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Gestion des risques environnementaux dans le projet Camwater phase II à  Douala.

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par Daniel ESSAPO
UNIVERSITE DE DOUALA-CAMEROUN - MASTER PROFESSIONEL EN ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMNT DURABLE 2013
  

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4.2.2 Classification des Risques Socio-Ecologiques en fonction de leurs Intensités :

Légende des différents types de scénarii à risques Socio-Ecologiques

Scénario A = Risque de pollution et explosion Scénario B = Risque lié au manque d'hygiène Scénario C = Risque de glissement de terrain

Scénario D = Risque de conflit socio-culturel et risque lié à l'organisation du travail

108

Fig 15: Graphique démontant l'intensité des risques Socio-
Ecologiques dans la zone de Bonaberi Nouvelle Route

(Cimetière)

10%

20%

30%

40%

Scénario A Scénario B Scénario C Scénario D

109

La prise en compte des risques socio-écologiques dans un projet d'adduction d'eau potable en milieu urbain est très importante. Elle déterminera la pertinence, l'efficacité du projet face aux obstacles rencontrés (impacts) et efficience au vue des objectifs définis dans les termes de références dudit projet. C'est le cas de celui de CAMWTER Phase II à Douala où nous avons observé les différentes activités par une présence active en quantité d'agents sensibilisateurs du volet médiation sociale dans les chantiers de Bonaberi cimetière à Douala IV et Agip au Rond-Point Deido à Douala I. Cette présence nous a permis de faire une estimation en pourcentage des scenarii à risques socio-écologiques afin d'établir une classification des risques potentiels sur l'environnement du projet. Les différents scénarii ont été regroupés en quatre grandes classes à savoir : la classe pour le scénario de type « A » qui ressort les risques pouvant provoquer une explosion ou encore une pollution dans l'environnement immédiat ; celui de type « B » démontre les risques liés au manque d'hygiène ; le scénario de type « C » fait ressortir les risques de glissement de terrain et enfin le scénario de type « D » met en exergue les risques de conflits socio-culturels.

Il serait donc important de souligner qu'à Bonaberi cimetière par exemple, les scénarii de type « A » en termes d'intensité sont évalués à 20%. Ceci est dû aux faits que cette zone est

démographiquement forte et donc les différents réseaux d'énergie électriques, de
télécommunication et bientôt de gaz industriel alimentant les usines du quartier Mambanda (zone MAGZI) sont organisés dans les emprises des voiries de manière désordonnée (sans un plan d'aménagement des sols).Ceci peut facilement causer de graves accidents de chantier dû

110

à la collision des différents réseaux sur le même tracé provoquant ainsi des explosions et une pollution accrue de l'air et de l'eau et même du sol à certains niveau.

Les 40% d'intensité du risque lié au manque d'hygiène est capital et prédominant dans cette partie de la ville. Ceci est lié à la précarité du milieu physique et humain de Bonaberi au lieu-dit Mambanda. Les travaux effectués à l'entrée de ce quartier afin de renforcer le réseau existant nous a permis de confirmer cette hypothèse. Les populations généralement de classe faible pour la majorité font ressortir la difficulté liée à l'accès à l'eau potable. Les puits utilisés ici pour la plupart sont non conformes aux normes instituées par l'administration du génie rural et hydraulique villageoise notamment en ce qui concerne leur profondeur. Car ici la nappe phréatique est superficielle et l'eau des puits est menacée par le péril fécal. Les pratiques non-citoyennes qui impliquent des casses des tuyaux d'alimentation de l'ancien réseau établi par la défunte SNEC ont augmenté le risque sanitaire dû à la pollution de l'eau potable. Ceci est à l'origine de la prévalence des maladies hydriques dans ce quartier tel que le choléra, la dysenterie et les amibes ...

Il nous a été donné de remarquer que : cette zone pendant la mise oeuvre du renforcement du réseau d'eau potable a fait état d'une situation écologiquement précaire à cause de l'occurrence de l'intensité et de la régularité des glissements de terrain notamment pendant la saison des pluies. Cette situation est aggravée par la pression des populations et leurs activités sur le sol callimorphes (sol argileux). Cette zone est géographiquement fragile et très marécageuse. Elle a causé beaucoup de difficultés à l'équipe d'exécution des travaux. Le risque relativement important pour les ouvriers et les populations riveraines pourrait être estimé à 30% soit environ 1/3 des risques socio-écologiques dans le site des travaux à Bonaberi.

Enfin, la justification des 10% restant dans cette zone est due à la présence des agents sensibilisateurs qui quotidiennement informent et sécurisent le périmètre d'exécution des travaux sur le chantier. Ceci détermine une réduction de l'occurrence des conflits socioculturels. La concertation entre l'équipe de médiation et les autorités traditionnelles (chefs de quartiers et chefs de blocks) participe également à cet effort. Le risque de conflit entre les populations et les membres du projet sur le terrain devient relativement faible en raison des mesures de précaution prisent par les agents sensibilisateurs.

Figure 16: Graphique démontrant l'intensité des
risques Socio-Ecologiques sur l'axe Carrefour
Agip à Rond-Point Deido

Scénario A Scénario B Scénario C Scénario D

15%

10%

45%

30%

111

A Douala Ier sur l'axe carrefour Agip au Rond-Point Deido en passant par le carrefour feux rouges Bessengué, la zone est très urbanisée. Elle a permis une classification de l'intensité des risques sociaux et écologiques ainsi qu'il suit : 30% de risques ont liés à l'intensité de la probabilité d'occurrence d'une éventuelle explosion ou encore une pollution du type aérien lors de l'exécution des travaux. Ceci est dû en raison de la densité des réseaux souterrains et aériens des différents opérateurs de la ville dont ENEO pour l'électricité et CAMTEL pour les télécommunications et plus récemment la société Gaz du Cameroun. Il est donc fort possible que si des mesures adéquates ne sont pas prises de manière prompte, une collision de ces réseaux peut se réaliser lors de différentes opérations de ces acteurs sur le terrain (extention ou maintenance des réseaux par exemple).

Les risques liés au manque d'hygiène sont de 45%. C'est remarquable. En effet le caractère cosmopolite de la ville de Douala trahit le contexte en dévoilant les contraintes de l'approvisionnement en eau potable qui augmentent le capital-risque des composantes santé-environnement au sein du projet. Ce risque pourrait être revu à la hausse si les travaux sont effectués en saison de pluie entre le carrefour Agip et le carrefour « trois morts » sur une distance linéaire d'environ 1500m à 2500m en raison de l'état marécageux de cet endroit.

La fragilité de cette partie de l'axe Agip au Rond-Point Deido particulièrement au niveau de l'église de Jérusalem induit le fait qu'un risque potentiel de glissement à cause du terrain est probable en raison de la qualité du sol argileux et sensible à une forte pression des vibrations causées par les engin et autres activités qui agressent le milieu édaphique. On

112

pourrait donc évaluer à 15% l'intensité de la probabilité d'occurrence d'un tel scénario sur l'environnement social et écologique du projet.

Il est a relevé une constance de 10% au niveau de l'intensité des risques de conflits socio-culturels aussi bien à Bonaberi à Douala IV qu'à Douala I entre Agip et Deido. Cette constance est causée par l'effectivité du volet médiation sociale au cours du projet notamment dans ces zones. La sensibilisation et les concertations démontrent une communication effective et font ressortir une certaine compréhension de l'intérêt du projet par la population riveraine qui progressivement l'adopte avec l'appui de l'Administration qui s'active à tout mettre en oeuvre pour que ces populations vivent dans des meilleures conditions.

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