2.3 Influence des techniques de travail du sol sur les
propriétés physico chimiques du sol
Les techniques culturales simplifiées (TCS) prennent
d'ampleur considérable à travers le monde, le fruit des efforts
consentis dans les pratiques améliorées de gestion optimale et de
conservation des terres. Ainsi, les Etats-Unis, le Brésil et l'Argentine
ont exploité respectivement environs 26, 25 et 20 Million d'hectares de
terres en mode de travail sans labour (Derpsch et al., 2010).
L'influence majeure du changement de mode de travail du sol
est essentiellement la modification dans la localisation du carbone organique,
avec un taux de variation marqué dans les situations sans travail du
sol. Balesdent (1997) a rapporté que ce taux devient très fort
dans les huit premiers centimètres et signale l'absence de
différence en dessous de 25 cm. En effet, le même auteur, montre
qu'en semis direct plus de 50% du carbone organique récent se trouve
dans les quatre premiers centimètres et seulement 20% se situe en
dessous de 25 cm. La technique sans aucun travail mécanique
préalable du sol apparait comme un système durable de gestion des
terres agricoles. Il assure une meilleure protection du sol, de l'eau et de la
biodiversité (Campbell, et al., 1996 ;
Hobbs, et al., 2007 ;Calegari, et al.,
2008). En effet, certains auteurs attestent qu'une
réduction de labour engendre une croissance accrue de l'activité
microbienne et de la biomasse, contrairement à un système sous le
labour conventionnel (Von Lützow et al., 2002 et Feng et
al., 2003).
EFFETDES DIFFERENTS SYSTEMES DE TRAVAIL DU SOL SUR LA
BIOMASSE RACINAIRE DU COTONNIER ET LA
DISPONIBILITE D'EAU DANS LE BASSIN VERSANS D'OURI YORI
10
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Les variations intra et interannuelles de l'état
structural des premiers 30 cm du sol associé à la limitation du
labour peut réduire la vitesse d'infiltration de l'eau et même
l'enracinement des cultures. Toutefois, l'effet bénéfique de la
suppression du labour serait l'atténuation de l'érosion hydrique.
Cette dynamique doit être étudiée en tenant compte des
parcelles d'un bassin versant. La prolifération des activités
microfaunes du sol contribue fortement en milieu tempéré à
l'aération et au drainage du sol (Aina, 1984; Kretzschmar, 1989,
Jégou et al., 1998a et b).
A l'issu des résultats d'une étude menée
par l'ITCF et l'INRA (Balesdent, 1997) après 20 ans
d'expérimentations ont permis de comparer l'effet de deux
systèmes de travail du sol sur la distribution de la matière
organique et leur évolution. Il a été constaté une
légère augmentation de la matière organique (+7%)
comparé au stock initial dans le traitement avec labour. Par contre, le
zéro labour (semis direct) conduit à une plus forte accumulation
de matière organique dans le sol de (+ 13%) du stock initial (Balesdent,
1997).
En effet, il a été découvert que les
techniques intensifiées de production (travail mécanique,
protection phytosanitaire) dans les agroécosystèmes de l'Europe
de l'ouest ont conduit à des dégradations sérieuses de ces
écosystèmes. L'une de ces conséquences alarmantes est la
diminution des activités lombriciennes de ces sols, ce qui pourrait
entrainer une perturbation de l'état structural du sol et du recyclage
de la matière organique (Cluzeau et al., 1987 et Cluzeau et
al., 1990). Plus tard Chopart (1993) a montré que malgré
les impacts, le labour conventionnel revêt un effet majoré
dès le début du cycle de la culture, en occurrence des
céréales avec des différences significatives au cours de
la montaison du maïs par exemple.
L'utilisation des résidus de récolte repartis
sur les parcelles de culture entraine une amélioration de la
matière organique et réduit l'évaporation du sol (Wang et
al., 2011). Ainsi, Dzienia et al. (2001) ont montré
une augmentation de l'accumulation de potassium assimilable dans les sols en
semis direct et dans les systèmes de travail réduit du sol par
rapport aux techniques classiques. Les effets bénéfiques des
différents modes de travail du sol comparés montrent des teneurs
élevées en azote et en matière organique ainsi que le
phosphore assimilable sous le système zéro-labour que la
technique de labour conventionnel (Ying et al., 2013). Le travail du
sol influence aussi la dynamique de la matière organique du sol à
travers les modifications des conditions climatiques (température,
teneur en eau, etc.) et l'action mécanique régulière
exercée sur la structure du sol (Balesdent, 1997).
MATERIELS & METHODES
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