le décalage entre l'Etat et le citoyen est constamment attribué à l'indifférence des dirigeants au sort de leurs populations. Ainsi, en réponse à ces besoins, l'Union Africaine (UA) a prévu la création d'un Conseil Economique, Social et Culturel (ECOSOCC) qui est une assemblée plénière des organisations de la société civile. Il s'agit d'un mécanisme qui fait état d'un nouveau contrat social entre les dirigeants africains et leurs peuples. Le but visé est de créer un espace de concertation entre les OSC et les pouvoirs publics.

57 Ibid.

58 Ibid.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984