1.3- Contexte Scientifique
Les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) ont été adoptés en septembre
2000 à New York lors du Sommet du Millénaire des Nations unies.
Parmi ces objectifs l'accès à l'eau potable n'apparait que
discrètement parmi ceux du chapitre consacré à
l'environnement. Ils visent à diviser par deux le nombre de personnes
qui n'ont pas accès à l'eau potable et à l'assainissement
d'ici 2015.Au Cameroun cet objectif n'a pas été atteint.
En répondant à la question : Combien
d'êtres humains n'ont pas accès à l'eau potable ? MARSILY.
G et BERTRAND, J. (2011) soulignent qu'en 2000, environ 1,1 milliards
d'êtres humains n'avaient pas accès à un point d'eau
potable proche de chez eux, 3 milliards n'avaient pas de robinet d'eau chez
eux, et 2,6 milliards ne disposaient pas de l'assainissement. Le
problème n'est pas technique, mais financier. Les Nations unies estiment
que, chaque année, environ 1,7 million d'individus meurent de
diarrhée (dont 45 % en Afrique sub-saharienne, 40 % en Asie du Sud-est
et 15 % dans le reste du monde). La plupart de ces diarrhées sont dues
à l'insalubrité de l'eau (pollution bactérienne). Les
enfants sont les plus touchés. La diarrhée est la deuxième
cause de mortalités, après les infections aiguës des voies
respiratoires (2 millions de morts), et avant la malaria (0,9 million), la
rougeole (0,4 million) et le sida (0,35 million).
François MEUNIER (2001) dans son analyse de la
problématique de l'adduction d'eau potable en Limousin, région
Française, démontre le fait que le thème de l'eau potable
longtemps sous-évalué, est devenu tout à fait fondamental,
tant au niveau économique, qu'au niveau environnemental. En effet, il
s'agit d'un sujet très actuel, avec l'instauration de normes de
potabilité de plus en plus rigoureuses depuis 1992, et les consommateurs
de mieux en mieux informés deviennent de plus en plus exigeants. La
problématique limousine concernant la question de l'eau potable est
particulièrement spécifique à cette région, car les
sources
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d'eaux sont abondantes mais sa gestion s'avère
délicate. Les sources largement utilisées pour ravitailler les
usagers, présentent en général de faibles réserves
et de faibles débits, car le sous-sol, constitué essentiellement
de roches primaires imperméables et très résistantes, ne
permet pas la constitution d'importantes réserves souterraines en eau.
Les communes limousines doivent aussi gérer d'autres handicaps comme
l'augmentation de la consommation d'eau malgré une baisse
générale de la population, et des disponibilités
financières souvent faibles, rendant difficiles l'entretien, la
rénovation ou le renforcement des réseaux.
Pour J.F MATTEI (1996), « Les risques, et notamment ceux
qui sont involontaires, semblent être de moins en moins acceptés
socialement. Nos concitoyens exigent naturellement une protection contre la
mort, mais aussi contre la maladie et l'inconfort. Dans ces conditions,
l'impact sur la santé fait désormais l'objet d'une exigence
accrue ». Ceci entraine la nécessité de la prise en compte
du couple Santé-Environnement dans les programmes d'adduction d'eau
potable.
Jean-Claude JACQUIOT (2010), dans un exposé
répond à la question de savoir : qu'est-ce que l'analyse des
risques. De son approche basée sur les travaux de M. Périlhon du
CEA de Grenoble, il ressort que : le risque est un ensemble de quatre
éléments indissociables à savoir : le Danger, la
Probabilité, la Gravite et l'Acceptabilité. Le
développement de l'analyse du risque dans ses travaux est
caractérisé par 5 étapes qui sont :
? Traiter le Danger par identification des processus,
c'est-à-dire l'enchaînement des événements issus des
systèmes sources du danger et pouvant conduire à des
Evènements Non Souhaitables (ENS) ;
? Représenter l'enchaînement des
événements conduisant au danger ;
? Déterminer la Gravité (impacts) des ENS sur
les cibles ;
? Déterminer l'acceptabilité par la
négociation avec tous les acteurs concernés par la cible.
? Neutraliser les risques par la recherche de toutes les
barrières de prévention et de protection qu'il est possible
d'identifier pour éviter la production des ENS et leur
enchaînement.
Marc SANER, dans son guide d'introduction sur
l'évaluation scientifique des risques de santé au Canada, met en
exergue l'utilisation des sciences naturelles dans la prise de
décisions. L'objectif premier du guide vise à exposer ces
concepts dans le contexte de leur utilisation. Les évaluations
scientifiques réalisées requièrent des aptitudes
techniques sophistiquées ainsi qu'un système complexe de
collaboration entre chaque intervenant des
34
secteurs public et privé. Dans le cadre du
présent document, ce processus est appelé
évaluation des risques et l'utilisation de cette
information technique lors de la prise de décisions serait la
gestion des risques. Le terme gouvernance du risque est
utilisé pour les questions liées à la communication des
risques, la participation du public et la responsabilisation. Le document
aborde trois questions fondamentales représentant les
éléments de base d'un système de gestion des risques :
« Qui est à risque? », « Quelle est la cause des risques?
» et « Quelle est l'approche de Santé-Environnement au Canada
relatif aux risques? ».Dans le cadre de notre étude, c'est la
population de Douala qui est à risque ; c'est la pratique des acteurs et
des populations riveraines qui est la cause des risques environnementaux du
réseau d'eau potable ; pour la gestion des risques environnementaux du
secteur de l'eau potable, on devrait aboutir à la mise en commun des
efforts entre les Ministères de la Santé, de l'Environnement et
de l'Aménagement du territoire.
Les travaux de Joseph ZAYED ont été
établit sur le thème : « Perception de risque et principe de
précaution ». La scientificité de ses travaux dans la partie
évaluation s'articule sur deux aspects à savoir : la gestion des
risques et le processus décisionnel. Cette approche a permis d'aboutir
à une formule pour calculer le risque.
Risque = Mesure du danger X
Fréquence d'exposition au danger
ZAYED dans ce même travail de réflexion
détermine 6 principales étapes dans la gestion du risque à
savoir : l'Identification ; l'Analyse ; la Planification ; le Suivi ;
le Contrôle et la Communication.
Si Mohamed BEN MASSOU (2010), pour un éclairage des
idées dans le domaine, développe le cycle de la gestion des
risques et catastrophe selon un modèle en trois phases : la phase
préventive (l'avant-crise), la phase réactive (pendant la crise)
et la phase d'apprentissage (l'après-crise).
L'Amélioration globale du niveau de vie dans les pays
dits « développés » conduit les hommes à refuser
de plus en plus le risque. Nos sociétés en voie de
développement exigent encore un niveau de sécurité qui
devrait être en constante augmentation pour mieux appréhender le
risque. Ainsi, des situations considérées comme dangereuses
aujourd'hui ne l'étaient pas forcément dans le passé. Par
ailleurs, les situations de risque ne sont pas perçues de façon
identique dans toutes les sociétés. Dans leur ouvrage :
« Introduction à l'environnement et au Développement
durable » l'UVED propose une lecture de la thématique
risque en plusieurs étapes. Après avoir présenté
les bases théoriques de la notion
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de risque, elle détaille différentes situations
de risques en prenant deux points de vue opposés, d'une part
« la planète face à l'homme » et d'autre part
« l'homme face à la planète ». Dans les deux
cas, qu'elle soit à l'origine ou confrontée à des risques,
notre société a développé des outils et des
politiques publiques qui encadrent et facilitent la prévention et la
gestion des risques.
Simon MONGEAU-DESCOTEAUX, dans son approche de l'analyse des
méthodes, techniques et outils pour réaliser des
évaluations environnementales rapides en réponse aux situations
d'urgence ,met en exergue le fait que pour minimiser les impacts
environnementaux de leurs actions, les principaux donateurs de l'aide publique
au développement ont instauré des processus d'évaluation
d'impacts environnementaux applicables à leurs activités de
développement et de coopération afin de mieux encadrer leurs
actions à l'international. L'aide internationale ne se limite cependant
pas qu'aux programmes de développement et de coopération, elle
comprend également des programmes d'assistance humanitaire. Ces
programmes sont davantage sollicités en situation de crise, comme les
guerres, les inondations et les tremblements de terre. La planification des
interventions et la gestion des opérations doivent être
immédiates et efficaces afin de répondre rapidement aux besoins
des populations affectées. Au regard de cette situation, plusieurs
questions surviennent : les méthodes d'évaluations
environnementales rapides utilisées par ces organismes humanitaires
permettent-elles d'atténuer efficacement les impacts
générés par la relocalisation des populations lors de
situation d'urgence? Ces techniques sont-elles performantes? Y-a-t-il lieu de
proposer des améliorations? Afin de répondre à ces
interrogations, le présent essai compare et évalue les diverses
méthodes d'évaluations environnementales rapides dans le but
d'identifier des améliorations possibles.
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