III. La gestion des déchets solides : quelques
évidences empiriques
Le système de gestion de déchets solides
ménagers mis en place par les autorités locales doit être
efficace afin de relever le défi en matière de gestion de
l'environnement. Ainsi, pour une meilleure efficacité du système,
Sandra (1996) propose le recours au secteur privé pour la recherche de
capitaux. Selon elle, le secteur privé est plus efficient à cause
de sa flexibilité dans la gestion car le secteur privé, à
l'inverse du public, est en mesure de renvoyer du personnel qui ne remplirait
pas correctement ses tâches. Dans l'Administration, il y a
généralement trop de manoeuvres et pas suffisamment de personnel
qualifié. Si l'on veut obtenir une meilleure efficience des
systèmes, il faut absolument introduire la concurrence.
Il faut une analyse politique des enjeux, des rapports et des
stratégies des différents acteurs. Dans le même ordre,
DANVI fait une analyse de la situation des ordures à Abidjan. Selon
elle, il faut adapter les moyens matériels et humains des
sociétés gestionnaires (de ramassage) au rythme de croissance de
la population. Ensuite, il faut une organisation de la décharge pour
pallier le problème de saturation de celle-ci et enfin, il faut une
revalorisation des ordures.
DURAND (2010) signale que dans les villes du tiers monde, les
problèmes d'assainissement sont d'autant plus aigus que leur croissance
est rapide. L'étude de l'environnement urbain revient donc à
prendre en compte, dans les décisions qui encadrent les activités
économiques et sociales, tout ce qui influe directement ou non sur la
qualité de la vie et la sécurité des citadins, mais aussi
sur le bon fonctionnement du système. Le problème
d'assainissement est un sujet d'actualité partout dans le monde et
particulièrement dans les pays en développement. Or,
l'insuffisance de mécanismes efficaces d'élimination des
déchets dans la majorité des villes des pays en
développement se traduit par d'énormes accumulations de
déchets riches en nutriments, qui jusqu'à ce jour constituent une
menace pour l'environnement et pour la santé humaine. La
découverte d'un moyen sûr et économique de recycler une
partie ou la totalité des déchets urbains aurait un double
avantage : l'assainissement de l'environnement urbain, la réduction des
risques pour la santé.
La bonne gestion des déchets solides ménagers
peut être signe d'une meilleure gouvernance des autorités locales,
de leurs capacités à maîtriser l'espace urbain. Ainsi, pour
être durable, l'utilisation des ressources en milieu urbain doit
s'accompagner d'une récupération accrue des déchets et
sous-produits. L'utilisation plus équitable, viable et durable des
ressources urbaines passe nécessairement par une meilleure
gouvernance.
Réalisée par Carlos AGBAHOLOU et Fidèle
AITCHEDJI 19
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à payer : cas des ordures ménagères à
Cotonou
Véronique (1996) suggère qu'il est temps de
repenser complètement le problème des déchets en tenant
compte avant tout des besoins et des possibilités des populations; une
concertation devra s'établir entre les pouvoirs publics, les techniciens
des administrations, des entreprises, des ONG et les diverses sources de
financement pour une gestion efficace des déchets solides en Afrique.
La gestion des DSM paraît souvent simple, banal au point
où les autorités africaines ont parfois de difficulté
à trouver une solution définitive. Sandra (1996) le
reconnaît aussi lorsqu'elle dit : « le problème des
déchets solides a l'avantage et l'inconvénient d'apparaître
comme un problème banal, perceptible dans ses manifestations
quotidiennes par chacun et pour lequel chacun croit avoir une solution simple
à proposer. C'est pourquoi les habitants des villes africaines se
demandent comment trente ans après les indépendances, les pays
africains ne sont pas toujours capables de trouver une solution satisfaisant
à ce problème ». Pendant que Sandra aborde le
côté banal des déchets, Venceslas OLOWO (2006) quant
à lui parle d'un désengagement de plus en plus poussé des
autorités municipales laissant les populations cohabiter tant bien que
mal dans un environnement sanitaire précaire avec tous les risques que
cela comporte. Il poursuit en disant que ces populations doivent dès
lors se démener dans un contexte d'ostracisme économique chaque
jour plus intense.
Pour KOUASSI (1996), le développement urbain de la
ville d'Agboville tient compte des contraintes physiques et des
potentialités économiques du département. Cette situation
entraîne des problèmes d'assainissement dans la ville car l'effort
de la mairie se limite à la collecte des ordures
ménagères. Il préconise que la priorité soit
accordée à la gestion des déchets et la participation de
la population dans les programmes de gestion de l'environnement. Mais pour
KOUAMÉ A. (2005), il faut en plus d'une implication sans faille d'abord
des populations elles-mêmes, celle de la municipalité et enfin de
l'Etat pour résoudre le problème des ordures. Les populations
doivent être plus actives dans la gestion des ordures et valoriser la
récupération.
C'est dans cette perspective que SANE (2002) dans son article
intitulé « la gestion des déchets à Abidjan, un
problème récurrent et apparemment sans solution » aborde
l'épineuse question des déchets. Selon cette étude, le
problème des ordures est dû à l'influence des facteurs
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Cotonou
géographiques notamment les problèmes de
croissance de la population, des sites d'émission et la qualité
des aménagements.
Houndeton (2008) donne les impacts négatifs de
l'inexistence d'une décharge finale. Les effets de ces impacts se
ressentent sur la santé de l'homme et le milieu naturel ainsi que sur
l'économie de la commune. En vérité, il conclut que cette
inexistence est à la base des dépotoirs sauvages, de
l'incinération tous azimuts des déchets qui cause plusieurs
maladies et entraîne la pollution esthétique et la pollution des
sols.
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