2.2 Impact des techniques de travail du sol sur le
système racinaire des cultures
Le contexte climatique et socio économiques actuels,
obligent les agriculteurs à se tourner de plus en plus vers les
techniques culturales simplifiées. Ces techniques vont du simple labour
au labour réduit ou au zéro-labour dans les conditions
extrêmes. En effet, le système de travail du sol "labour" est un
facteur déterminant pour l'installation des cultures, assure une
croissance normale et par la suite améliore le rendement des plants
(Atkinson et al., 2007). Ainsi, l'observation de bonne pratique de
travail ou gestion des terres agricoles protège l'eau du sol et limite
l'érosion sous ces différentes formes. De ce fait, le travail du
sol met à la disposition des plantes à travers le système
racinaire les substances nutritives essentielles pour leur croissance. Par
ailleurs, seule les racines sont capable d'explorées la quantité
d'eau et des éléments nutritifs disponibles dans le sol et
peuvent influencer le rendement des cultures (Merrill et al., 1996,
2002; Stone et al., 2001).
De même, les techniques de travail du sol ont une
influence profonde sur la forme et le développement des racines d'autant
puisqu'elles touchent de nombreux aspects de l'environnement des racines (Salih
et al., 1998), comme : l'humidité et la température du
sol, la porosité et la concentration en oxygène, la distribution
de la matière organique, la
EFFETDES DIFFERENTS SYSTEMES DE TRAVAIL DU SOL SUR LA
BIOMASSE RACINAIRE DU COTONNIER ET LA
DISPONIBILITE D'EAU DANS LE BASSIN VERSANS D'OURI YORI
8
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
mobilisation des substances nutritives et la configuration
physique des sols en surface. Il est montré que le développement
du système racinaire du cotonnier est affecté par les
différentes manières de travail du sol et peut aussi influencer
le rendement de la culture (Salih et al., 1998). De nombreux auteurs
suggèrent que le mode de travail du sol peut entrainer la compaction des
terres et par voie de conséquence augmente la résistance à
la pénétration et à la croissance des racines (Raper et
al., 2000; Raza et al., 2007). De même, Wright et
al. (2008) ont montré que dans les conditions de zéro
labour, le compactage des horizons peut limiter le développement des
racines et par ricochet réduire la biomasse racinaire.
Pourtant, les racines constituent la composante fondamentale
qui assure le fonctionnement et donc la production de la plante. Tout de
même, elles sont déterminantes dans de multiples fonctions de la
plantes. Par exemple, les racines assurent l'approvisionnement en eau et en
éléments nutritifs de celle-ci. Elles contribuent aux
équilibres hormonaux qui contrôlent la croissance et le
mécanisme de développement de la plante. Il serait donc important
d'avoir un système racinaire bien développé,
précisément en profondeur. En outre, l'absorption en eau qu'en
nutriment des plantes dépend non seulement de la distribution
harmonieuse du système racinaire et de la portion colonisée, mais
aussi, de l'évolution de celui-ci au cours du cycle
végétatif. De ce fait, le choix du système de labour est
fonction de la zone d'exécution et tributaire des cultures, des types de
sol et du climat. (Rasmussen, 1999). Aussi, les différentes pratiques de
travail du sol influencent-t-elles aussi bien les caractéristiques
physiques, chimiques que biologiques de celui-ci et entraine le
développement du système racinaire et le rendement des cultures
(Çarman, 1997; Ozpinar et Cay, 2006; Rashidi et Keshavarzpour, 2009).
Par ailleurs, les différents modes de travail du sol, allant du labour
au semis direct affectent l'état structural du sol. Ainsi, la
densité des racines, le poids et même la longueur des racines sont
des paramètres importants liés à l'exploitation des
terres. Les racines interviennent dans l'utilisation efficiente des
éléments nutritifs (Groot et al., 1995).
La production du coton est sujette à des contraintes
qui ralentissent son développement harmonieux. Outre, les
problèmes liés aux pratiques inappropriées, comme par
exemple la dégradation et la baisse de la fertilité des terres,
la production racinaire du coton est influencée par les stresses
hydriques, la résistance mécanique du sol, la densité
apparente et la température du sol. Ce dernier, pour une valeur
supérieure à 35°C réduit significativement le taux de
croissance des racines du cotonnier (Nielson, 1974). L'effet du compactage est
également préjudiciable à la prolifération des
racines.
EFFETDES DIFFERENTS SYSTEMES DE TRAVAIL DU SOL SUR LA
BIOMASSE RACINAIRE DU COTONNIER ET LA
DISPONIBILITE D'EAU DANS LE BASSIN VERSANS D'OURI YORI
9
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Il ressort des résultats obtenus par Aikins et
al. (2012) que les différents traitements de labours
testés n'avaient pas d'effet significatif sur la longueur des racines de
Zea mays. Cependant, le traitement zéro-labour produit des
longueurs relativement plus courtes comparativement aux autres traitements sols
labourés. Le travail conduit par Upendra (2005) met en exergue, l'effet
significatif de l'interaction du labour et de l'engrais sur la production
totale de biomasse et l'accumulation de l'azote dans la couche 0-120 cm des
plants de cotonnier. Malgré la récession des travaux
scientifiques inhérents à l'évaluation totale de la
biomasse racinaire des plantes, quelques études ont été
menées surtout en Côte d'Ivoire et au Sénégal
(Chopart, 1985). C'est ainsi que l'effet du labour sur la dynamique racinaire
du maïs a été examiné. Il ressort que le labour a une
influence favorable sur celui-ci (Nicou, 1976 et Chopart, 1994).
Le rendement des cultures est inhérent à la
croissance optimale des racines et lorsque le sol maintien un bon état,
permet un système racinaire pourvu, profond et expansive (Abou-Hamdeh,
2003).
|