2.2- Les Opérations de Protection : Unité de
Sécurisation des Infrastructures
et du Réseau. (USIR)
Le personnel de cette unité sera essentiellement
mobile, parce que projeté sur le terrain au moment de la mise en oeuvre
des infrastructures et prépositionnés au niveau des agences de la
CDE en tant que police environnementale du réseau pour la
sécurisation de la potabilité de l'eau. Elle comprend
deux cellules : la cellule de sécurisation des infrastructures et la
cellule de sécurisation du réseau.
151
2.2.1 La Cellule de Sécurisation
Environnementale des Infrastructures. (CSEI)
Elle aura pour objectif d'assurer la surveillance
environnementale de toutes les infrastructures de production et de stockage de
l'eau potable au Cameroun. Il en sera ainsi de :
? Veiller et protéger l'environnement où sont
établis les stations de captage et de traitement, les forages, les
châteaux d'eau, le pont-tuyau.
? Protéger physiquement ces infrastructures avec la
collaboration des forces de maintien de l'ordre et de la sécurité
et même les forces de défenses prépositionnés en cas
des menaces comme celles que nous imposent les terroristes de Boko Haram.
? Conduire sur le terrain les équipes
d'évaluation environnementale des infrastructures (audit interne et
externe)
? Suivre les opérations de construction des
infrastructures en association avec les services techniques commis à cet
effet.
2.2.2 La Cellule de Sécurisation
Environnementale du Réseau. (CSER)
(Police Environnementale)
L'autorité de l'Etat que la CAMWATER
assume dans le cadre du contrat d'affermage avec la CDE lui confére
juridiquement le rôle de police administrative pour la
sécurisation de la potabilité de l'eau que la CDE est
chargée de distribuer à la population. Comme la CDE est
chargée de la réparation des incidents qui peuvent survenir au
réseau, elle se trouve implicitement dans la situation de juge et partie
et ne saurait s'empresser de réparer ces incidents, même mineurs
comme les cassures des tuyaux d'alimentation, parce qu'elle n'est pas venue au
Cameroun pour faire de la charité mais du « business ». Il est
donc question pour elle de maximiser ses bénéfices et non de
perdre de l'argent pour réparer les incidents d'origine externe comme
les cassures des tuyaux d'alimentation des maisons qui ne compromettent pas de
façon substantielle ses activités, donc ses
bénéfices.
La sécurisation du réseau devrait donc
être une activité partagée entre la CAMWATER et la
CDE. Les agents de CAMWATER prépositionnés au niveau des
agences CDE reçoivent les plaintes des clients et repèrent les
incidents sur le réseau comme les cassures des tuyaux, les avaries des
compteurs, les baisses de pression etc... avec la collaboration des clients,
consommateurs et des populations. Ils les répercutent
immédiatement auprès des chefs d'Agence CDE, de
préférence à l'aide d'un GPS (Global
152
Positionning System) en temps réel pour éviter
les contestations et les palabres inutiles- Dès lors, grâce
à l'autorité de l'Etat qu'ils détiennent, ils doivent
faire pression sur le chef d'Agence CDE pour que les incidents relevés
soient urgemment réparés. Grace au GPS, les Directions
Générale et Régionale de CAMWATER seront aussi
informées en temps réel de ce qui arrivent au réseau
chaque jour à travers le territoire national et pourront évaluer
la rapidité avec laquelle la CDE intervient pour réparer ces
incidents. Ceci permettra aussi à la CAMWATER d'évaluer la
performance de chaque agent commis dans le rôle de police
environnementale du réseau pour le maintien de la potabilité de
l'eau. Ainsi, la CDE se sentira dans l'obligation de mettre au niveau de chaque
agence une Unité Technique d'Intervention Rapide (UTIR) pour
réparer au jour le jour les incidents qui arrivent au réseau
comme les cassures des tuyaux qui affectent la potabilité de l'eau. Pour
le moment, ce n'est pas le cas.
Nous précisons que faire exécuter ce travail par
un sous-traitant allonge inutilement la chaine d'intervention de la CDE et
dilue sa responsabilité. Il serait nécessaire que cette
unité légère d'intervention rapide relève
directement de l'autorité du chef d'Agence CDE pour que la chaîne
de commandement soit maitrisée et efficace.
Les Agents de la police environnementale de CAMWATER
prépositionnés au niveau de chaque Agence CDE seront
également chargés de faire des contrôles inopinés de
la qualité de l'eau en faisant des prélèvement au niveau
des ménages. Ils soumettront à des tests de contrôle de
qualité des échantillons prélevés au niveau de la
Direction Régionale. Ce suivi des activités de la CDE nous semble
nécessaire pour la maîtrise de la potabilité de l'eau que
nous consommons. Car « la confiance n'exclut pas le contrôle !
».
Enfin, s'il est établi que c'est une tiers personne qui
a cassé un tuyau d'eau par agression volontaire ou par incident de
parcourt, il serait important d'établir une échelle de sanctions
en vue de l'application du principe « pollueur-payeur
».
153
Figure 21:
CELLULE DE
CELLULE DE
L'INOVATION
ENVIRONNEMENTALE (CEIRI)
CELLULE DES ETUDES
D'IMPACTS ET DE
RECHERCHE DE
DU CONTENCIEUX
ENVIRONNEMENTAL ET
CELLULE DE GESTION
SOCIAL (CGCES)
INFRASTRUCTURES (CSEI)
SECURISATION
ENVIRONNEMENTALE DES
SECURISATION
ENVIRONNEMENTALE
DU RESEAU (CSER)
UNITE DES ETUDES ET DU CONTENTIEUX ENVIRONNEMENTAL ET
SOCIAL (UECES)
UNITE DE SECURISATION DES
INFRASTRUCTURES ET DU RESEAU(USIR)
DIRECTION GENERALE DE LA CAMWATER
DIRECTION
TECHNIQUE DE RATTACHEMENT
DIVISION DE GESTION DES RISQUES ET DE PROTECTION
ENVIRONNNEMENTALE DES INFRASTRUCTURES ET DU RESEAU (DGRPEIR)
PROPOSITION D'UN ORGANIGRAMME OPERATIONEL
154
Tableau 15 : Synthèse de la Gestion des
Risques au sein du Projet CAMWATER Phase II à Douala suivant les six
étapes de Joseph ZAYED
IDENTIFICATION
|
ANALYSE
|
PLANNIFICATION
|
SUIVI
|
CONTROLE
|
COMMUNICATION
|
L'Identification des
|
L'Analyse des risques
|
La mise sur pied d'une
|
Le suivi consiste à la
|
Le contrôle met en
|
Le modèle de
|
risques est faite en deux
|
des différents scénarii
|
planification durable de
|
mise en pratique des
|
exergue le plan d'action
|
communication dans la
|
parties :
|
et leur orientation par
|
la gestion des risques a
|
activités des
|
de la POLICE
|
gestion des risques au
|
|
les outils tel que
|
permis l'élaboration
|
structures crées
|
ENVIRONNEMENTALE
|
sein du projet
|
-La première consiste à
|
l'ISHIKAWA, le
|
d'une stratégie
|
notamment l'unité de
|
corps d'agents
|
CAMWATER Phase II
|
faire une identification par
|
PDCA, le SWOT et le
|
intégrée appelé : Plan de
|
Protection pour la
|
environnementalistes
|
définit la création d'une
|
l'approche des scénarii à
|
PARETO dans le but
|
Gestion des Risques
|
gestion des
|
prépositionnés au sein des
|
Plate-Forme de
|
savoir : les scénarii à
|
de ressortir de degré de
|
Environnementaux
|
infrastructures et du
|
agences de la CDE.
|
concertation (Médiation
|
risque technique et les
|
significativité des
|
(PGRE).Ledit plan
|
réseau (Police
|
Ils seront chargés de
|
sociale) entre le porteur
|
scénarii à risque socio-
|
différents risques a
|
définit la création de
|
Environnementale).
|
recevoir les plaintes des
|
du projet, les différents
|
écologique.
|
permis de déterminer
|
trois structures
|
|
consommateurs sur les
|
partenaires, les autorités
|
|
les répercussions des
|
opérationnelles à
|
|
cassures des tuyaux
|
traditionnelles , la société
|
-La seconde met en
|
actions opérées par les
|
savoir :L'unité de
|
|
d'alimentation et de faire
|
civile et les populations
|
exergue l'orientation de la
|
différents acteurs du
|
Prévention ;et l'unité de
|
|
des prélèvements au sein
|
riveraines dans la zone
|
gestion des risques au
|
projet au plan
|
Protection intégrées au
|
|
des ménages pour un
|
de la station de captage
|
plan de l'environnement
|
Economique, Social et
|
sein de la
|
|
contrôle de qualité de la
|
et de traitement de Yato
|
politique, économique, écologique, social et
sécuritaire.
|
Ecologique.
|
CAMWATER. et
L'Agence de
|
|
potabilité de l'eau.
|
ainsi que dans les autres parties de la ville.
|
|
|
Régulation du Secteur de l'Eau
|
|
|
|
|
|
Potable(ARSEP).
|
|
|
|
155
Afin d'amélioré le PGRE (Plan de Gestion des
Risques Environnementaux) pour une perspective durable, nous proposons en appui
aux mesures définies dans le cadre directif qui porte la création
des unités de prévention et de protection les l'aspect suivant
:
? la responsabilité environnementale du
réseau devrait être partagée entre CAMWATER qui
détient dans le domaine l'autorité de l'Etat et la CDE qui
gère le réseau. Ainsi, un service de police environnementale pour
la sécurisation des infrastructures et du réseau (SPESIR) devrait
être créé au niveau de la CAMWATER. Il devrait assurer la
surveillance quotidienne du réseau. Ses agents seront
prépositionnés dans chaque agence de la CDE.
C'est eux qui seront chargés de recevoir les plaintes
et les déclarations des populations et des consommateurs sur les
incidents, notamment les cassures des tuyaux d'alimentation, les avaries des
compteurs, les insuffisances de la pression qui ne parviendrait pas à
alimenter le premier étage d'une maison sans suppresseur, alors que la
convention avec les consommateurs prévoit que la pression doit pouvoir
propulser l'eau potable à dix mètres, soit environ trois
étages. Ces agents de police environnementale seront aussi
chargés avec l'aide des clients ou des populations concernées de
la localisation des points où il y a des incidents et en tiendront
informer le responsable local de la CDE pour les réparations.
La mise en place au niveau de la CAMWATER d'un Service de
Police Environnementale pour la Sécurisation des Infrastructures et du
Réseau (SPESIR) d'eau potable constituerait donc pour nous une urgence
pour faire face aux multiples risques environnementaux qui menacent tous les
jours la potabilité de l'eau distribuée par la CDE. Grace
à ce service, à travers CAMWATER, l'Etat continuera à
assurer quotidiennement la garantie de la potabilité de l'eau
distribuée dans les réseaux urbains.
Comme il y a en ce moment deux sociétés la
CAMWATER et la CDE qui s'occupent de manière complémentaire d'un
même objectif à savoir la fourniture de l'eau potable dans nos
villes , des incompréhensions et même des conflits pourraient
survenir dans l'accomplissement de leurs cahiers de charges respectifs
notamment avec l'institution éventuelle de la police environnementale
pour la sécurisation des infrastructures et du réseau tel que
suggéré dans cette étude. Pour anticiper à cette
situation, à l'instar de l'Agence de Régulation du Secteur de
l'Electricité (ARSEL), La création d'une Agence de
Régulation du Secteur de l'Eau Potable (ARSEP) nous semble
nécessaire pour les arbitrages entre CAMWATER et CDE. La présence
de cette Agence ARSEP permettrait au MINEE de se
156
consacrer d'avantage à ses taches
régaliennes de conception des projets et de recherche des
financements
Pour ce qui est de la gestion de l'environnement de la station
de captage et de traitement Yato on observe une intense activité
agricole qui impliquerait une menace de pollution accrue de l'eau du fleuve
Moungo par l'épandage aérien des produits phytosanitaires et par
les eaux usées des usines de SOCAPALM exploitée par
Bolloré et larguées dans la nature sans un traitement
préalable. Elles créent des mares nauséabondes qui
menacent la santé des populations dans l'Arrondissement de Dibombari:
? Le management d'une telle promiscuité
commanderait la mise en place d'une PLATE-FORME légère de
concertation pour l'évaluation périodique de la situation. Elle
comprendrait un représentant du ministère de l'agriculture, un
représentant du ministère de l'environnement, un
représentant du ministère de la santé, un
représentant de la CAMWATER, un représentant de l'ANOR et un
représentant des planteurs pour vérifier la conformité des
produits phytosanitaires utilisés et garantir la potabilité de
l'eau à tout moment sans affecter les activités agricoles. Cette
Plate-Forme pourrait placé sous la présidence de
l'autorité administrative en l'occurrence le sous-préfet de
Dibombari se réunira deux fois l'an au début et au milieu de la
saison agricole.
Pour ce qui est des contrôles inopinés des uns et
des autres en rapport avec leurs compétences respectives :
? Un cadre environnementaliste relevant de la
CAMWATER et spécialisé dans la surveillance environnementale
donnera à tout moment l'alerte, compte tenu de la mission de police
administrative dévolue au service public de l'eau qui est
délégué à cette société
!
Au plan social, pour faire face à cette situation des
réseaux souterrain et aérien sur les emprises des routes et le
tracé prévu pour l'installation du réseau d'eau potable
nous pensons que :
? Un Plate-Forme de concertation entre tous les
acteurs sous la coordination de la Communauté Urbaine de Douala (CUD)
est nécessaire avant que l'un d'eux entreprenne de creuser les
tranchées pour mettre en place un réseau de câbles ou de
tuyaux. Ainsi les autres seront avertis et sensibilisés sur
l'itinéraire envisagé. Ils prendront donc ensemble des
dispositions pour éviter les incidents sur les
différents
157
réseaux. Pour éviter ces incidents
ENEO et CAMTEL devraient mieux surveiller le chronogramme de vie de leurs
poteaux en bois et trouver un « modus-vivendi » mieux assumé
avec les câblo-opérateurs sous la coordination de la CUD ou des
mairies d'Arrondissements.
Dans le domaine Santé-Environnement, pour faire face
à cette situation qui traduit un manque d'hygiène publique :
? Les Communes d'Arrondissement
Décentralisés (CAD) devraient entreprendre chacune dans son aire
territorial une Campagne d'implantation des toilettes
publiques.
Pour ce qui est de l'activité industrielle dans la zone
de Yato et ses environs caractérisées par la présence de
nombreuses carrières de latérite qui aurait un certain impact sur
l'eau capté à la station de traitement :
? Le Sous-Préfet de Dibombari
associé au maire et les chefs traditionnels devraient engager de toute
urgence une action concertée avec les Délégués de
l'environnement et des travaux publics du littorale pour définir la
conduite à tenir.
Au plan sécuritaire pour la protection des infrastructures
et du réseau, il nous semble indispensable et urgent de:
? prépositionner les forces de maintien de
l'ordre et de sécurité aux pieds de ces ouvrages dont le «
Pont-Tuyau » est un véritable joyau industriel et technologique,
pour leur surveillance permanente nuit et jour. Ici, une petite embarcation
armée de la Marine Nationale devrait patrouiller nuit et jour sur le
plan d'eau avec des moyens d'observation adéquates pour prévenir
tout risque de sabotage.
? CONTRIBUTION AU PHENOMENE DE« CONTINUUM
URBAIN-RURAL »
Afin d'améliorer l'offre en eau et garantir une
certaine durabilité du réseau d'eau potable dans la partie Est de
la métropole doualaise, nous proposons l'exploitation de la Dibamaba
comme source pour la construction d'une autre station de traitement d'eau.
Celle-ci permettra d'implanter un château d'eau à Massoume au nord
de la Dibamba pour alimenter cette zone notamment Zusa-Bassa, Bayi ... mais
aussi renfoncer le réseau d'eau alimentant Japouma et ces
environs.
Le phénomène de « continuum
urbain-rural » devrait donc être prise en compte afin de rendre le
réseau d'eau potable durable à Douala afin qu'elle puisse
garantir une offre en eau de qualité et de quantité bien
au-delà de 2030 comme initialement prévu par le projet CAMATER
phase II.
158
CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE
Il serait question ici de faire la proposition d'une charte de
gestion des risques environnementaux pour les adductions d'eau potable en
milieu urbain et péri-urbain. Elle comporterait
: l'Exposé des Motifs et le Projet de Charte.
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