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L'application par le Cameroun des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques.

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par Dieudonné MEVONO MVOGO
Limoges, France - Master II Droit International et Comparé de là¢â‚¬â„¢Environnement ( DICE) 2016
  

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B. La pression des instances nationales

Elle est également importante. La pression exercée sur l'Etat au niveau national pour l'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques est portée par la société civile, les partis politiques et les institutions politiques nationales. Pour ce qui est du contrôle institutionnel, il s'effectue essentiellement au parlement et d'autres institutions de contrôle de l'action publique : les institutions de lutte contre la corruption, les institutions de protection des droits de l'Homme.

Le Parlement est l'organe de contrôle de l'action du Gouvernement. A travers le jeu de questions orales, les parlementaires peuvent interpeller le gouvernement sur n'importe quelle question, exception faite de celles qui relèvent du secret défense. Ainsi, il est de la compétence du parlement de contrôler l'action du gouvernement sur l'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques. Ce jeu de questions orales peut aussi laisser place aux commissions parlementaires. Ces commissions ont pour compétence de mener les investigations sur les programmes, les projets et les actions concourant à la lutte contre les changements climatiques. Il ressort du Règlement Intérieur de l'Assemblée Nationale du Cameroun que celle-ci comporte neuf (09) commissions générales. Parmi ces commissions, il y en a qui traitent des questions portant sur les changements climatiques, tout au moins de manière induite. C'est le cas de la « Commission de la Production et des Echanges : agriculture, élevage, eaux et forêts, chasse, pêche, énergie et industries, tourisme, recherche scientifique, consommation, commerce intérieur et extérieur...»70. Ces secteurs portent sur les changements climatiques. Cependant, la question de sincérité des contrôles que pourrait mener cette commission demeure en vigueur.

70 Voir L'alinéa H de l'article 21 du Règlement Intérieur de l'Assemblée Nationale (Loi n° 73/1 du 08 juin 1973 portant Règlement de l'Assemblée Nationale modifié par :

- la loi n° 89/13 du 28 juillet 1989 ; - la loi n° 92/004 du 14 août 1992 ;

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En outre, la Commission Nationale des Droits de l'Homme et Libertés du Cameroun (ci-après : « CNDHL ») peut contrôler l'application des instruments de lutte contre les changements climatiques. Créée par la Loi N° 2004/016 du 22 Juillet 2004, la commission est chargée : « de la consultation, l'observation, l'évaluation, du dialogue, de la concertation, de la promotion et de la protection en matière de droit de l'Homme »71. Pour réaliser ses missions, la Commission a été constituée en sous commissions. Au rang de ces sous commissions, il convient de préciser qu'il existe une sous-commission des « questions spéciales ». Ce groupe de travail traite des questions variées : la corruption et des droits de l'Homme, droit à la paix, droit au développement et à un environnement sain et les changements climatiques, pour ne citer que celles-là. Dès lors, à travers cette sous-commission, la CNDHL peut contrôler l'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques72. Enfin, la Commission Nationale Anticorruption (ci-après : « CONAC ») pourrait contrôler l'application des instruments juridiques de lutte contre les changements climatiques. De fait, cette institution, créée par décret n° 2006/088 du 11 mars 2006, est chargée entre autres de mener des investigations pour la lutte contre la corruption. D'autres organes administratifs interviennent dans le contrôle de l'application des instruments juridiques pour veiller sur la gestion des fonds alloués à la lutte contre les changements climatiques. Il s'agit en réalité du Conseil de Discipline Budgétaire et Financière (ci-après : « CDBF »).

Quant à la société civile, les associations et ONG, les médias ont une influence. Ces acteurs interviennent soit parce qu'elles ont compétence dans le domaine de l'environnement à l'instar du CED, soit parce qu'elles interviennent dans le domaine de la gouvernance (à l'instar de Transparency International). Ces associations réalisent des études et établissent des rapports dans lesquels elles soulèvent les manquements à l'activité de mise en oeuvre des mesures environnementales de manière générale. Pour ce qui est des médias, ils jouent le rôle de relais pour des critiques, observations qui pourraient être faites en vue d'améliorer le système d'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques.

En conclusion, le suivi et le contrôle de l'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques se caractérisent par une diversité d'organes. En ce qui concerne le suivi, il est constitué d'organes de suivi internationaux composés d'organes politiques, administratifs et techniques. Au niveau national, il y a le suivi réalisé par le point focal et des outils de suivi. Quant au contrôle, il se résume également aux

- la loi n° 93/001 du 16 août 1993 ;

- la loi n° 2002/005 du 02 décembre 2002 ; - la loi n° 2014/016 du 09 septembre 2014).

71 Site de la Commission Nationale des Droits de l'Homme et Libertés du Cameroun. http://www.cndhl.cm/ consulté le 11 août 2016.

72 Ibidem.

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procédures nationales et internationales, partagées entre les organes juridictionnels et non juridictionnels. Cependant, ce suivi et ce contrôle présentent des limites, au regard des insuffisances des organes chargés de les animer.

CONCLUSION DE LA PREMIERE

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L'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques par le Cameroun traduit la volonté de ce pays. Cette volonté est expressive dans la réception et l'exécution de ces instruments en droit camerounais. Par ailleurs, les procédures nationales et internationales sont adoptées pour le suivi de cette application. En outre, les organismes nationaux et internationaux, à la fois juridictionnels et non juridictionnels contrôlent l'application de ces instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques. Cependant, cette volonté camerounaise est confrontée à un certain nombre de difficultés.

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