3.3- Les Expériences Euro- Africaines dans la
Réalisation des Projets d'Adduction
d'Eau
KAM Oleh (1998), démontre le fait que, la question
d'eau potable se pose avec beaucoup d'acuité en milieu rural en Afrique.
L'Etat initie des projets d'approvisionnement en eau potable pour palier au
double problème de déficit et d'insalubrité. Mais dans la
plupart des cas, ces actions de développement se sont soldées par
des échecs. Les infrastructures de Haute Valeur Ajoutée (HVA)
sont abandonnées par les communautés rurales qui continuent
toujours de faire usage de l'eau des puits et marigots. Ses travaux proposent
une analyse des causes et des échecs des projets d'approvisionnement du
milieu rural en eau potable dans le cadre des projets Nord-Est et TANDA en
Côte d'Ivoire. L'analyse est construite à l'articulation de deux
grands types de facteurs explicatifs. D'une part, la non-participation
des populations rurales à l'installation des infrastructures
hydrauliques, et d'autre part la non prise en compte des
réalités socioéconomiques et culturelles des
communautés
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rurales bénéficiaires. La
problématique soulevée par KAM Oleh en 1998 bien qu'elle porte
sur le milieu rural nous semble intéressante dans la mesure où le
projet CAMWATER Phase II comporte aussi un volet semi-urbain notamment dans la
zone périphérique de Massoumbou où il développe des
forages. En plus l'alimentation en eau potable des quartiers non
urbanisés comme Mambanda, Village, Soboum et autre rejoint les
problématiques du milieu rural.
La Banque Européenne d'Investissement (BEI 2012), met
en avant son constat qui spécifie que « Un approvisionnement
sûr et fiable en eau et la protection des ressources hydriques sont
essentiels à la vie des êtres humains et aux
écosystèmes. Souvent, la qualité de l'eau et des services
d'assainissement est médiocre et les ressources hydriques sont
gérées de manière non durable sur les plans
économique et écologique ». Les projets dans le secteur de
l'eau sont donc essentiels pour la protection de l'environnement et la
promotion des collectivités durables.
En Moldavie par exemple, sur la partie nord-est du vieux
continent, 45 % seulement de la population a actuellement accès à
une eau potable. Les eaux usées sont souvent rejetées sans
être traitées et de nombreuses personnes doivent consommer de
l'eau en bouteille en raison de la pollution fréquente des puits.
Grâce au projet pour lequel la BEI a accordé un prêt de 10
millions d'EUR, quelque 200 000 habitants des villes de Ceadir-Lunga, Floresti,
Hincesti, Leova, Orhei et Soroca, ainsi que des villages voisins, pourront
bénéficier du systèmes d'approvisionnement en eau potable
de meilleure qualité. Ce prêt accordé au titre du programme
d'investissement dans le secteur de l'eau mené à l'échelle
du pays contribuera également à la protection de l'environnement
et à la réduction des risques pour la santé publique par
la mise en place d'un processus approprié de traitement et
d'élimination des eaux usées. Le projet devrait permettre
d'améliorer sensiblement la situation environnementale du Prout et du
Dniestr et, partant, de la mer Noire. En outre, une meilleure efficacité
énergétique pourra être obtenue en procédant au
remplacement des équipements devenus obsolètes, tels que les
pompes à eau.
Le Mozambique en Afrique Australe a
bénéficié dans les quartiers très
défavorisés des faubourgs de Maputo, la réalisation d'un
projet d'adduction d'eau afin d'assurer un meilleur accès à l'eau
potable grâce à un prêt de 31 millions d'EUR de la BEI
visant à améliorer l'approvisionnement en eau par une
augmentation de la production et de l'efficacité du réseau local
de distribution. Aujourd'hui, un demi-million d'habitants ont, pour la
première fois, accès au réseau d'approvisionnement en
eau.
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Les conditionnalités imposées par l'Union
Européenne rendent souvent très difficiles leurs prêts.
C'est ainsi que le Cameroun a choisi les prêts de Exim Bank China qui
sont plus souples et « gagnant- gagnant » pour le financement du
projet CAMWATER Phase II. Toutefois, nos municipalités peuvent
s'inspirer de l'exemple de la Moldavie pour le volet assainissement. Car tant
qu'on ne mettra pas à Douala un système moderne de « Tout
à l'égout » ou qu'on ne multipliera pas des systèmes
d'assainissement des eaux usées avant de les verser dans la nature,
celles-ci constituerons toujours des dangers pour le réseau d'eau
potable. Car les risques de pollution de celle-ci seront toujours
présents partout où les tuyaux seraient cassés.
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