4- LES PRATIQUES DES AUTORITES TRADITIONNELLES
Les pratiques des autorités traditionnelles, acteurs
qui constituent une partie indispensable de la société civile
dans le cadre de ce projet ont joué en rôle important. En effet,
les autorités traditionnelles ont canalisé toutes les actions
développées dans les quartiers pour assurer la bonne marche du
projet. Leurs rôle d'instigateur du civisme et des bonnes pratiques
citoyennes qu'elles ont su mener auprès des populations a servi de
relais pour le volet médiation sociale du projet assuré par
l'A2D. L'adhésion des chefs de groupements ou de cantons, des chefs de
quartiers, des chefs de block et des leaders d'opinions au plan civique a
été un indicateur capital de la cohésion totale entre le
promoteur du projet et les bénéficiaires que sont les populations
riveraines de ces zones pour l'approvisionnement en eau potable.
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Sur le terrain dès l'arrivée des équipes
d'exécution du projet dans les différents sites des travaux pour
la pose des canalisations, la prise de contact avec les autorités
traditionnelles a toujours été un déterminant du
succès des opérations dans ces zones. L'échange entre les
différentes chefs et les équipes du projet a toujours
été un producteur des informations importantes sur la zone
d'exécution des travaux. L'historique de la zone et la géographie
physique et humaine des sites que les chefs présentaient aux
équipes des ouvriers donnaient une valeur ajoutée au projet en
valorisant l'autorité de ces chefs auprès de leurs populations.
Ceci traduit une application parfaite du concept de «
participation collective » que voudrait développer l'A2D
dans les projets de développement comme CAMWATER Phase II. C'est par
exemple le cas de Mboko, Village, Nyala châteaux, Ndogpassi I et II,
Logbessou, et Bonantoné où les différentes rencontres avec
les chefs de ces zones ont facilité l'organisation des audiences
foraines par l'A2D pendant lesquelles les chefs ont réalisé de
fortes mobilisations de leurs populations pour des campagnes d'information et
sensibilisation des riverains du projet.
Photographies 41 et 42 : l'Implication des
autorités traditionnelles et locales dans le cadre du projet d'adduction
d'eau potable à Douala. Source : Enquête
terrain 2013-2014, Cliché : ESSAPO
Daniel.
5- LES PRATIQUES DES POPULATIONS RIVERAINES
Pour ce qui est des populations riveraines, leurs pratiques
sont marquées par deux tendances. La première est celle qui
démontre une adhésion massive des populations au tour du projet
facilitant ainsi l'action préventive visant à poser des actes
citoyens pour éviter l'occurrence d'un éventuel accident sur les
différents sites. Ici l'action principale des populations était
de libérer les trottoirs, les emprises des routes où passe le
tracé. Le déguerpissement de ces populations impliquait la
destruction de leurs baraques et kiosques pour les commerçants et les
lieux d'habitations (maison) pour les autres habitants de ces zones. Ainsi le
respect des codes sécuritaires des zones de travaux publics était
remarquable.
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La seconde tendance des pratiques des populations riveraines
était largement le contraire de la première. Ici le refus de
libérer les emprises des routes et les trottoirs pour la plupart des
commerçants était remarquable. Ceci avait un impact
considérable pour le projet, car il fallait avoir beaucoup de tact de
patience et de méthode pour amener ces populations à comprendre
l'importance de la mise en oeuvre d'un tel projet, les raisons du choix des
sites pour implanter les réseaux ainsi que la nécessité
pour elles de quitter les lieux temporairement ou définitivement.
D'autres pratiques négatives ont également
été remarquées. Par exemple celles qui sont
associées aux pratiques non civiques comme les casseurs des tuyaux de
distribution d'eau potable dans les quartiers afin de recueillir de l'eau pour
les ménages. Cette activité est généralement
pratiquée par les populations non abonnées au réseau de
distribution CDE. Il nous a été aussi signalé que celle-ci
trafiquent également les compteurs d'eau. Enfin nos observations nous
ont permis de remarquer des conditions non hygiéniques et non
indiquées pour les lieux où on s'approvisionne en eau potable. La
distance entre les réseaux d'égouts, les fosses sceptique, les
latrine et les puits d'eau dans les concessions.
Photographies 43 et 44 : Pratiques de
certaines populations riveraines à l'issue de la destruction d'un
tuyau de distribution d'eau en zone marécageuse sur l'axe Agip À
feux rouge Bessengué. Source
: Enquête de terrain Janvier 2014, Cliché
: ESSAPO Daniel.
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