Analyse des effets des fluctuations des produits pétroliers sur l'inflation en république démocratique du Congo de 2002 à 2011.( Télécharger le fichier original )par HUGUES - SALOMON MUSAKA BABABO Université de Kinshasa - LICENCE EN SCIENCES ECONOMIQUES 2012 |
1.1.3. Le processus de l'inflation1.1.2.1. Définition« Le processus inflatoire s'entend comme l'ensemble des différentes étapes qu'un type d'inflation peut franchir »25(*) Après avoir mis l'inflation à l'abri de toute confusion, il convient de souligner son caractère polymorphe, vu qu'elle se camoufle sous plusieurs étapes, et dont l'identification se base sur l'importance du taux de croissance annuel du niveau général des prix. 1.1.2.2. Etapes de l'inflationL'unanimité des économistes table sur quatre étapes de l'inflation, qu'on les présente dans un rythme croissant du taux d'inflation : Ø Première étape : l'inflation courte et cumulative Elle se caractérise par une flambée (une augmentation soudaine) et généralisée des prix. De manière générale, sur l'année, la hausse des prix ne peut dépasser 2%. Ø Deuxième étape : l'inflation rampante ou modérée Dans ce cas, sur l'année, la hausse du prix général peut varier entre 3% à 5% pour les économies avancées, 3% à 2O% pour les économies sous développés. Ø Troisième étape : l'inflation déclarée ou ouverte La hausse du niveau générale des prix dans ce cas, peut varier entre 20% et 100% sur l'année. Trois caractéristiques peuvent être relevées à ce niveau : · La fuite généralisée devant la monnaie, recherche des valeurs refuges, dollarisation ; · La désorganisation des marchés intérieurs illustrée par la dispersion des prix et la perturbation des prix relatifs ; · La perte de subsistance (transfert d'une partie de production pourtant destinée à la consommation locale, à l'intérieur à la recherche des gains de change.) Ø Quatrième étape : l'inflation galopante ou hyperinflation (au de-là de 100%) Les caractéristiques décrites au niveau de niveau de l'inflation déclarée restent mais s'aggravent. L'expansion monétaire est le résultat d'un phénomène de rattrapage à la hausse antérieure des prix. Cependant, elle génère un accroissement des prix qui lui est nécessaire. « Toute réponse en termes d'augmentation de l'offre de monnaie est ravalée par la hausse des prix qu'elle entraîne. D'où l'image du serpent qui se mord la queue »26(*) Selon certaines études, seule l'inflation par la demande d'origine monétaire peut franchir toutes ces étapes. Souvent l'inflation par les coûts et structurelle sont de faible ampleur et s'arrête au niveau de l'inflation rampante ou modérée. Phillip CAGAN définie l'hyperinflation en 1956, sous la direction de Milton FRIEDMAN, comme suit : « commençant dans le mois où la hausse des prix dépasse 50% »27(*). Ainsi, c'est la période durant laquelle le niveau d'inflation se maintient au-dessus de 50% par mois. Historiquement, ce « phénomène a été remarqué en Allemagne après la première guerre mondiale lorsque le volume de la monnaie en circulation a été multiplié par 7 millions et les prix par 10 millions sur les seize mois qui précédèrent novembre 1923 »28(*). D'autres exemples d'hyperinflation se produisirent aux « Etats-Unis et en France à la fin du XVIIIe siècle »29(*). A ce niveau, il faut noter que la désinflation et la déflation ne constituent pas des formes d'inflation, « elles sont les deux autres phases du cycle de l'évolution du niveau général des prix qui peut être comme suit » 30(*) : Niveau général des prix Niveau général des prix Niveau général des prix 251645952Courbe1-1 : cycle d'évolution du niveau général des prix Temps 251644928 Déflation 251649024 Inflation 251646976 Désinflation 251648000 Si on observe le niveau général des prix, on peut définir la désinflation comme la diminution du taux de croissance des prix, c'est-à-dire qu'on assiste à une décélération qui continue à augmenter, mais en ralentissent d'une année à l'autre. Si ce processus de désinflation continue à progresser, on assiste inévitablement à la phase la plus perverse du cycle, celle de la déflation. Inversement à l'inflation, la déflation, ou l'inflation négative, se définie comme la « baisse soutenue du niveau général des prix »31(*).« Généralement, elle est associée à des périodes de contraction économique, telles que la baisse de la production et la hausse du chômage »32(*). Finalement, il ne faut pas passer sans mettre l'accent sur la stabilité des prix, la période qui sépare la désinflation de la déflation, et qui peut être définie comme une situation au cours de laquelle la hausse des prix est négligeable ou nulle. Si cette situation est reconnue par l'unanimité des économistes, comme la plus favorable au développement économique, c'est que par analogie, un taux d'inflation apprivoisé semble utile pour chaque économie. De ce fait, la mesure des taux d'inflation se classe parmi les questions primordiales dans notre travail. Cette question fait donc l'objet de la sous- section suivante : * 25 NGONGA NZINGA Vincent et al, Cours de politique monétaire et questions spécifiques pour la RDC, session spécial Destiné aux auditeurs, Banque Centrale du Congo, éd de juillet 2011, p.25 * 26Idem * 27 CAGANPhillip,Studies in quantity theory of money, éd. Chicago Press, 1956, p49 * 28 PING J, Cité par MBOLOKO, Incidence de l'évolution des prix des produits pétroliers sur le marché Kinois, p.61. * 29 P. JAIRID, Economie du marché, éd. PUF, 1967, p.19. * 30 Paul LUWANSANGU, notes manuscrites séminaire de première licence en économie monétaire, FASEG, UNIKIN, 2011. * 31 LUWANSANGU Paul, idem * 32 MVUDI MATINGU Séraphin, Notes de cours d'économie du travail 2èmelicence, FASEG, UNIKIN |
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