CONCLUSION GENERALE
Ces dix dernières années auront porté
pour le Sénégal et le Togo, l'empreinte d'une décennie
caractérisée par un combat commun, celui de mettre fin aux
pratiques sombres qui depuis longtemps sévissent dans les marchés
publics. L'on ne peut dénier que les efforts entrepris, ont
apporté des changements significatifs à divers niveaux. En effet
la nouvelle règlementation née de ces apports a su asseoir un
climat d'évolution, de constance et de relative confiance dans
l'assainissement des pratiques de passation de même que dans les
mécanismes de contrôle.
Mais malgré les efforts consentis ici et là, les
incohérences dans les pratiques n'ont pas disparu pour autant. De ce
fait, comme nous l'avons relevé, les entorses sont toujours
légions. Elles semblent à certains égards
considérablement éprouver les efforts si durement consentis, du
moins au plan textuel et occultent ainsi les retombées positives que
l'on pouvait escompter du respect des règles de transparence. Nous avons
compris qu'une prise de conscience était nécessaire mais elle ne
saurait garantir à elle seule l'intégrité tout au long du
processus de passation et de contrôle des marchés. Ainsi, le
professionnalisme du personnel impliqué est-il essentiel pour garantir
la bonne gestion et la prévention des comportements
réprouvés.
Du reste, ce n'est pas tant le trop grand espoir
suscité par son avènement que la désillusion autour de son
effectivité qui est reproché à la transparence, mais bien
la faiblesse dans l'affirmation d'une volonté politique plus audacieuse
à entreprendre davantage de réformes afin de venir à bout
des atteintes tous azimuts que nous avons antérieurement
évoquées.
En outre, s'il est vrai que les droits de recours sont
garantis et que les contrôles a priori et a posteriori sont
généralement respectés, il reste que les autres exigences
de la transparence ne sont pas vérifiables dans leur mise en oeuvre.
Ainsi, au vu des circonstances qui prévalent, on peut affirmer jusqu'en
ce moment où nous sommes en train de broder ces propos finaux, que la
transparence est relative dans les marchés publics au
Sénégal et au Togo. Il va sans dire que cet aboutissement moins
généreux auquel on est confronté aujourd'hui
témoigne bien de la difficulté à instaurer un
environnement des marchés publics, exempt de toute
irrégularité.
Conclusion générale 108
La transparence dans les marchés publics au
Sénégal et au Togo
Mais comme pour toute bonne oeuvre destinée à
instaurer une embellie dans une situation qui pendant longtemps a
été obscurcie, il y a toujours des péripéties qui
ne devraient cependant pas contraindre les défenseurs les plus
optimistes du principe de la transparence au désistement.
En outre, les phases de passation et de contrôle ayant
été analysées, quid alors de l'état de la
transparence dans la phase d'exécution des marchés publics au
Sénégal et au Togo ?
Conclusion générale 109
La transparence dans les marchés publics au
Sénégal et au Togo
|