2.1.2 Avantages et limites des modes de labours
Dans les systèmes de production agricole le travail du
sol en général est un facteur déterminant mais en
particulier le labour. Selon les régions et les niveaux d'adoption les
labours se diversifient allant de simple labour conventionnel au semis direct,
sans occulter le minimum labour. Cependant ces différentes pratiques de
travail du sol revêtent des atouts aussi bien que des effets pervers sur
diverses composantes du sol et des cultures. Le labour manuel est une technique
ancestrale pratiquée par les agriculteurs pour de multiples objectifs.
Tel que l'assainissement des parcelles pour une meilleure préparation du
nid des semences. Le labour assure une croissance et un développement
harmonieux des racines (Köller, 2003). Cette technique de travail du sol a
évolué de l'usage des outils rudimentaires (houe : dada selon les
régions) à la pratique de la culture attelée voir
l'utilisation des tracteurs (mécanisation agricole). Selon Claassen
(1996), le labour conventionnel permet une bonne incorporation des mauvaises
herbes et des résidus de récolte. Il apparait bien adapté
aux sols mal drainé. Les résultats issues des travaux de
recherche des auteurs Chopart et Nicou (1976), Köller (2003) et Abdellaoui
et al. (2011), soulignent l'importance du rôle clé joué par
le labour conventionnel tant dans l'amélioration de la structure du sol
(porosité) que dans l'augmentation du rendement des cultures.
Cependant, que le labour soit effectué manuellement ou
à la charrue, il présente des effets néfastes sur les
propriétés physico chimiques ou biologiques du sol. Il semble
être susceptible de réduit l'humidité du sol et
prédispose les composantes du sol à toute forme d'érosion
(Claassen, 1996 ; Fowler, 2001 et Knowler et al., 2007). Certains
auteurs pensent que la forme surélevée que présente le
labour conventionnel expose les billons à une forte
pénétration des rayons lumineux ce qui en revanche
accélère la minéralisation de la matière organique
et l'évaporation du sol (Claassen, 1996 et Kribaa, 2001).
En effet, la productivité des terres est
étroitement liée à la façon dont elles sont
manipulées. Les systèmes de travail du sol tels que le minimum
labour ou le zéro labour sont
EFFETDES DIFFERENTS SYSTEMES DE TRAVAIL DU SOL SUR LA
BIOMASSE RACINAIRE DU COTONNIER ET LA
DISPONIBILITE D'EAU DANS LE BASSIN VERSANS D'OURI YORI
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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
des techniques culturales simplifiées qui ont fait
récemment l'objet de nombreuses recherches. Ainsi, il a
été constaté par Pat et Walter (2006), que les techniques
de travail du sol simplifiées améliorent la structure, la
matière organique du sol et diminuent le lessivage des
éléments nutritifs. Le niveau de dégradation des sols se
trouve réduit dans les systèmes de culture associant les
techniques culturales simplifiées (Abdellaoui, 2011). Elles se sont
avérées significativement positif dans le stockage du carbone
ainsi que la conservation de l'eau disponible pour les plantes (Roger-Estrade
et al., 2011 et Ying et al., 2013). Labreuche et al.
(2011), ont montré l'importance de la technique du zéro
labour dans la réduction des émissions de gaz à effet de
serre. Toutefois, ces systèmes de travail du sol sont
caractérisés par des contraintes qui varient selon les conditions
pédoclimatiques. La réduction de la porosité des sols
liés aux systèmes de travail du sol entraine l'augmentation de la
densité apparente. Ce qui accélère la compacité de
ces sols. L'une des conséquences peut être, la réduction de
la capacité des racines à pénétrer les zones
compactes (Singh, 2006 et Wlkowski et al., 2008). Du point de vue
entretien, la pratique du zéro labour exige une forte dépendance
vis-à-vis des herbicides chimiques et augmente le nid des insectes due
au maintien des résidus de récolte à la surface du sol
(Claassen, 1996 et Wlkowski et al., 2008).
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