Section 2 : Les déterminants de la
volatilité
I. Les facteurs structurels
D'autres facteurs explicatifs entrent également en jeu
: d'une part, la réglementation prudentielle des banques et des
assurances restreint la capacité qu'avaient les investisseurs
institutionnels (par exemple les compagnies d'assurances) à prendre des
risques en ce qui concerne les actions. Ils sont obligés de
réduire leur risque et donc leur détention d'actions quand le
cours des actions baisse.
1. la rentabilité
D'une façon générale, la création
de la richesse dépend du couple rentabilité - risque. Le risque
s'exprime par la volatilité.
Lors de la création d'une société, plusieurs
actionnaires, privés ou institutionnels, apportent de l'argent qui
constituent les capitaux propres de la société.
La rentabilité financière mesure la capacité
de la société à rémunérer ses actionnaires.
Elle se calcule en faisant le rapport du résultat obtenu lors de
l'exercice sur les capitaux propres de la société. Si la
rentabilité financière est supérieure à la
rentabilité économique, alors on dira que l'entreprise
bénéficie d'un effet de levier. Une société peut
améliorer sa rentabilité financière en améliorant
sa rentabilité économique, son résultat, soit en ayant
recours à des emprunts et en limitant le recours aux capitaux
propres.
La rentabilité économique n'est toutefois pas
significative pour les apporteurs de capitaux : ce qui est pertinent pour eux
est la rentabilité non pas de l'ensemble des capitaux, mais des seuls
capitaux propres. Le bénéfice analysé est le
résultat courant, c'est-à-dire le résultat d'exploitation
auquel on a soustrait l'impôt sur les bénéfices et les
intérêts versés sur dettes financières avec i
le taux d'intérêt moyen sur les dettes financières de
l'entreprise. On divise ce résultat net courant par le montant des
capitaux propres de l'entreprise.
La différence entre les deux rentabilités va
dépendre de la différence entre le taux d'intérêt et
la rentabilité économique, à proportion du poids de
l'endettement. Pour un niveau de taux d'intérêt donné, la
rentabilité financière sera d'autant plus éloignée
de la rentabilité économique que l'endettement sera fort : cet
effet s'appelle l'effet de levier.
En milieu bancaire et financier, le concept de
rentabilité est caractérisé par sa complexité et
son aspect multiforme, ceci est principalement dû à la
rigidité des coûts qui sont en majorité
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indirectement liés aux produits. A cet effet, plusieurs
axes de mesure de la rentabilité des banques ont été
développés : par centre de profit, par produit ou service ou par
client. D'après les praticiens, il s'avère opportun de
procéder à une analyse de la rentabilité des banques par
centre de profit car elle constitue le socle des autres méthodes de
détermination de la rentabilité. Cependant, l'analyse de la
rentabilité par centre de profit nécessite un travail
préalable consistant à l'identification des interlocuteurs du
contrôle de gestion : les centres de responsabilité.
Pourquoi la rentabilité des banques a-t-elle
chuté si fortement au cours de la dernière décennie ?
« Cette baisse est due à l'avalanche
réglementaire, fiscale et législative subies par les banques
depuis près d'une décennie. La baisse de plusieurs commissions -
interbancaires, sur les cartes, sur les incidents de paiement a fait baisser de
manière instantanée et drastique des pans entiers de revenus
bancaires. Parallèlement, la règlementation a imposé
davantage de fonds propres aux établissements. Pour un même niveau
d'activité, une banque doit immobiliser plus de capitaux propres, ce qui
a fait mécaniquement baisser le rendement des capitaux. Enfin, les
banques sont confrontées à l'arrivée de nouveaux acteurs,
qui les attaquent sur leurs différents métiers et les poussent
à baisser leurs prix. Ces trois facteurs entraînent un effet de
ciseaux, dont on peut commencer à voir les effets. »2
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