2.3- Les Risques de l'Environnement Ecologique
2.3.1 La station de Yato et ses environs:
Cette station se trouve au bord du fleuve Moungo à
quelques kilomètres de l'échangeur de Bekoko sur l'axe Douala -
Mutengènè. Au moment de la mise en place du projet CAMWATER Phase
II destinée à injecter à Douala 100 000 m3/jour
d'eau potable, il y avait déjà en ce lieu la station de captage
et l'usine de traitement du projet CAMWATER Phase I qui produisait dans le
même but 50 000m3/jour. Il s'agissait donc d'un site
aménagé en aval du fleuve Moungo vers l'embouchure. Ledit fleuve
prend sa source au niveau de la chaine montagneuse de l'ouest. L'eau est douce
et coule en permanence toute l'année. Ses deux rives sont bordées
par de vastes plantations d'hévéa et de palmier à huile de
la Cameroon
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Developpement Corporation (CDC), des bananeraies de Del
Monté et celles des plantations de Njombe-Penja, du poivre de Penja, des
ananeraies, des plantations de cacao et de café du département du
Moungo qui s'étendent jusqu'à la région de l'ouest. Aussi
bien en amont qu'en aval du Moungo, la pluviométrie est abondante.
En plus de cette pluviométrie abondante, une intense
activité d'extraction de sable est exercée dans le fleuve Moungo
et ses affluents aussi bien à Muyuka, à Dibombari qu'à
Nkongsamba. Cette activité maintient le lit du fleuve dans un
état de profondeur toujours renouvelé qui renforce notre
optimisme de ne pas voir cette source de captage de l'eau à traiter par
la station de Yato tarir tant qu'il continuera à pleuvoir abondamment
dans cette zone et qu'on continuera à construire les maisons avec le
sable du fleuve Moungo dans les départements du Moungo, du Fako, et du
Wouri notamment dans l'Arrondissement de Douala IV à Bonaberi où
on se ravitaille presque exclusivement à partir du sable du Moungo dont
le label est particulièrement prisé. Certes le changement
climatique avec pour conséquence le réchauffement de la terre
impacte sur les sources d'eau en accélérant l'évaporation.
Mais le Moungo n'est pas un lac mais un fleuve constamment alimenté
à partir d'une vaste zone montagneuse comprenant entre autre le mont
Coupé, le mont Nlonako, le mont Manengouba dans le littoral et qui se
prolonge avec la chaine montagneuse de l'ouest où il prend sa source.
Tout ceci induit qu'avec un prélèvement de 150
000m3/jour, dans la conjoncture actuelle l'eau à traiter
à Yato ne viendra pas à manquer dans les prochaines
décennies.
Cependant, l'abondance des plantations de toutes sortes
appelle une réelle vigilance quant à la cohabitation des
activités agricoles avec la station de captage et traitement de l'eau
potable pour que les produits phytosanitaires d'épandage dans les
plantations qui se fait souvent par voie aérienne ne viennent pas
à affecter la potabilité de l'eau avant même que celle-ci
ne sorte de la station de traitement. Il y a là un risque
environnemental potentiel qu'il faut maitriser. Il en est de même des
eaux usées provenant des usines de SOCAPALM exploitée par
Bolloré, directement déversées dans la nature sans
être traitées et qui forment de vastes mares nauséabondes
dans l'Arrondissement de Dibombari. Les villageois qui ont perdu leurs terres
se révoltent parce qu'ils ne peuvent même plus rester et respirer
dans leurs villages à cause des odeurs insupportables qui proviennent
des eaux usées de Bolloré.
Un autre danger qui guette l'écologie de la zone
à proximité de la station de Yato ce sont les creuseurs de la
latérite qui s'attaquent à toutes les petites collines
environnantes. Tout le relief de la zone est sauvagement modifié sans
qu'on tienne compte des conséquences sur le
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fleuve et son eau. Le prélèvement de la
latérite devient déjà une denrée commerciale
important pour les riverains et les camionneurs de la zone.
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