Analyse des effets des fluctuations des produits pétroliers sur l'inflation en république démocratique du Congo de 2002 à 2011.( Télécharger le fichier original )par HUGUES - SALOMON MUSAKA BABABO Université de Kinshasa - LICENCE EN SCIENCES ECONOMIQUES 2012 |
1.1.2.Débats sur l'inflationSelon les monétaristes, « l'inflation est un phénomène essentiellement monétaire dans ses causes, ses manifestations et ses propagations »18(*) De ce point de vue, la principale cause de l'inflation réside bien dans le déficit budgétaire. L'idée est que lorsque le financement du déficit budgétaire se fait par les avances de la Banque Centrale au profit du trésor, il en résulte un accroissement de la masse monétaire sans contrepartie réelle. Il y a donc une rupture de l'équilibre entre la demande globale et l'offre globale qui ne peut être rétabli que par l'augmentation des prix intérieures. Néanmoins, « des nombreux auteurs soulignent que les inflations chroniques récentes présentent une particularité de ne pas faire ressortir la relation linéaire temporelle positive significative entre le déficit budgétaire conventionnel, le montant du seigneuriage et le taux d'inflation »19(*). « Les keynésiens, quant à eux, considèrent l'inflation comme un phénomène économique global. L'inflation apparaît donc à la fois comme un phénomène de production, de revenu et de dépense »20(*). Le phénomène des prix n'est qu'une conséquence et non pas l'inflation elle-même. « Cette interprétation réintègre l'inflation parmi les phénomènes réels et permet d'expliquer les conséquences économiques de l'inflation sur la production. Les partisans de cette thèse souligne même que l'inflation est l'une des principales causes du déficit budgétaire.»21(*) Les effets de l'inflation sur le déficit budgétaire sont nombreux. Mais le principal demeure « l'effet Keynes-Tanzi-Olivera »22(*), selon lequel une inflation élevée provoque une réduction automatique des recettes budgétaires réelles en réduisant le rendement des autres formes d'impôts. « En effet, malgré des efforts effectués pour prélever les impôts dans les délais le plus raisonnables, un décalage d'un mois entre le moment de la déclaration et le moment de paiement suffit à réduire la valeur réelle des encaissement de l'Etat au cours de ce mois en cas d'inflation chronique »23(*). En plus, selon « Dornubush, Sturzenneger et Wolf »24(*), il se produit un effet psychologique de fuite devant la taxe, de telle sorte que les agents économiques préfèrent différer le moment où ils paient leurs impôts dans la mesure où la sanction qu'ils encourent risque d'être moins élevés que l'érosion en valeur réelle de leurs impôts. Cet élément a pour effet de renforcer l'effet Keynes-Tonzi-Olivera. * 18 MILTON Friedman (1959), cité par Waka N., La demande de monnaie dans un pays en développement : cas du Zaïre 1960-1990, thèse en sciences économiques, ULB, 1994, p.76. * 19.BRUNJ.F , L'inflation chronique : le cas de l'Argentine et d'Israël, thèse nouveau régime, Université d'Auvergue, Clémon-Ferraud, septembre, 1995, p.60. * 20 BOFOYA KOMBA Beaujolais, Relation Seigneuriage-Inflation en RDC, thèse, 2006-2007, p.22. * 21Idem * 22. BRUN J.F., (1995), op.cit., p.72. * 23 BOFOYA KOMBA Beaujolais (2006-2007), ibidem. p.23. * 24 Cité par BRUN J.F, ibidem. p.73. |
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