IV. Méthodologie de l'étude
L'étude portera sur une démarche descriptive
pour évaluer les différents coûts et fera recours à
un seul modèle économétrique. La variable à
expliquer étant quantitative alors que les variables explicatives sont
qualitatives, nous proposons de réaliser une analyse de la variance
après avoir exposé le modèle à partir de la
régression linéaire, afin d'étudier l'influence de
certains variables explicatives sur le CAP.
A- Echantillonnage, modèle de collecte et type
de données
L'échantillonnage représente une étape
cruciale de toute recherche socio-économique, car il conditionne la
validité des résultats. L'exigence de la
représentativité de l'échantillon impose une rigueur dans
le choix des unités de recherche. Pour la présente étude
dont le domaine de validité s'étend sur les quartiers
Hindé1, Hindé2, Vossa et Ladji, le choix des unités
d'enquête a été raisonné de façon à
prendre en compte les ménages qui préfèrent ne pas
s'abonner et ceux qui se sont abonnés malgré qu'ils vivent
près de dépotoirs sauvages. Notons que la COGEDA considère
ces quartiers comme les plus malpropres de Cotonou. La méthode de
sondage utilisé dans notre présent étude est le sondage
aléatoire sans remise car toutes les unités d'observation de
notre échantillon ont été choisi de façon
arbitraire, une à une avec une probabilité égale pour
chaque choix d'individus effectués, de plus chaque individu choisi pour
une première fois n'est interviewé une seconde fois.
Dans l'usage de la technique de sondage, la technique
statistique directement utilisé est celui de l'estimation des
paramètres. Dans notre présente étude les
paramètres de position qui sont utilisées sont : la moyenne
arithmétique, le mode et la médiane. Tous ces paramètres
particulièrement la moyenne sont sans biais convergent et efficace. Il
convent aisément d'extrapoler le CAP moyen de l'échantillon
à la population mère (population de la ville de Cotonou).
La mesure du CAP est faite par la MEC afin de pouvoir proposer
aux autorités, des outils de prises de décisions politiques en
termes d'arbitrage en matière de tarification pouvant permettre la
diminution de l'éventail des dommages causées par les rejets des
DSM dans l'environnement. Toute chose étant égale par ailleurs
ceci permettra un assainissement du secteur qui passe nécessairement par
la discipline des acteurs donc une amélioration de
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Analyse des déterminants du consentement
à payer : cas des ordures ménagères à
Cotonou l'environnement. Par ailleurs les variables
socio-économiques ont été prises en compte en vue de
mesurer leur influence sur leur CAP.
1. Justification du choix de la Méthode
d'Evaluation Contingente (MEC)
Nous avons essentiellement trois méthodes de
valorisation des biens environnementaux à savoir : la Méthode des
Prix Hédonistes (MPH), la Méthode des Coûts de Transport
(MCT) et la méthode d'Evaluation Contingente (MEC). Notre choix est
porté sur la MEC tout simplement parce que c'est une méthode
simple à mettre en place puisqu'elle est la plus utilisée et
tient compte des valeurs d'usages et de non usages tandis que les deux autres
méthodes à savoir la MPH et la MCT ne tiennent en compte que des
valeurs d'usages puisqu'elles nécessitent l'observation réelle
des comportements. De plus pour la MPH, il est nécessaire, d'avoir une
vision juste des choses, de recueillir un très grand nombre de
données ce que nous ne pouvons faire compte tenu du temps et de nos
moyens financiers et la MCT est utilisée pour déterminer la
valeur d'usage récréatif de sites naturels : rivière sur
laquelle la pêche est pratiquée, parc naturelle pour l'observation
de la faune et de la flore, ...
2. Détermination de la population
concernée
Une fois que le changement de qualité environnementale
que l'on étudie a été déterminée, il est
nécessaire de définir la population concernée par ce
changement cette information est indispensable pour constituer la base de
sondage, c'est-à-dire la liste des personnes susceptibles d'être
interrogées au cours de l'enquête. La population choisie à
ce niveau est l'ensemble des individus vivants à Cotonou dans la mesure
où chaque individu subit les nuisances individuellement. Compte tenu des
contraintes financières et du temps, la taille de l'échantillon
retenu pour cette étude est de 200 individus questionnés à
Hindé 1 et 2, à Vossa et à Ladji.
3. Le modèle
Le comportement des habitants est généralement
basé sur la théorie microéconomique de la maximisation de
l'utilité (Desaïgues et Point, 1993). Conformément à
cette théorie, l'habitant sera disposé à participer au
programme d'amélioration de l'environnement s'il estime que son
utilité finale est supérieure à celle d'avant-programme.
Soit Ui,j l'utilité qu'obtient l'habitant de
l'amélioration de la plage, avec j = (0,1) la décision
de participer ou pas au projet et i = (1,
2, 3, 4, n) les caractéristiques de
l'habitant. Toutes ces caractéristiques ne sont pas observables mais
on peut faire l'hypothèse qu'il existe une relation linéaire
(pour l'ième
Analyse des déterminants du consentement
à payer : cas des ordures ménagères à
Cotonou habitant) entre l'utilité dérivée de la
jième option et un vecteur des
caractéristiques socio-économiques et personnelles Xi
observé.
U i, j = X iá + åi
(1)
Avec j = (0,1) et i = (1, 2, 3,4, n).
La déclaration du CAP de l'habitant est un processus en
deux étapes. Il faudrait d'abord qu'il accepte de
participer (j =1) car dans le cas contraire où j= 0 ; son CAP
est nul. Ce n'est donc qu'après le choix j =1 qu'il pourra
déclarer son CAP. En faisant l'hypothèse que l'habitant choisit
l'option qui lui procure la plus grande utilité, l'ième
habitant choisira de participer au projet d'assainissement de la
plage si U i 1 >Ui,0 .
Nous optons pour le modèle en deux étapes de
Heckman (1979). Ce modèle théorique de base peut se formaliser
comme suit pour chaque habitant i :
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K la variable qualitative, K= 1 si l'habitant
i participe au projet et 0 sinon ; Y représente le CAP
annoncé observable uniquement lorsque K=1 et K= 0 si
Ui,1 >Ui,0
Xi et Wi des matrices de variables
socio-économiques observables åi et ui sont des
termes d'erreurs.
Le premier modèle est un modèle de choix binaire
où la variable à expliquer est qualitative. On a donc
:
U i,1 <Ui,0, si K = 0
Ui,1 >Ui,0 , si K =1
Pr (Ki=1) = Pr (Ui,1>Ui,0) =
Pr(Xiá1+åi>Xiá0+åi,0)
=Pr (åi,1 ?åi,0 >Xiá0
-Xiá1)
=Pr (ui
>Xiâi)=F(Xiâ) (3)
où ui =åi,1
?åi,0 sont les perturbations d'erreur indépendamment
distribuées et F(Xiâ) est la fonction de
répartition associée à ui . La probabilité
que l'ième habitant accepte de payer pour
l'amélioration de l'environnement est la probabilité que
l'utilité procurée par ce programme soit supérieure
à l'utilité du statu quo ou à la distribution cumulative F
évaluée à Xiâ. Il se pose ensuite la question de la
forme fonctionnelle de la fonction d'utilité individuelle et de la
fonction de répartition. Des modèles spécifiques sont
alors utilisés ; il s'agit du modèle logit si ui
suit une loi logistique et du modèle probit dans le cas d'une
loi
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à payer : cas des ordures ménagères à
Cotonou normale1. Le second modèle est un modèle
linéaire à partir duquel sera déterminé le CAP
moyen des habitants de l'environnement.
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