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L'optimalité du régime de change dans la zone UEMOA.

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par AYA MARIE ESTELLE AMANI epse KONAN
université Félix Houphouet Boigny de Cocody/Abidjan - DEA/MASTER NPTCI option macroéconomie appliquée 2012
  

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1.2 . L'approche de la crédibilité de la politique économique

Cette approche permet d'analyser le lien existant entre le régime de change et la crédibilité de la politique économique. Ce courant est à l'origine initié par les travaux de Kydland et Prescott (1977) avec la notion d'incohérence temporelle. Repris récemment par Barro et Gordon (1983) dans le cadre d'une économie ouverte avec la notion de biais inflationniste, il oppose la politique économique discrétionnaire à celle régie par des règles.

Selon Kydland et Prescott (1977), la politique discrétionnaire n'est pas cohérente temporellement et ne crée que de l'inflation. Il vaut donc mieux ne pas utiliser de politiques discrétionnaires en matière monétaire. Cette idée avait été avancée par Friedman (1959) qui soutenait que l'instabilité économique trouve sa source dans l'instabilité monétaire générée par l'action discrétionnaire gouvernementale. Selon cet auteur, une politique monétaire discrétionnaire est néfaste car elle est sujette à des changements imprévisibles dépendant des personnes qui en ont la charge ; elle est exposée aux pressions inflationnistes et est incapable d'être jugée selon un critère satisfaisant. A l'inverse, la règle réduit l'incertitude et fournit un cadre stable pour la politique monétaire.

Par ailleurs, aujourd'hui le choix du régime de change est guidé par une opposition entre le taux de change flexible qui assure l'autonomie de la politique monétaire, mais est source d'instabilité et de volatilité du taux de change et le taux de change fixe (règles) qui a pour objectif principal la stabilité des prix à travers le respect d'une discipline monétaire. Les règles de politique monétaire se décomposent en règles contingentes et règles non contingentes.

Les règles contingentes sont rigides et impraticables. En effet, si la banque centrale veut répondre à tous les aléas, il faut que ceux-ci soient prévus dès le début dans la règle pour que

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leurs traitements n'apparaissent pas comme l'exercice d'une surprise monétaire ; ce qui est impraticable car il est impossible de prévoir l'intégralité des états futurs de la nature.

Pour faire face à cette imprévisibilité, Buiter et Miller (1982) proposent alors un juste milieu qui se traduit par des règles dites non contingentes ou activistes. Dans ce cas, à chaque nouvelle information disponible dans son champ de réaction, la banque centrale ajuste son instrument pour rester en concordance avec son objectif de stabilité des prix.

Cependant, il existe des mécanismes institutionnels qui peuvent palier les difficultés liées à l'impraticabilité de la règle contingente. Parmi ces mécanismes, nous avons le modèle de réputation de Barro et Gordon (1983). Dans ce modèle, les auteurs mettent en exergue la crédibilité et la réputation du banquier central dans la conduite de la politique monétaire. Si le banquier central annonce son objectif à atteindre, et par la suite triche, il perd sa crédibilité et les agents s'attendent toujours à une surprise monétaire et ne fondent plus leurs anticipations sur les annonces du banquier central.

En outre, on distingue le modèle de délégation de Rogoff (1985) qui consiste à déléguer un banquier central ayant une aversion plus marquée que le reste de la société contre l'inflation.

Enfin, nous avons les contrats optimaux avec les banquiers centraux de Walsh (1995) qui consistent en la mise en place de contrats entre les banquiers centraux et les autorités politiques afin de s'assurer que les missions seront bien remplis. Dans ce cas, la banque centrale conserve son indépendance mais reçoit un transfert budgétaire de l'autorité politique.

Ces mécanismes appliqués aux règles contingentes montrent donc que les régimes de change à ancrage rigide permettent d'une part d'encourager le commerce et l'investissement entre pays en réduisant les coûts des transactions et les risques provenant de la volatilité du taux de change. D'autre part, ils améliorent la crédibilité des autorités monétaires à travers une certaine discipline dans la conduite de la politique économique. Le rattachement du taux de change à la monnaie d'un pays à faible inflation permet en principe de faire converger le taux d'inflation vers celui du pays d'ancrage et ainsi d'importer la crédibilité de sa politique monétaire. C'est le cas de la zone UEMOA dont la banque centrale a un objectif d'inflation qui converge vers celui de la zone ancre qui est l'Euro. Ces régimes à ancrage rigide sont attrayants parce que les règles sont fixées à l'avance. Elles sont rigoureuses, elles impliquent un engagement de la banque centrale à

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défendre la parité entre la monnaie nationale et la devise étrangère et assurent la convertibilité inconditionnelle et intemporelle de la monnaie nationale.

De plus, l'indépendance de la banque centrale associée à sa crédibilité ôte aux autorités monétaires toutes possibilités de seigneuriage. Selon Babissakana (2003), l'indépendance et la transparence de la banque centrale contribuent au renforcement de la crédibilité que lui reconnaissent les marchés. Une banque centrale dépendante des pouvoirs politiques subit régulièrement des pressions en vue de financer les déficits budgétaires. A contrario, une banque centrale indépendante de telles pressions peut avoir de meilleurs résultats en matière de lutte contre l'inflation et de ce fait influencer positivement la production réelle. D'où les régimes à ancrage rigide permettent aussi d'améliorer la crédibilité des autorités monétaires en faisant réduire l'inflation à des niveaux acceptables.

Selon Fouda (1998), les banques centrales en Afrique Subsaharienne sont assez dépendantes puisqu'aucune d'entre elles ne présente un indice global supérieur à la moyenne et que l'indépendance politique est faible tandis que l'indépendance économique bien que plus grande, demeure néanmoins limitée. En revanche, d'autres résultats des études de Fouda (1998) indiquent que le taux de renouvellement des gouverneurs est relativement faible dans la zone Franc Africaine, ce qui laisse à penser que les banques centrales ne sont pas indépendantes.

Mais ces régimes sont aussi confrontés à des attaques spéculatives auto-réalisatrices. Si les investisseurs pensent que la banque centrale dévaluera sa monnaie, ils vont échanger les actifs libellés en monnaie nationale contre des actifs libellés en devise. Ce qui réduit les réserves de la banque centrale et précipite la dévaluation.

Entre les régimes de change fixe et les régimes de change flexible, il existe des régimes intermédiaires qui, selon certains économistes, présentent un défaut de crédibilité qui est due à deux principaux facteurs.

D'abord, un taux de change fixe mais ajustable pose problème puisque lorsque les autorités conviennent d'une marge de manoeuvre pour des ajustements du taux de change, les agents économiques s'attendent généralement à ce qu'elles procèdent à ces ajustements à un moment donné.

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Il semblerait, ensuite que certains types de parités ajustables manquent de clarté et sont, par conséquent, moins bien comprises par les agents économiques. Ce qui les amène à interpréter les engagements des autorités monétaires en cas de parités glissantes ou de marges de fluctuations comme étant moins crédibles que les engagements en cas de monnaie unique sans ajustements.

Les arguments de Williamson (1998) vont en faveur de ces régimes intermédiaires car selon lui les régimes de flottement pur sont inenvisageables. Ils ne représentent de ce fait qu'une alternative de dernier recours. De même, il stipule qu'aucune zone ne respecte les critères des zones monétaires optimales et que par conséquent les régimes rigides sont difficiles à mettre en oeuvre.

Il se base sur les travaux de Krugman (1991) concernant les zones cibles et de Svensson (1992) pour dire que les taux de change dans un régime flottant ont une dynamique aléatoire complètement déconnectée des fondamentaux économiques du pays. Il présente de ce fait l'option de l'arrimage à un panier de devises avec marges de fluctuations et parité glissante (Band, Basket, Crawl) BBC comme la solution la plus adéquate. Elle permettrait, selon lui, d'atténuer les effets des fluctuations dans les différents taux de change sur les échanges commerciaux, de garder le taux de change à l'intérieur d'une marge de fluctuations relativement large pour garantir à la banque centrale un degré d'autonomie dans la conduite de sa politique monétaire.

Cependant, Williamson (2000) admet que son BBC peut offrir une faible crédibilité, il va même jusqu'à supposer que cette crédibilité est nulle. C'est pourquoi il insiste sur la nécessité d'accommoder la politique de change par des mesures supplémentaires et compatibles, telles que les interventions de la banque centrale sur le marché de change et un policy-mix optimal. Il préconise même l'instauration de contrôles sur les entrées de capitaux.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius